Publié le 30 Août 2012

Le croiseur fantômeMais que diable allait-il faire dans cette galère ? Cette interrogation de la bouche de Géronte dans les fourberies de Scapin résume plutôt bien  les pérégrinations du père Mils, responsable d'une paroisse de la côte ouest des Etats-Unis dans les années 50.

Pendant que la paroisse prépare l'organisation de sa prochaine kermesse, un habitant d'un village avoisinant supplie le père Mils de bien vouloir venir au chevet de son fils malade alors que le corps médical a hélas rendu les armes.

C'est un être complètement défiguré que va découvrir le curé de campagne dans la fleur de l'âge, et comme il est de nature plutôt curieuse, il décide de faire sa propre enquête, à commencer par l'hôpital qui a hébergé le malade pendant sa terrible affection.

Mais qu'a-t-il donc pu arriver à ce jeune homme ? Est-il le seul à être dans ce triste état ? L'enquête du père Mils va s'avérer longue et difficile, d'autant plus que chaque fois qu'il tentera de rencontrer une personne susceptible de l'aider dans son enquête, cette dernière disparaîtra.

Voilà une histoire bien construite à partir de faits réels tout à fait dans la lignée des années 50, avec un dessin qui devrait ravir les aficionados de la ligne claire. En effet, l'ingénieur serbe Nikola TESLA, spécialisé en énergies électriques, ne doit pas sa réputation de grand scientifique qu'à la mise au point d'alternateurs électriques ou encore à la promotion du transport de l'énergie électrique en courant alternatif mais également  au fameux projet de "rayon de la mort" proposé aux Etats Unis et finalement vendu à l'URSS. Ce projet consistait en la création d'une arme, de type laser, capable de détruire par choc électrique.

Nous avions découvert le talent de Christophe DE VIGUERIE, alias DEVIG dans son dessin de l'album "Scott Leblanc" avec GELUCK comme scénariste; cette fois, l'auteur endosse les deux rôles et ce, de fort belle manière !

On ajoutera une réalisation de l'album analogue aux bandes dessinées des années 50, tant dans la couverture que dans les couleurs, qui concourt également à sa réussite.

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Le croiseur fantôme DEVIG Editions CASTERMAN  48 pages 12.95 € 

 

Bernard LAUNOIS

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Publié le 24 Août 2012

KONUNGAR T2-0

Konungar, c'est le pluriel de konungur qui veut dire "roi" en Islandais. Ce titre n'a certainement pas été choisi au hasard, pour ce triptyque Vikings où Sigvald et Rildrig les deux frères n'en finissent pas de se battre pour le Royaume d'Alstavik après la mort de leur père.

Mais, trêve de plaisanteries, aujourd'hui le danger est autre; les deux frères doivent impérativement s'allier s'ils tiennent à  leur survie. En effet, ils doivent combattre les Centaures qui ont soudainement rompu l'accord qui les liait aux hommes.l

KONUNGAR T2-1La baston, que l'on trouve au détour de bon nombre de pages, n'a jamais été mon fort mais là, je dois dire que le superbe dessin du chinois JUZHEN embellirait presque les combats, ou du moins les magnifierait. Souvent mortelles, ces batailles peuplent les pages de l’album et l'on en apprécie le découpage, les scènes de corps à corps mais aussi les couleurs magnifiques avec notamment de superbes épisodes nocturnes où le rouge du sang est omniprésent. A cela, on ajoutera des "tronches" avec des bras qui ont la taille de cuisses et qui n'ont de cesse de se réchauffer en s'étripant. Le scénario s'avère bien ficelé, avec une histoire qui s'est installée dans le premier tome et qui prend toute sa dimension dans ce tome deux !

Les luttes intestines entre les deux frères sont-elles vraiment enterrées ? Pourquoi Rildrig est-il si violent avec son épouse ? Mais aussi, pourquoi les centaures ont-ils repris le combat ? Vous trouverez bon nombre de réponses à ces questions, mais pas toutes ! Le scénariste Sylvain RUNBERG a le don de distiller les informations clés de son histoire au fur et à mesure et n'en doutons pas, on peut assurément s'attendre à une fin tonitruante.

