Publié le 14 Octobre 2024

QUAI DES BULLES 2024, les 25-26 et 27 octobre, à l’abordage de la 43ème édition !

QUAI DES BULLES 2024, les 25-26 et 27 octobre, à l’abordage de la 43ème édition !

A tous ceux qui désirent voir de belles expositions, rencontrer des auteurs, assister à des conférences et autres concerts dessinés, voir des projections en tout genre, etc… Quai des Bulles, s’avère le meilleur endroit pour profiter de toutes ces opportunités les 25-26 et 27 octobre 2024.

Si l’affiche 2024 du 43ème festival de la bande dessinée et de l’image projetée réalisé par Lisa Mandel tranche avec celle signée par Kerascouet en 2023, elle n’en est pas moins intéressante et remplira assurément son rôle de promotionner l’événement. Souhaitons-lui qu’elle reste dans les annales comme a pu l’être la mouette « boudeuse » de Guillaume Bouzard en 2015 qui avait fait couler pas mal d’encre à sa sortie et qui aura fini par devenir la mascotte de l’association et reprise sous toutes ses formes au fil des années pour le plaisir de bon nombre.

La continuité dans le changement, c’est ce qui caractérise une fois encore le festival Quai des Bulles avec toujours autant d’activités pour petits et grands, un plateau d’auteurs renouvelé, des expositions variées, un pavillon manga qui a connu un fort succès l’année dernière reconduit en 2024, des lieux d’animation avec le Palais du Grand Large, le quai Saint-Malo, le pôle culturel la Grande Passerelle mais également en intra-muros…

Des expositions, elles sont près d’une quinzaine réparties pour 6 d’entre elles au Palais du Grand Large avec notamment, Jim Curious, voyage au cœur de l’océan, Poltron Minet, Tom-Tom, Anna, Nana, Froga… de Bernadette à Anouk, Benjamin Flao, dessiner la nature, Lucas Harari et toujours dans l’ADN de Quai des Bulles, un focus sur les Jeunes Talents à qui l’on a demandé de Réimaginer la mer ; et pour les autres disséminées dans la ville que ce soit au Pôle Culturel avec Yojimbo, le samouraï vagabond, Le Château des étoiles : expédition Vénus à la Tour Bidouane, Los Angeles – Un dessinateur à Hollywood sur le Quai de Terre neuve, Hanbok : habiller l’oubli dans le Hall de la médiathèque, Pôle culturel La Grande Passerelle et Lisa Mandel, Nouvelle observatrice au Jardin de la Légion d'honneur.

Des prix, cette fois encore, avec le grand prix de l’affiche qui remplacera la lauréate de cette année, Lisa Mandel et qui aura la lourde charge de réaliser l’affiche 2025. Les prix du journal Ouest France et ceux de l’ADAGP, Jeunesse prix de la ville de St Malo ainsi que le concours jeunes talents, futurs grands noms de la bande dessinée qui seront exposés durant la manifestation.

Des contes à bulles, au nombre de trois, accessibles à tout public, consacrés aux contes des îles du Pacifique de Céline Ripoll qui sera accompagnée aux percussions par Jean-Jacques Barbette, avec les dessinateurs Alix Garin avec La légende du cocotier et autres contes de Tahiti, Manuele Fior avec Aotearoa, Terre des Maoris (légendes de Nouvelle-Zélande) et Benjamin Flao avec À l’ombre des moai (légendes de l’île de Pâques).

Des auteurs à foison, comme à son habitude puisque pas moins de 800 auteurs seront présents encore à Quai des Bulles et ce, avec tous les genres : bd franco-belge, comics, manga, qui seront répartis sur les 150 stands dénommés cette année, salon du livre.

Pas moins de 25 rencontres s’adressant à bon nombre de publics allant des jeunes au moins jeunes. Ainsi, vous pourrez notamment assister à la masterclass de Lisa Mandel invitée d’honneur 2024, une rencontre avec Sole Otero imaginée par Babelio.com ou encore Quand Tom-Tom et Nana nous inspirent avec Bernadette Després, Anouk Ricard et Laurent Houssin.

Enfin, pour les fondus de la toile, programmation chère à l’association, 13 projections de films sont prévues, allant de DragonBall Super : Broly à Stand by me en passant par Slocum et moi de Jean-François Laguionie, en avant-première.

