Publié le 2 Décembre 2020

Il faut flinguer Ramirez, acte II, c’est de la dynamique !

Alors directeur de création dans la pub, Thierry Ardisson avait réalisé un très remarqué clip promotionnel de la barre Ovomaltine en jouant avec les mots dynamite et dynamique. Le même jeu peut assurément s’appliquer à cet acte II d’une des séries les plus tonitruantes du moment : rythme endiablé,  explosions diverses et variées, tous les ingrédients d’un bon polar sont présents dans Il faut flinguer Ramirez.

L’auteur Nicolas Petrimaux embringue le lecteur dans un road-movie haletant et sanguinolent écrit et mis en scène comme un scénar de film, où l’on ne s’ennuie pas un seul instant. Puis, quand le rythme s’emballe, quelques pages d’intermèdes composés de fausses pub reposent le lecteur avant de repartir de plus belle. L’humour n’est pas loin pour détendre et relativiser une atmosphère pesante où les scénarios catastrophe, notamment pour Jacques Ramirez, se succèdent à vitesse grand V.

Dans ce deuxième et avant-dernier acte le lecteur découvre que Jacques Ramirez, poursuivi à travers l’Arizona par une horde de tueurs à gages, n’est pas seulement le meilleur vendeur du célèbre aspirateur Robotop mais qu’il a aussi une double, voire triple vie… sans parler de son ascendance qu’il traîne comme un boulet.

 

Le dessin et les mises en couleurs de Nicolas Petrimaux sont à la hauteur de son superbe scénario : scènes fouillées, personnages tout en mouvement, qui donnent un rythme diabolique. Cette impression de se retrouver dans un film, déjà constatée avec l’acte I, s’avère encore plus efficiente dans ce nouvel opus.

Il aura fallu patienter plus de deux ans et demi pour suivre cette aventure haletante mais le jeu en valait vraiment la chandelle, tellement c’est bon !

IL FAUT FLINGUER RAMIREZ, ACTE II Nicolas PETRIMAUX Editions GLENAT 192 pages, 22,95 €

Bernard Launois

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Publié le 25 Novembre 2020

Un putain de salopard T2, plus ça va moins ça va !

Poursuivi par les hommes à la solde du propriétaire du camp minier, le jeune Max, toujours à la recherche de son père, s’enfonce dans la jungle amazonienne en compagnie de Baia, la jeune autochtone muette qui en pince pour lui. Après quelques jours d’errance dans cet enfer vert, il ne trouve toujours aucune trace de son géniteur mais découvre des débris d’avion qui  recèlent le squelette d’une gamine ligotée. N’ont-ils pas retrouvé la fille du patron de la mine enlevée par des salopards qui s’enfuyaient avec la rançon ? Cette découverte est trop importante pour ne pas être rapportée au plus vite mais la jungle recèle bien des surprises, à commencer par les barbouzes qui n’ont pas abandonné leur plan de les coincer pour leur faire la peau et puis…

L’auteur Régis Loisel déroule son scénario comme une toile d’araignée, sorte de nasse dans laquelle les protagonistes sont en train de s’enfermer inexorablement. Si le premier album a apporté son lot de surprises au fur et à mesure du récit, le lecteur va en avoir pour son argent avec ce deuxième opus rempli de rebondissements. Dans les pages transpire la moiteur étouffante du climat, à laquelle s’ajoute une ambiance des plus oppressantes, et le lecteur n’aura de cesse d’atteindre la fin pour en connaitre peut-être un peu plus. Les talents de conteur de Régis Loisel montrent qu’il en a encore sous la semelle, pour le plus grand plaisir du lecteur qui plonge avec délectation dans un univers où se côtoient truands et autres chasseurs de trésors, qui sont souvent les mêmes.

Le dessinateur Olivier Pont révèle encore une des facettes de son talent avec de beaux décors où évoluent des personnages hauts en couleurs. La réussite d’une série tient souvent dans la parfaite adéquation entre le scénariste et le dessinateur et l’on peut dire que ce duo s’est bien trouvé.

Alors si le lecteur reste sur sa faim la dernière page tournée, il aura au moins le plaisir de poursuivre les extraordinaires aventures brésiliennes dans un prochain opus.