KONUNGAR T2 JUZHEN/RUNBERG Editions GLENAT 48 p. 13.90€

Bernard LAUNOIS

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Publié le 21 Août 2012

MarthaJaneCannary

 

Qui n'a pas de souvenirs de Calamity Jane puisés notamment dans les albums bd de Lucky Luke ou encore de Cotton Kid, une jeune femme entreprenante ou plutôt un vrai garçon manqué, toujours prête à faire le coup de poing et surtout se faire respecter ? Mais ça, c'est des histoires, la vraie vie de Calimity serait celle que nouspropose le tandem BLANCHIN/PERRISSIN en 3 volumes tous aussi passionnants les uns que les autres !

La réalité esttoute autre et on découvre tantôt avec stupeur, tantôt avec émotion, la vie de ce petit bout de femme qui a su s'imposer dans un milieu machiste où la gent féminine était généralement cantonnée à remplir les tâches ménagères. On va donc suivre une Calamity, tour à tour participant à la conquête de l'Ouest, actrice dans son propre rôle, lavandière, cow-girl, sage-femme et j'en passe. Le scénariste Christian PERRISSIN a su tirer, avec talent, la quintessence des différentes biographies de l'aventurière pour nous rendre une histoire pas ordinaire et surtout pas ennuyeuse.

Le dessin de Mathieu BLANCHIN est alerte et particulièrement adapté au style narratif de Christian PERRISSIN. Les couleurs tirant sur le noir donnent un air de clichés noir & blanc des années 50, avec une pointe de suranné comme lorsqu'on découvre les albums photos de nos grands-parents au détour d'une vieille malle.

Il faut dire que raconter la vie de cette aventurière en près de 400 pages tenait plutôt de la gageure ! Détrompez-vous, cette série se lit d'une traite et l'on se passionne, tour à tour, pour toutes les  périodes de sa vie qui n'a pas toujours été drôle.

Beaucoup de douleurs dans cette vie : celle de n’avoir pu élever les enfants auxquels elle a donné naissance, celle d'avoir perdu son amour, Wild BILL l'homme de sa vie, descendu lâchement par un joueur de poker mauvais perdant, une disparition dont jamais elle ne se consolera

Peut-être qu'après la lecture de cette trilogie, le tandem BLANCHIN/PERRISSIN vous aura donné, tout comme à moi, l'envie de vous plonger dans les différentes biographies ?

En attendant, si vous n'avez pas encore succombé au charme de Calamity Jane, c'est le moment de vous délecter de "Martha Jane Cannary".

 

MARTHA JANE CANNARY 3 tomes BLANCHIN/PERRISSIN éditions FUTUROPOLIS

 

Bernard LAUNOIS

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Publié le 16 Août 2012

Alors que Medhi vient d'apprendre que sa sœur Soraïa a été vendue à de riches bourgeois de la ville, il n'aura de cesse de la retrouver.

SoraïaSeulement, la tâche est rude car il n'a que ses pieds et son courage pour rejoindre Tétouan et espérer retrouver Soraïa dans cette capitale dont il n'a même pas idée de la taille. Il faut dire qu'il ne connaît, à ce jour, que les champs de haschich qu'il travaillait pour son oncle. La destruction par la police de ces champs et de la source de revenus qu'ils rapportaient va précipiter le départ de Soraïa vers la ville.

Un mauvais pressentiment envahit Medhi, quel va être l'avenir de sa sœur ? 

Son chemin sera bordé d'embûches, à commencer par des djihadistes féroces qui, sous couvert de la religion, n'hésitent pas à égorger les "mécréants" qui se seraient écartés du droit chemin, puis l'arrivée dans la ville, qui ne l'attend pas et qui lui réservera bien des surprises.

 Va-t-il retrouver sa sœur au milieu de ces 275 000 habitants qui peuplent Tétouan ? Quel sort aura été réservé à Soraïa chez les riches de la ville ? Je vous laisse découvrir son funeste destin.

Au talent de dessinateur, qui n'est plus à démontrer notamment depuis le très beau "Vent debout", s'ajoute celui de reporter. Déjà remarqué par la revue XXI (cf. dans le n°14, printemps 2011) lors d'une mise en images de "La route du Kif", Renaud De HEYN va avec ses mots et ses pinceaux nous transporter dans une histoire proprement incroyable où la réalité dépasse, hélas, la fiction. Bel album, dur, bouleversant où la candeur de cette jeunesse vole bien malheureusement en éclats.