Encore un programme à ne plus savoir où donner de la tête mais ce qui est sûr, c’est que petits et grands y trouveront assurément leur compte sur un festival programmé, si justement, au milieu des vacances scolaires de la Toussaint.

Bon festival !

Bernard LAUNOIS

 

 

 

 

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Publié le 13 Octobre 2024

D’ORS ET D’OREILLERS, un conte bien singulier et pas si enfantin

Pour devenir la future épouse de Lord Handerson, rien n’est plus simple que de passer une nuit seule dans son château de Blenkinsop. Mais quel curieux stratagème que de proposer de coucher seule dans un lit perché si haut et à quel dessein ? Toujours est-il que toutes les prétendantes se voient renvoyées dans leurs foyers, sans aucun commentaire car elles ne font pas l’affaire sauf… Sadima, simple femme de ménage qui réussit l’épreuve.

Comment a-t-elle pu réussir ce test quand toutes les jeunes filles de bonne famille ont échoué ?

Mais à peine remise de son succès, voilà qu’elle apprend que cet exercice n’était qu’un hors-d’œuvre et qu’il va lui falloir franchir deux autres étapes pour se faire passer la bague au doigt. Reste à Sadima à poser ses conditions pour tenter les nouvelles épreuves, car elle est attendue pour faire la bonniche et voudrait des assurances d’être reprise par sa patronne à son retour si elle n’était pas retenue.

Voilà un bien singulier conte écrit par la romancière Flore Vesco, intrigant où le fantasmagorique a toute sa place. Alors que l’on s’attend à une histoire bien gentillette, le lecteur va très vite s’apercevoir qu’il n’en est rien et découvrir que les rôles de chacun des protagonistes ne sont pas toujours établis.

Initialement paru aux éditions de l’École des Loisirs, ce roman de littérature jeunesse qui s’adresse plutôt aux adolescents et aux adultes a remporté un fort succès à sa sortie. Il arborait une couverture illustrée par la dessinatrice Mayalen Goust, et l’on se doute que sa lecture avait suscité en elle un intérêt tout particulier au point de le mettre maintenant en image et ce, de quelle manière !

La dessinatrice Mayalen Goust nous a déjà ravis par ses séries Kamarades ou encore La Guerre de Catherine mais cette fois, son dessin casse, avec talent, les codes de la bande dessinée en s’affranchissant des cadres traditionnels, déroutant ainsi le lecteur autant qu’a pu l’être Sadima, l’héroïne du roman dans sa découverte du château et de ses habitants. Quelle sensualité dans ce dessin remarquablement mis en couleurs qui colle parfaitement au récit de Flore Vesco et à n’en point douter, cet opus devrait donner envie de (re)lire le roman.

D’ORS ET D’OREILLERS Flore VASCO/Mayalen GOUST Éditions RUE DE SEVRES 184 pages, 20,00 € 18/09/2024

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 10 Octobre 2024

LES ENFANTS DE L’EMPIRE, une adolescence bien singulière

Issues de la noblesse coréenne déchue et heureusement sauvés de la misère et de la déchéance, le jeune Jun Seomoon et sa mère doivent leur salut au riche marchand Monsieur Jo qui décide de les accueillir sous son toit avec sa fille unique Arisa.

Si Jun reçoit par sa mère, une éducation coréenne des plus traditionnelles, on ne peut guère en dire autant pour Arisa, attirée par les cultures japonaises et occidentales. Adulée par son père qui n’a plus qu’Arisa, celui-ci s’avère plutôt permissif tant sur les tenues vestimentaires que sur les fréquentations et le fossé entre Jun et Arisa ne va tarder à se creuser. Difficile de réunir ces deux univers diamétralement opposés, entre une Corée paysanne emprunte de coutume, souvent pauvre et une Corée tournée vers l’avenir, aisée.

Jun se sent redevable auprès du père d’Arisa et développe un sentiment d’infériorité, d’être un « bouseux » comme il le dit et surtout quand il se sent incapable de faire face à Arisa, cette jeune effrontée mais tellement attachante mais plutôt insouciante dans sa manière de vivre.

Après l’excellent Ciel pour conquête l’autrice coréenne Yudori nous gratifie d’une belle romance adolescente, sur fond de l’histoire d’une région qui va basculer dans la modernité.