UN PUTAIN DE SALOPARD T2 O Maneta Régis LOISEL/Olivier PONT Editions RUE DE SEVRES 80 pages, 18,00 €

Bernard Launois

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Publié le 22 Novembre 2020

L’Âge d’or T2, la fin tonitruante d’un grand conte médiéval

Après la prise du trône par son frère Ahem  relatée dans un premier opus, la princesse Tilda s’avère obsédée de reprendre la place que lui avait promise son père, sur son lit de mort. Seulement, cette quête de pouvoir s’avère des plus compliquées, d’autant plus, que son fidèle ami Bertil lui a fait faux bond en rejoignant des insurgés épris d’un monde meilleur où tous les hommes seraient égaux. Son frère, conscient du danger que représente Tilda, fait rapatrier au plus vite ses troupes afin de contrer l’armée de Tilda qui a entrepris un siège du château familial qu’il s’est approprié indûment. Il faut faire vite pour la princesse, l’assaut doit être imminent car les troupes assiégeantes s’épuisent et le roi Ahem fait rapatrier ses bataillons de la péninsule pour les sauver du siège.

Le duo Roxanne Moreil et Cyril Pedrosa cosigne un superbe scénario, remarquablement construit, digne des plus grandes sagas médiévales telles que les chevaliers de la Table ronde ou encore du Testament de François Villon, auquel on ajoutera une dimension politique axée sur l’utopie, fil conducteur de cette saga. Dans ce deuxième opus qui clôture la fable médiévale, la dimension psychologique prend petit à petit le pas, entre une princesse aveuglée par le pouvoir et un livre découvert par son père qui révèle une théorie susceptible de changer le monde. Que doit faire Tilda, maintenant que les rênes de l’avenir sont dans ses mains ? Ses décisions, aux si lourdes conséquences, seront-elles bonnes ?

Des couleurs tantôt froides, tantôt chatoyantes de Cyril Pedrosa, aidé par Joran Tréguier et Marie Millotte, donnent une dimension très particulière, tellement envoûtante au joli trait semi-réaliste de Cyril Pedrosa, renforçant le caractère fantastique et fabuleux du récit.

Pour ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de lire le tome 1, c’est le moment de se (re)plonger dans cette excellente saga pour y trouver tout le plaisir d’une belle histoire, comme on les aime.

Indispensable !

L'AGE D'OR T2 Roxanne MOREIL/Cyril PEDROSA Collection Aire Libre Editions DUPUIS, 192 pages, 32,00 €

Bernard Launois

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Publié le 10 Novembre 2020

22, voilà le BDM, la « bible » de la bd qui s’offre une nouvelle jeunesse !

40 ans que ce catalogue encyclopédique de référence existe pour le plus grand bonheur des collectionneurs et amateurs de trésors de la bande dessinée ! 40 ans, pas beaucoup de rides, et voilà qu’elle étoffe son équipe éditoriale avec l’arrivée de Laurent TURPIN, historien, directeur de la rédaction du site bdzoom.com ainsi que secrétaire de l’ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée) et d’Isabelle MORZADEC, responsable de la plus ancienne librairie parisienne de bande dessinée, la Librairie Lutèce.

Certes il y a eu un trou dans la raquette avant cette 22e édition qui s’est fait attendre comme le messie par l’amateur du 9ème art, avide de s’assurer que ses petits trésors ont pris ou pas de la valeur, ou de vérifier s’il lui manque un titre dans sa série préférée. Après qu’il ait été fait l’impasse sur le catalogue 2019-2020, c’est un beau bébé, passant de 800 à près de 1500 pages, qui vient de naître chez les éditeurs LES ARENES BD, encore enrichi de plus de 25 000 références en 4 ans, qui se sont ajoutées aux 130 000 albums précédemment recensés.

Avec une présentation claire et agréable à compulser, cette édition est agrémentée d’anciennes affiches d’expositions et de festivals et ce, pour un volume tout en couleurs.

On notera que l’évolution de ce nouveau catalogue ne s’arrête pas à un recensement exhaustif des albums de bande dessinée depuis 1805, mais également qu’un considérable travail a été réalisé sur les cotes, afin de mieux coller à la réalité de la valeur du marché avec pour impératif que les volumes soient en très bon état. Enfin, la partie consacrée au célèbre reporter Tintin a été entièrement revue en apportant notamment des commentaires bibliophiliques et historiques ainsi qu’une meilleure identification des différentes versions pour chaque album.

Alors, collectionneurs, amateurs de bande dessinée de tout poil, qu’attendez-vous encore pour vous procurer le BDM 2021-2022 pour de longues heures de (re)découverte de ce support du 9e art ?

Enfin, une mention particulière pour l'association Bulles de Mantes mise à l'honneur dans la "bible" de la BD avec l'affiche du festival 2019 réalisée par le talentueux dessinateur Olivier Schwartz.

