Publié le 26 Janvier 2020

47ème Festival International de la Bande Dessinée 2020, l’événement attendu et incontournable du début d’année

La fin du mois de janvier, immuablement, et pour le plus grand plaisir des amateurs de bande dessinée, les organisateurs du FIBD nous ont concoctés une fois encore, un programme digne de son rang, celui du plus grand festival mondial de bande dessinée.

47 ans et pas une ride ! Le FIBD, c’est des animations, des expositions, etc… Et la possibilité de découvrir un plateau de plus de 1 500 auteurs venus du monde entier qui ne pourront que ravir tous les aficionados.

Le choix est phénoménal et comme chaque année, il devient cornélien de choisir sur quelles activités on va pouvoir jeter son dévolu. Aussi, pour vous aider dans cette pléthore d’animations, je vous ai sélectionné quelques unes qu’il m’a semblé intéressant de plébisciter :

- Les masterclass, c’est l’occasion de rencontrer scénaristes et dessinateurs qui, pendant 1 heure et demie, répondront à toutes les questions des spectateurs sur leurs travaux, leurs projets. Ainsi, vous pourrez dialoguer avec le scénariste Robert Kirkman, auteur notamnent de Walking Dead ou encore les mangakas Yukito Kishiro et Inio Asano.

- Les concerts dessinés avec notamment celui d’Hugh Coltman et Juanjo Guarnido, fruit d’une collaboration fructueuse entre deux festivals de renommée internationale, Jazz à Vienne et le FIBD.

- Les incontournables expositions avec notamment parmi les quatorze présentées, celles de Robert Kirkman, Walking Dead et autres mondes pop,  le manga culte  Gunnm, l'ange mécanique, un hommage à un dessinateur animalier des années 40 avec Calvo, un maître de la fable mais aussi, un focus sur des plus grands scénaristes avec Dans la tête de Pierre Christin.

- Un espace manga qui a quitté les bords de la Charente au profit d’un espace de 2 000 mattenant à l’Alpha médiathèque  et qui comportera de nombreuses animations.

- Une quarantaine de spectacles, avec des Live drawing  et autres Picmaton, répartie dans l’ensemble des structures

Et bien évidemment, la remise des récompenses dans une dizaine de catégories, à commencer par la sélection officielle avec les Fauves d’Or – Prix du meilleur album, Prix Spécial du Jury, prix de la Série, prix Révélation. Mais également, les sélections FAUVE, Polar SNCF, Patrimoine, Jeunesse, la Sélection Bande dessinée alternative, le prix de l’ACBD.

Bref, vous savez désormais ce qu’il vous reste à faire, vous précipitez dans la cité angoumoise pour passer de merveilleux moments. De plus amples renseignements sur le site du festival ( www.bdangouleme.com ) afin de parfaire son choix.

Bon festival !

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

Publié dans #Divers

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Publié le 24 Janvier 2020

Un auteur de bd en trop, à la recherche d’un succès inespéré !

Daniel, dessinateur de bd qui n’arrive pas à percer, dispense des cours à de jeunes étudiants désirant embrasser la carrière. De projets non retenus par les éditeurs aux bandes dessinées dont les sujets ne passionnent guère, Daniel se pose beaucoup de questions, sans vraiment se remettre en question quand… Kévin, un jeune ado débarque dans sa vie ! Bien que bd ne le passionne pas vraiment car il a en tête de se réaliser dans l’art contemporain, il jette quand même quelques planches qu’il soumet à Daniel et c’est la claque ! L’idée est géniale, le scénario est une vraie tuerie : comment un gamin, à peine pubère, peut-il pondre un truc pareil ? La comparaison avec ses sujets minables est trop insupportable ! Et s’il envoyait ce projet à son éditeur en se faisant passer pour le génial géniteur ?  

Le résultat ne se fait pas attendre, voilà que l’éditeur lui propose un pont d’or pour réaliser cet album qui devrait assurément faire partie de la sélection d’Angoulême ! Daniel en rêve depuis tellement longtemps, et l’occasion ne se reproduira pas deux fois ! Seulement, comment convaincre Kévin d’aller au bout de ce projet ? Aura-t-il le courage de lui annoncer qu’il lui a piqué son idée ou laissera-t-il pourrir la situation au risque d’être accusé de plagiat ?

L’auteur complet Daniel Blancou dépeint avec talent et justesse l’angoisse de la page blanche et toutes les affres qui y sont attachées. C’est aussi l’occasion de revenir avec une pointe d’humour et de cynisme sur la précarité d’un métier de plus en plus difficile à exercer. Le tour de force du scénariste réside assurément à confronter le lecteur à un cruel dilemme : soutenir ce pauvre looser qui fait souvent pitié ou le vilipender pour ses attitudes amorales.

Avec un dessin semi-réaliste rehaussé par des aplats de couleurs vives, Daniel Blancou accompagne son héros malheureux, sans fioriture et finalement de façon terriblement efficace.

Une mention spéciale sera donnée au crédit de l’éditeur Sarbacane avec la réalisation d’un bel album toilé.

UN AUTEUR DE BD EN TROP BLANCOU Editions SARBACANE 80 pages, 22,50 €

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

Publié dans #Coup de coeur Bernard LAUNOIS

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Publié le 19 Janvier 2020

Les Maitres des Iles T2, Martinique 1847

Ouragans…

 

Deux ans sont passés et plus que jamais Eliza Huc, l’indomptable héritière de la plantation sucrière, tente de construire l’avenir avec une détermination sans faille,

s’affrontant tour à tour à la ruine qui guette le domaine, au cynisme jamais démenti d’un grand-père esclavagiste, et au désordre de ses propres sentiments amoureux. Alors qu’avec ingénuité elle tente désespérément d’obtenir un secours des banques, son frère ainé rentre de ses études en France, rappelé par sa famille qui espère en lui un successeur salvateur. Saura-t-elle composer avec les surprenantes foucades de celui-ci ? Leur grand-père, naviguant entre violences et racisme, acceptera-t-il de

passer la main ? Eliza pourra-t-elle dominer ses pulsions et choisir parmi ses prétendants ?