Avec des dialogues souvent vifs qui témoignent de la fugue de la jeunesse qui les animent, ces deux adolescents que tout sépare mais également que tout rapproche, apparaissent comme chien et chat. Au travers de leur histoire, c’est tout un pan de la Corée où tradition et modernité s’affrontent que l’autrice fait découvrir au lecteur.

Bien mis en images et en couleurs, le trait fin et précis de Yudori sert parfaitement le récit dans le premier opus prometteur de ce diptyque.

LES ENFANTS DE L’EMPIRE YUDORI Hors Collection Éditions DELCOURT 224 pages, 19,99 € 09/10/2024

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 8 Octobre 2024

MITSUO, un émouvant voyage en monde intérieur

Sacha a décidé que sa vie tournerait autour de Mitsuo, sa bande dessinée préférée mais ce choix s’avère incompatible avec une scolarité dite normale. Alors que peuvent faire des parents désemparés lorsqu’on les convoque pour les inciter à mettre Sacha dans un établissement spécialisé car l’Éducation Nationale n’a pas les structures pour le prendre en charge ?

Si Malo, le père de Sacha, semble résolu à l’envoyer dans un établissement spécialisé, il n’en est pas de même pour Emma, sa mère qui refuse de voir son fils abruti par des médicaments et sans perspective d’avenir.

Emma reste convaincue que Sacha a besoin de vivre pleinement dans son univers d’enfant et que la seule planche de salut, serait pour elle de tenter de rentrer dans le monde de son fils pour mieux pouvoir l’en sortir ensuite. Elle décide alors de s’enfuir quelques jours avec Sacha pour vivre une expérience qu’elle espère salutaire pour tous. Elle est hébergée par une grand-mère qui comprend rapidement le désarroi d’Emma alors que Sacha vit dans son monde, et tout le monde joue le jeu pour s’intégrer dans l’univers de Sacha.

Seulement, le retour à la réalité va revenir comme un boomerang, cette absence injustifiée dans l’établissement spécialisé ne tardant à déclencher la machinerie administrative…

Le scénariste Jérôme Hamon aborde avec délicatesse et poésie un thème rarement évoqué en bande dessinée, les TDHA (troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) qui handicapent les enfants atteints par leur impossibilité de rentrer dans le moule d’une scolarité traditionnelle et qui plongent les parents dans la culpabilité et la volonté de faire que leur progéniture puisse être comme leurs petits camarades. C’est aussi un plaidoyer pour qu’enfin, les moyens soient donnés pour que notre système éducatif puisse intégrer ces enfants et accepter qu’il leur faille plus de temps pour s’épanouir au sein de ces structures.

Entre rêves assumés par Sacha et réalité non acceptée par Emma, Jérôme Hamon entraine le lecteur dans leurs mondes jusqu’à que soit dévoilées à la fin du premier tome de ce diptyque les raisons qui expliqueraient son état.

Qui de mieux pour rentrer dans cet univers que le dessinateur de la série jeunesse La boite à musique que Jérôme Gillet, alias Gigé. De l’univers fantasmagorique de Sacha à la triste réalité des parents qui doivent faire face aux troubles de leur enfant, Gigé magnifie le récit avec son dessin alerte, sans parler d’une mise en couleurs chatoyante.

Une belle réussite pour ce premier opus d’un diptyque qui ne devrait laisser personne indifférent.

MITSUO partie 1/2 Jérôme HAMON/GIGÉ Éditions LE LOMBARD 200 pages, 22,50 € 27/09/2024

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 29 Septembre 2024

SHINKIRARI derrière le rideau, la liberté A la recherche d’une émancipation

Shinkirari élève Chika et Sachi ses deux filles depuis leur naissance et constate depuis quelques semaines que ces dernières grandissantes ont de moins en moins besoin d’elle. Alors quel avenir s’imagine-t-elle sinon continuer à tenir sa maison et être à la disposition d’un mari continuellement absent et qui visiblement ne fait pas grand cas de son épouse ? Comme elle se lamente à le dire, « je connais tout de lui, de la taille de ses caleçons aux actrices qui ont sa faveur en passant par ses plats préférés » mais lui, que connait-il d’elle et surtout a-t-il envie d’en connaître ?

Reste à Shinkirari à voler de ses propres ailes… Et si son émancipation passait par une vie professionnelle, lui permettant de se réaliser et enfin d’exister autrement qu’au travers des tâches ménagères ?