BDM 2021-2022 Philippe MELLOT/Laurent TURPIN/Isabelle MORZADEC/Michel DENNI Editions LES ARENES BD, 1479 pages 49,00 €

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 9 Novembre 2020

2e vente aux enchères bande dessinée et illustration de la sté DANIEL MAGHEN ENCHERES le 19 novembre 2020

Voici la deuxième vente aux enchères de la société DANIEL MAGHEN ENCHERES,

comportant 160 lots, qui se déroulera le 19 novembre 2020 via la plateforme Drouot Live. Cette fois-ci et ce, pour la première fois, eu égard aux circonstances sanitaires exceptionnelles, il n’y aura pas de présentation public des œuvres à la galerie DANIEL MAGHEN une dizaine de jours avant. Heureusement que pour le plaisir des yeux, il reste de beaux catalogues de l’expo qui sont au nombre de trois :

un premier comportant 109 lots, de ROSINSKI à HERMANN en passant par BATEM, FRANQUIN, HERGE, PELLERIN… Que du beau monde, des auteurs qui auront marqué le monde de la bande dessinée pour le plus grand plaisir de tous ! On appréciera que la plupart des œuvres présentées soient commentées par le journaliste Didier PASAMONIK. 

Le deuxième est consacré au talentueux dessinateur Ralph MEYER avec la présentation de 23 planches et illustrations dont notamment la superbe couverture du tome 5 de la série Undertaker. On notera que cet opus comporte une belle interview de l’auteur recueillie par le journaliste Thierry BELLEFROID.

Le troisième est dédié à trois maîtres de l’érotisme tels que Milo MANARA, Guido CREPAX et Paolo SERPIERI avec 28 lots de fort belles factures. Difficile de faire un choix mais nous retiendrons par exemple, quelques planches mythiques de la série Le déclic  de Milo MANARA, une planche d’Histoire d’O de Guido CREPAX ou encore une planche de la série Druuna de Paolo SERPIERI.

Alors, en ces temps difficiles et moroses, n’est-ce pas le moment de se faire plaisir en s’offrant les catalogues et qui sait, craquer pour un ou plusieurs lots de cette belle vente organisée par la société DANIEL MAGHEN ENCHERES ?

Toute la vente est désormais visible sur le site internet www.danielmaghen-encheres.com et vous pouvez, bien sûr, prendre contact pour toutes informations à l’adresse contact@danielmaghenencheres.com

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 8 Novembre 2020

A mains nues ou l’avènement de la chirurgie réparatrice

Mariée depuis quelques années à médecin parisien, Suzanne passe le plus clair de son temps à écumer les galeries de peinture et s’afficher avec son mari dans les soirées mondaines. Mais elle ne tarde pas à s’ennuyer et sans guère d’instruction, elle entreprend de reprendre des études qu’elle réussit brillamment en devenant bachelière. Son ambition ne s’arrête cependant pas là, car elle veut suivre les traces d’Henry, son mari. Seulement, nous sommes au début du 20e siècle et le statut de la femme est plutôt réduit à s’occuper de son foyer et assurément pas de devenir médecin. Suzanne se jette à corps perdu dans ses études de médecine qu’elle finit par réussir à force de ténacité et de beaucoup d’abnégation. Mais à quel prix, délaissant mari et fille pour se consacrer à sa passion pour la médecine, elle finit par s’amouracher d’André, jeune étudiant avec qui elle va suivre la spécialité de dermatologie afin d’être le plus proche de lui. Brillante, comme dans tout ce qu’elle entreprend, Suzanne finit par demander à son professeur d’intercéder auprès d’un éminent spécialiste en chirurgie réparatrice pour la prendre dans son service et là, l’aventure commence…

Avec ce premier album d’un diptyque A mains nues, l’autrice de romans Leïla Slimani narre avec talent l’extraordinaire vie de Suzanne Noël, féministe engagée qui n’aura de cesse de combattre pour son indépendance et la promotion de la chirurgie réparatrice qui deviendra la chirurgie esthétique. Grâce à des dialogues alertes, le lecteur se prendra rapidement au jeu de découvrir une héroïne oubliée du 20e, pionnière en la matière et qui, lorsqu’elle opère, ne répare pas que le corps mais aussi l’esprit.

Servi par le beau dessin réaliste de Clément Oubrerie mis en couleurs par Sandra Desmazières, le lecteur découvrira les protagonistes de cette histoire dans un Paris du début du 20e alors que le bruit des canons ne va guère tarder à se faire entendre.

A MAINS NUES Leïla SLIMANI/Clément OUBRERIE Editions LES ARENES BD 104 pages, 20,00 €

Bernard Launois

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Publié le 7 Novembre 2020

Tango T5, Le dernier condor

Ça tangue à Buenos Aires.