Saluons ici le courage de l'auteur de nous sensibiliser aux problèmes du travail de jeunes filles, souvent de moins de 15 ans, et de la maltraitance qu'elles subissent. 

Enfin, souhaitons que ce cri d'alarme soit entendu de l'autre côté de la Méditerranée et vienne renforcer les dispositions prises par le gouvernement Marocain dans l'éradication de ce fléau. 

 

SORAÏA  Renaud DE HEYN  Editions CASTERMAN, 118 pages 18 €

 

Bernard LAUNOIS

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Publié le 7 Août 2012

     LesChevauxDuVentT2Quatre ans bientôt que l'on attendait la suite de l'excellent premier album du diptyque scénarisé par Christian LAX et remarquablement mis en images par Jean-Claude FOURNIER. Alors, pour ceux qui n'auraient pas suivi ou qui prennent le train en marche de cette belle aventure, nous allons vous rafraîchir la mémoire.

      L'histoire se déroule à la fin du XIXème siècle au fin fond du Népal où les conditions climatiques sont à l'image de la rudesse de la vie; non sans difficulté et péripéties, CALAY, humble paysan, a décidé de rejoindre son fils KAZI, le petit cadet, sourd et muet retiré dans un monastère.

    Nous retrouvons RESHAM, qui s'est engagé dans l'armée anglaise par dépit alors qu'il convoitait la femme de son frère BASANTA. Il ne s'attend pas à découvrir à son retour une maman gravement malade et un père pas encore revenu cinq ans après être parti voir son fils KAZI.

     Quel désarroi, que va-t-il bien pouvoir faire ? S'installer avec le reste de la famille qui n'est pas vraiment enchantée de son retour ? Partir à la recherche de son père et de son frère ?

     Nous allons suivre avec passion le parcours de ce jeune homme désorienté qui a fui l'armée et qui court on ne sait après quoi !

     L'attente a été longue mais cela en valait la peine, l'histoire de Christian LAX est poignante avec des personnages attachants que l'on ne voudrait plus quitter. Pour notre plus grand plaisir, le dessin de Jean-Claude FOURNIER est à des années lumière du Spirou et Fantasio qui a enchanté notre adolescence. Ici, il nous offre un dessin réaliste, juste, enchanteur, rehaussé par de belles couleurs directes.

     Le tandem LAX FOURNIER réunit des artistes au top de leur art et nous attendons fébrilement que l'association de ces deux auteurs de talent se reproduise à l'envi.

 

Les chevaux du vent FOURNIER/LAX Aire Libre DUPUIS 77 pages 16.50€

 

Bernard LAUNOIS

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Publié le 2 Août 2012

ThermaeRomae

ThermaeRomae. C’est vrai qu’on en parle, beaucoup, dans le petit monde de la BD. Alors à quoi bon une critique de plus ? Et bien parce qu’il est des phénomènes auxquels on n’échappe pas.  Il est vrai que sur ce blog, les avis sur des manga sont rares. « Mea culpa, mea maxima culpa » aurait pu dire [son nom], personnage principal de cette saga. Enfin, n’exagérons rien, quand même.


Pourtant, il faut reconnaitre que les [més]aventures du héros ne laissent pas indifférent. Construit sur un schéma narratif à répétition –les aller et retour d’un architecte de la Rome Antique entre son temps et le Japon de notre époque – on pouvait craindre que le principe ne s’essouffle. [Son nom] est en manque d’inspiration pour répondre à la commande d’un notable, parfois l’Empereur lui-même. Il se rend au bain pour se détendre, est aspiré et se retrouve dans un Japon contemporain qui va lui donner la solution. Bien sûr, le retour doit encore se faire au prix d’un évanouissement ou d’une semi noyade mais enfin…


A chaque fois, on se demande combien de temps tout cela va tenir, et à chaque fois ça marche : des péripéties viennent compliquer la vie du héros (ses rapports avec les autres architectes, avec sa femme, avec l’Empereur) et relancent l’intrigue ou du moins l’action… jusqu’au prochain tome.

 

ThermaeRomae MaraYamazaki

Editions Casterman, 3 tomes parus , en France comme ou Japon pour une fois (7.50 € chaque)

 

Sébastien MONEREAU

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Rédigé par Bulles de Mantes

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