La mangaka Murasaki Yamada s’immisce dans l’intimité de cette famille japonaise au gré du quotidien de Shinkirari, entre ses petites joies notamment avec ses filles et sa grande peine de ne pas avoir une vie plus épanouie. Avec des dialogues directs où mari et femme ne s’épargnent, Murasaki Yamada n’y va pas par quatre chemins surtout quand on apprend que ce recueil a été publié au Japon dans les années 80. On découvre au fil du récit son caractère novateur pour une époque où la liberté d’expression n’était pas de mise particulièrement quand elle concernait les femmes, le récit permettant de revenir sur une société japonaise encore embourbée dans un paternalisme notoire.

Avec un dessin réaliste de bon aloi dépourvu quasiment de décors, Murasaki Yamada incite le lecteur à se concentrer sur les personnages

Une mention spéciale est à apporter à la trentaine de pages consacrées à Murasaki Yamada permettant de mieux comprendre son cheminement et de revenir sur son parcours.

À découvrir instamment !

SHINKIRARI derrière le rideau, la liberté Murasaki YAMADA Éditions KANA 384 pages 18,50 € 30/08/2024

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 27 Septembre 2024

LA FABRIQUE DES NEWS, l’envers du décor d’une chaine d’info

Ouah, intégrer la rédaction de NewsTV, le graal pour Guillaume, alors fraichement sorti d’une grande école de journalisme, de pouvoir embrasser une carrière à la télévision et qui sait devenir un grand reporter. Catapulté dans le service de la matinale, le voilà confronté, aux cadences de travail infernales, aux horaires matinaux coincé derrière son écran à rédiger des sujets dont l’intérêt s’avère souvent piètre. Son rêve de partir sur le terrain enquêter s’estompe jour après jour et ne parlons pas de mettre en pratique ce qu’on lui a enseigné et qui sait, un jour ressembler à son idole, le journaliste Albert Londres.

Néanmoins, son rédac’ chef finit par le faire sortir, chaperonné par Gérard Picard surnommé « papa » un des plus vieux caméramen de l’équipe, un vieux briscard plutôt désabusé, nostalgique d’une période où il parcourait la terre entière et toujours prompt à ramener Guillaume à la triste réalité du journalisme d’aujourd’hui où un scoop en pousse un autre.

Avec ce récit, le scénariste et journaliste Pierre Millet-Bellando dresse un portrait des plus satiriques du métier actuel de journaliste et plus particulièrement celui des chaines d’information en continu. Dès les premières cases, le ton sarcastique s’impose, se moquant du pauvre Guillaume qui débarque dans un univers qu’il était loin d’imaginer même dans ses plus grands cauchemars. Ses collègues et de sa hiérarchie, toujours prompts à fournir de l’image et du son qui permettront d’avoir le meilleur audimat, en prennent pour leurs grades. Avec des dialogues alertes, les situations peuvent tour à tour s’avérer cocasses ou pathétiques et plonger le lecteur dans un abîme de perplexité de découvrir les coulisses de show médiatique.

Avec un dessin bien dans le ton du récit, M. Lerouge croque tout ce petit monde dans l’univers d’une salle de rédaction, sans parler des escapades dans la France profonde.

Avec cet album, le lecteur ne devrait plus regarder plus les chaines d’info de la même manière.

LA FABRIQUE DES NEWS Un reporter à la chaîne Pierre MILLET-BELLANDO/M. LEROUGE Éditions STEINKIS  168 pages, 20,00 € 19/09/24

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 25 Septembre 2024

Haute enfance

Il y a Smurfeddine, le meilleur caillasseur de la banlieue de Tunis, le « Maillekeul Djaksonne » des quartiers : une forte tête prête à tous les défis, un vrai meneur de bande quoique plus fragile qu’il n’y parait. Il y a aussi Ghassen qui veut se prendre pour Rambo dégaine et vocabulaire à l’appui, un fils de riche que son père délaisse. Il y a encore Farid et sa tignasse blonde de « Françaoui », somme toute un bon gamin, aspiré par Smurfeddine dans l’estime duquel il s’acharne à rester. Et puis vient s’incruster parmi eux le petit frère de Farid, Slim, le Maradona des terrains vagues, innocent témoin de la virée de la petite bande.