Ah ! Buenos Aires et les après-midi sur ses terrasses de café, le tango, les belles femmes… ! La pampa sauvage et une existence toute simple dans le ranch… ! La vie est belle sous le soleil de l’Argentine, et Mario et Tango se la coulent douce, l’un à la ville, l’autre à la campagne.

Mais les ennuis arrivent pour Mario, tout droit surgis de l’époque des dictatures : un ancien tortionnaire qu’il avait jadis fait coffrer l’enlève aux fins d’assouvir sa vengeance. Tango saura-t-il sortir son ami de ce très mauvais pas ?

Le périple sud-américain continue pour Tango, et si l’épisode se déroule dans un nouveau pays, la recette ne change pas. La paire de héros demeure tout aussi sympathique, mais il n’y a rien à faire, Tango et Mario s’attirent des problèmes partout où ils passent et dès qu’ils se croient à l’abri : quand ce n’est plus l’un, c’est au tour de l’autre. Le scénario de Matz est aussi rythmé que celui des premiers tomes, avec des adversaires toujours autant dénués de scrupules et contre qui il n’y a pas forcément le choix de s’abstenir des méthodes expéditives. On retrouve une des marques de la série, cette voix off qui parcourt les pages sur un ton légèrement décalé et qui concourt au plaisir de la lecture.

Le trait réaliste de Philippe Xavier rend parfaitement les grands paysages, les décors, et les personnages dans leurs expressions comme dans leurs mouvements. Le dessinateur fait encore preuve de son grand talent pour les cadrages, très réussis. Les couleurs, réalisées par Jérôme Maffre, habillent joliment les planches.

Voilà donc un nouvel épisode qui, sans surprendre  le lecteur, se montre dans la même veine que les précédents pour la plus grande satisfaction du public.

 

Tango T5, Le dernier condor

Scénario Matz / dessin Philippe Xavier

Le Lombard, octobre 2020

56 pages couleur, 14,45 €

 

Illustrations : Matz et Xavier © Le Lombard, 2020

Jérôme Boutelier

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Publié le 5 Novembre 2020

En raison de l’épidémie de Covid-19 et des mesures gouvernementales de confinement, tous les événements organisés par Bulles de Mantes, ou auxquels l’association devait participer, sont annulés pour les mois de novembre et décembre 2020:

- annulation de la remise du Prix 2020 de la BD aux couleurs du blues: la cérémonie devait se tenir samedi 14 novembre à l’Espace Maurice Béjart de Verneuil-sur-Seine, lors du concert du festival Blues-sur-Seine. Le lauréat, Raul Arino, auteur de Bluesman, devait venir de Barcelone pour recevoir son prix. Le festival Blues sur Seine étant totalement annulé, Bulles de Mantes va essayer de reprogrammer la cérémonie de remise du prix dans le courant de l’année 2021, si possible à l’occasion d’un autre concert organisé par Blues sur Seine.

- annulation du Salon BD de Verneuil-sur-Seine les 14 et 15 novembre 2020: Bulles de Mantes avait été invitée par ses amis organisateurs du Salon BD de Verneuil-sur-Seine pour y tenir un stand, sur lequel devait aussi dédicacer Raul Arino.

- annulation de l’expo Bluesman à la médiathèque de Verneuil-sur-Seine: l’exposition de l’album Bluesman, de Raul Arino, devait avoir lieu du 14 novembre au 12 décembre. En concertation avec la médiathèque, nous allons essayer de la reprogrammer dans le courant de l’année 2021.

- annulation de l’expo Django Main de feu à l’Espace Brassens de Mantes-la-Jolie: l’exposition de l’album Django Main de feu, de Rubio et Efa, devait avoir lieu du 10 novembre au 20 décembre. En concertation avec l’École des 4z’arts, nous allons essayer de la reprogrammer dans le courant de l’année 2021 à l’occasion d’un de leurs événements.

- annulation de notre exposition « Lomax » à la bibliothèque de Guerville: l’exposition de l’album Lomax, de Duchazeau, devait avoir lieu du 5 au 26 novembre. En concertation avec la bibliothèque, nous allons essayer de la reprogrammer dans le courant de l’année 2021.

- annulation de notre exposition à la médiathèque de Gargenville: l’exposition devait avoir lieu du 13 au 30 novembre. En concertation avec la médiathèque, nous allons essayer de la reprogrammer dans le courant de l’année 2021.

Nous vous tiendrons informés de nos prochains événements.