C’est un monde d’enfants qui veulent devenir grands et qui désirent le prouver, mais face à eux se dresse l’implacable maitre d’école aussi brutal qu’énigmatique, symbole pour eux de l’étrange monde des adultes qui refuse de les laisser s’éclore. Les quatre gamins vont alors se livrer à une folle excursion au but inavoué, dont tous ne sortiront pas totalement indemnes.

Néjib avait déjà fait preuve de son art consommé de la narration dans la merveilleuse trilogie Swan. Il laisse de nouveau s’épanouir ici son sens du récit en nous embarquant dans l’univers que lui a inspiré son enfance tunisoise, et la tendresse de l’auteur pour ces mômes dont il conte la cavalcade initiatique affleure tout au long des pages. Le découpage de ses planches participe à l’immersion du lecteur avec des cases qui ont englouti toutes marges pour le plonger au cœur de l’intrigue, à en vivre les émotions de concert avec les petits héros de papier, à en ressentir les chocs dans les images qui se percutent. De ses quelques traits dynamiques au style reconnaissable Néjib donne chair à des personnages diablement vivants et expressifs. Ses aplats de couleur simples définissent efficacement les ambiances vécues, le bleu étincelant du ciel qui accompagne les enfants dans le gris des friches et des chantiers, le rouge sombre de la violence ou le jaune de l’évasion.

Dans un registre fort différent de ses précédents albums, Néjib nous attrape encore dans ses filets en nous régalant d’une histoire prenante au rythme effréné, qu’on lit d’une traite avec beaucoup de plaisir.

Haute enfance

Scénario et dessins Néjib

Editions Gallimard BD, septembre 2024

192 pages couleur, 26,00 €

 

Illustrations : Néjib © Gallimard BD, 2024

Jérôme Boutelier

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Rédigé par Bulles de Mantes

Publié dans #Chronique de Jérôme BOUTELIER

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Publié le 18 Septembre 2024

PILLOW MAN, L’HOMME DE NOS RÊVES un récit à ne pas dormir debout…

En chômage pour des problèmes de dos, Jean ex-chauffeur routier peine à retrouver du travail, ce qui n’est pas pour arranger son insomnie chronique. Aussi, il n’hésite pas à répondre positivement à l’annonce d’une société qui recherche des insomniaques. Et le voilà engagé pour le plus grand plaisir de Marianne sa femme qui se demandait s’il allait retrouver un jour un travail.

Il faut avouer que servir d’« oreiller vivant » avec pour seul outil de travail, son pyjama s’avère une activité professionnelle peu commune et assez inavouable mais plutôt lucrative.

Le succès aidant, Jean est de plus en plus demandé et se complait à vivre ses nuits dans des palaces auprès de riches clientes. Dorénavant, il n’a plus guère de nuit passée dans le lit conjugal et au fur et à mesure que son bas de laine s’étoffe, son appréhension de dire la vérité à sa femme s’agrandit.

Comment lui expliquer que son activité de surveillance s’avère si rémunératrice, comment va-t-elle réagir quand elle va apprendre qu’en fait de veilleur de nuit, en tout bien tout honneur, son mari couche tous les soirs dans le lit d’une cliente ? Et si elle s’opposait à son travail ?

Le scénariste Stéphane Grodet sert une comédie des plus originales et des plus touchantes, mettant en scène un homme en perpétuel questionnement, partagé entre le sentiment de trahir sa compagne et le désir d’exister, notamment par sa contribuation au budget du ménage et par l’utilité de sa mission permettant à des personnes de recouvrer un sommeil perdu depuis parfois fort longtemps.

Le dessin de Théo Calméjane, plutôt épuré, tout en rondeur et associé à des couleurs aux tons pastel et chatoyants, sied parfaitement au récit.

Une belle surprise de rentrée à compulser… Au fond de son lit.

PILLOW MAN, L’HOMME DE NOS RÊVES Stéphane GRODET/ Théo CALMEJANE collection 1000 Feuilles Éditions GLENAT 208 pages, 26,00 € Parution le 18/09/2024

Bernard LAUNOIS

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Publié le 17 Septembre 2024

LA BELLE DE MAI, Fabrique de révolutions, quand les ouvrières font un tabac…

Être cigarière en 1886 à la Manufacture des tabacs de Marseille, voilà un travail des plus harassants : des horaires interminables, un labeur épuisant notamment à cause d’installations vétustes et surtout, cerise sur le gâteau, l’omniprésence d’un petit chef raciste et misogyne qui règne sur des ouvrières qui ne peuvent se contenter que d’un salaire d’appoint, sans espoir d’avenir.

Pour elles alors que faire, se taire et continuer à subir, ou réagir en mobilisant les ouvrières et déclencher une grève sur le tas afin que les bureaux de Paris prennent conscience des conditions de travail et surtout soient  incités à muter le petit chef sur une autre usine.

Mais nous sommes au crépuscule du 19ème siècle et se lancer dans un tel bras de fer à fortiori quand on n’est pas syndiquées et quand de plus on fait partie de la gent féminine s’avère périlleux, voire suicidaire.

La scénariste Mathilde Ramadier met en lumière un combat peu connu qui s’est déroulé dans le quartier phocéen de la Belle de Mai. Avec des dialogues enlevés colorés notamment par la gouaille des jeunes femmes, la scénariste entraîne le lecteur à vivre au cœur du conflit avec ces courageuses, emmenées par trois ouvrières d’origine italienne, qui ont décidé de ne plus se laisser faire. Le scénario s’avère bien construit, montant en puissance au fur et à mesure de la mobilisation et de ses doutes, ses remords, mais aussi avec la peur d’y perdre beaucoup.

Avec son trait noir, à l’image du récit, rehaussé quelquefois de bleus pour casser le rythme, la dessinatrice Elodie Durand croque les personnages avec talent.

Avec cet opus, fort de près de 150 pages, faire un focus sur ces femmes couillues permet une fois encore de montrer que le combat féminin ne date pas d’aujourd’hui et que c’est grâce à ces premières luttes que leur condition s’est améliorée, même si elle nécessite encore un combat de tous les instants.

LA BELLE DE MAI, Fabrique de révolutions Mathilde RAMADIER/ Elodie DURAND Editions FUTUROPOLIS 144 pages, 22,00 € 21/08/2024

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 16 Septembre 2024

Le Marsupilami sur les hauteurs de Rolleboise, il reste encore des places pour participer à cette 27ème rencontre-diner-dédicaces !

27ème rencontre diner-dédicace

Les diners-dédicace de Bulles de Mantes reprennent avec un illustre invité en la personne de BATEM pour la 27e rencontre, qui aura lieu le vendredi 4 octobre 2024.

Le célèbre dessinateur de l’emblématique Marsupilami se pliera à l’exercice de la formule bien éprouvée qui afait le succès de ces rencontres abritées dans le cadre prestigieux du Domaine de la Corniche à Rolleboise : une séance de dédicaces en seconde partie d’après-midi réservée exclusivement à ceux qui s’y seront inscrits, suivie d’un cocktail et d’un diner-débat avec l’auteur dans le savoureux restaurant bistronomique dépendant de l’hôtel, le 20 du Domaine.

 

C’est l’occasion rêvée pour les participants d’éprouver la sincérité, l’attention et l’humanisme du grand maître de la BD humoristique qu’est Batem, qui a su toucher les cœurs de maintenant plusieurs générations notamment avec le personnage unique et facétieux du Marsupilami. 

Voilà une rencontre qui ne dépareillera pas des précédentes, Batem succédant aux 26 invités de marque qui l’ont précédé : Philippe Aymond, Éric Liberge, Jean-François et Maryse Charles et Frédéric Bihel, Juanjo Guarnido, Pierre Christin et Annie Goetzinger, Franck Bonnet, Gil Formosa, Virginie Augustin, Martin Jamar, Emmanuel Lepage, Jacques Terpant, Joël Alessandra, Christian Lax, Miguelanxo Prado, Jean-Denis Pendanx, Julien Maffre, Jacques Ferrandez, Jérémie Moreau, Jérôme Lereculey, Jean-Claude Denis, Éric Stalner, Mayalen Goust, Arnaud Poitevin et Régis Hautière, Philippe Jarbinet, Brice Goepfert, et enfin Matthieu Durand.

Sur réservation uniquement : écrire à contact@bullesdemantes.fr

Bulles de mantes remercie son partenaire Le Domaine de la Corniche.

 

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Publié dans #Rencontre diner-dédicaces

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