Bulles de Mantes

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Publié le 5 Novembre 2020

Le Mangeur d’espoir, tant qu’il y a de la vie, il faut se battre

Rachel, jeune orpheline, n’a guère le moral depuis que son père est décédé des suites d’une longue maladie et que sa mère sombre de plus en plus dans une dépression profonde. Pour survivre à cette période si difficile, elle s’accroche aux souvenirs heureux quand petite, elle courait sur la plage accompagnée de ses parents. Seulement la réalité lui revient comme un boomerang et la plonge dans un abîme de perplexité lorsqu’un certain Adrian Stern, accompagné d’un chat noir, frappe à leur porte et lui assène un drôle de secret. Et si Judith, sa mère, était prisonnière du Mangeur d’espoir, celui qui se nourrit de la joie dans les plus beaux souvenirs et ne laisse que ténèbres et désolation ?

Comment croire cet inconnu et ne pas le prendre pour un de ces charlatans qui exploitent la misère d’autrui à son profit ? Rachel est désemparée et c’est Sohan, un camarade de classe, qui lui confie que cet homme lui a sauvé la vie, redonnant ainsi espoir à la jeune ado de pouvoir peut-être sauver sa maman. Mais sait-elle où elle met les pieds, dans quel engrenage infernal elle va se trouver embringuée ?

 

S’appuyant sur la malédiction peuplée de créatures monstrueuses et d’esprits maléfiques dont le quartier Montmartre serait atteint, l’auteur Karim Friha emporte rapidement le lecteur dans une histoire fantasmagorique des plus intriguantes où courage et abnégation des protagonistes sont les maîtres mots. Car du courage, Rachel va devoir en avoir pour combattre le Mangeur d’espoir qui ruine la santé de Judith. Avec un dessin réaliste rehaussé par des aplats de couleurs dignes d’une série tirée d’Halloween, renforçant le caractère anxiogène du récit, Karim Friha réalise là un bel album attachant.

Avec un dénouement qui laisse présager une suite, Karim Friha donne une belle leçon de vie que tout un chacun pourra méditer.

LE MANGEUR D’ESPOIR Karim FRIHA Editions GALLIMARD BD 110 pages, 18,50 €

Bernard Launois

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 4 Novembre 2020

Van Gogh, fragments d'une vie en peintures

Une âme fragmentée.

En quinze chapitres de 4 à 8 pages chacun, Van Gogh, fragments d'une vie en peintures explore les tourments du prodigieux et sublime artiste que fut Vincent Willem Van Gogh. La progression du récit est chronologique et le suit pendant les 17 ans de sa vie d’adulte sur les différents lieux où l’ont conduit ses pas: d’abord l’Angleterre, les Pays-Bas, la Belgique, où il fut marchand d’art, enseignant ou missionnaire ; puis les épisodes bien connus de sa vie d’artiste à Paris, Arles, Saint-Rémy-de-Provence et Auvers-sur-Oise.

Mais l’album n’en est pas pour autant une biographie de Van Gogh, pas plus qu’il ne s’attarde à évoquer son œuvre. Il s’attache à suivre en quinze flashes les tourments de son âme, ses angoisses hitchcockiennes et ses délires hallucinatoires. Il laisse deviner sa quête artistique éternelle et inachevée, ses découragements et ses bouffées d’excitation, ses moments de paix comme de prostration. Des images transpirent son isolement, son emmurement, sa conscience aigüe de la mort et le long glissement dans une insondable mélancolie jusqu’à sa fin funeste.

Pour rendre tout cela, Zezelj présente de grandes et puissantes planches sans marges tout en noir et blanc, qui nous transportent dans les recoins obscurs de la pensée de l’artiste. Le découpage alternant pleines pages, fenêtres incrustées et larges cases empilées participe à un effet de cloisonnement de son être, et le clair-obscur des noirs et blancs enchevêtrés reflète ses souffrances et ses luttes internes.

D’ailleurs, pas de texte dans les planches : ni dialogues, ni pensées. Van Gogh s’est toujours senti incompris et Zezelj ne cherche pas à le faire s’expliquer mais l’abandonne dans la mutité. Seuls sont présentés en miroir de chaque chapitre un extrait de sa correspondance avec son frère Théo, exutoire dans lequel l’homme se livre enfin un peu.

L’ensemble pourrait paraitre lugubre, mais il est absolument splendide, à couper le souffle.

Le grand format de l’album, 262 x 370 mm, en fait autant un livre d’art qu’une bande dessinée, enrichi de courtes et utiles notes biographiques insérées en fin d’ouvrage.

 

Van Gogh, fragments d'une vie en peintures

de Danijel Zezelj

Hors Collection, Glénat, août 2020

152 pages N&B, 22,00 €

 

Illustrations : Zezelj © Glénat, 2020

 

Jérôme Boutelier

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Rédigé par Jérôme Boutelier

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