 

Le récit explore les mutations d’une période charnière pour les Antilles, alors que l’ancien monde dont l’économie et les mentalités reposent entièrement sur l’esclavage doit se préparer à l’émergence des idées de liberté apportées depuis la Révolution, et à la modernisation de l’industrie.

Grâce à un Stéphane Piatzszek en grande forme à la manœuvre, le scénario se

densifie encore avec ce second tome pour promener le lecteur d’ouragans en ouragans : le cyclone dévastateur qui frappe l’habitation, l’imminente proclamation de l’abolition, ou encore le tourbillon des sentiments d’une fougueuse et très moderne Eliza. Les personnages gagnent en densité et montrent leurs failles et leurs contradictions jusqu’à les rendre attachants. Jamais le Morne Folie n’aura aussi bien porté son nom !

 

Le dessin réaliste de Gilles Mezzomo met parfaitement en images la société vieillissante des plantations avec des personnages expressifs campés dans des décors précis et soignés, ajoutant encore de l’authenticité au récit.

 

Un album passionnant et coloré riche en rebondissements et en sentiments.

Les Maitres des Iles T2, Martinique 1847

par Stéphane Piatzszek et Gilles Mezzomo

Éditions Glénat, janvier 2020

62 pages, 14,95 €

 

Illustrations : Piatzszek et Mezzomo © Glénat 2020

 

 Jérôme Boutelier

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 19 Janvier 2020

ALDOBRANDO, ou le sens de l’honneur

Le père d’Aldobrando se sachant perdu alors qu’il doit combattre dans la « fosse », décide de confier son jeune garçon chétif à un mage qui lui était redevable et à qui il a fait promettre d’en faire un homme. Les années passent, Aldobrando grandit gentiment, chéri par le mage qui parfait chaque jour son éducation et alors que l’heure de découvrir le monde et toutes ses vicissitudes a sonné, ALdobrando, en ratant une potion, cause une blessure au vieux mage. Que faire, sinon se lancer dans l’aventure à la recherche de l’herbe du loup, seul remède pour soigner son œil griffé ? Aldobrando quitte alors précipitamment la chaumière à la quête de l’ingrédient indispensable à la guérison, ingrédient dont il ne connait pas la forme, ni ne sait où le trouver. Adieu le cocon familial et bonjour les mauvaises rencontres ! Aldobrando arrivera-t-il à se sortir des pétrins dans lesquels il a la candeur et la naïveté de royalement se mettre  et finira-t-il par sauver son père adoptif qu’il chérit tout particulièrement ?

Les lecteurs habitués à lire des albums entièrement réalisés par l’auteur complet Gipi se contenteront ici de ne le retrouver qu’au scénario, mais quel scénario ! En deux cents pages, ce formidable conteur transporte le lecteur dans un grand récit d’initiation que n’aurait pas renié l’écrivain Rabelais. L’histoire est originale, fort bien construite avec un suspense qui est maintenu tout au long de l’album. Après l’album Terre des fils, qui traitait de la transmission du savoir et de l’éducation avec un grand E, Gipi revient avec talent sur ce thème qu’il affectionne tout particulièrement et ce, pour le plus grand plaisir du lecteur. Alors, quand on ajoute le talent du dessinateur Luigi Critone et les mises en couleurs de Francesco Daniele et Claudia Palescando, on se retrouve assurément avec une belle pépite dans les mains à déguster sans modération.

Une version luxe noir et blanc, qui permettra d’encore mieux apprécier le dessin fouillé de Luigi Critone, vient compléter ce bel opus.

ALDOBRANDO CRITONE/GIPI Editions CASTERMAN 200 pages, 23,00 €

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 16 Janvier 2020

Moi, Mikko et Annikki, quand un quartier s’insurge contre sa destruction…

Annikki reste encore un des rares quartiers historiques de la ville finlandaise de Tempere à être conservé quasiment comme il a été construit deux siècles plus tôt. Mais pour combien de temps encore ?

La folie immobilière guette ce quartier historique qui pourrait devenir un « joli » petit îlot bien rentable pour les promoteurs. Heureusement, les habitants de ses petites maisons de bois ne l’entendent pas de la sorte, et un combat acharné s’engage entre la municipalité favorable au modernisme et les habitants soudés en communauté et qui n’ont qu’un rêve, c’est qu’on les laisse tranquilles rénover au lieu de tout détruire. Le combat du pot de fer contre le pot de terre peut commencer et le lecteur, après avoir découvert l’histoire du charmant petit quartier, anciennement un des plus industrialisés de la région, va suivre pas à pas les actions menées de part et d’autre par des protagonistes tous persuadés qu’ils œuvrent pour le bien de l’îlot.

Après avoir vécu de l’intérieur tous les démêlés avec les autorités municipales puis nationales, l’auteur complet Tiitu Takalo s’est lancé dans un récit autobiographique qui pourrait, hélas, être transposé dans bon nombre de quartiers et ce, à travers le monde entier, tellement le sujet est omniprésent : la quête du soi-disant bien-être de l’habitant qui n’a, en fait, de finalité que celle d’enrichir les promoteurs immobiliers et les donneurs d’ordre.

Rafraîchir et redonner le lustre d’antan plutôt que faire table rase d’un patrimoine historique ? Tel est le leitmotiv que Tiitu Takalo ne cesse de marteler tout au long de son album.

Le récit bien ficelé se voit mis en valeur par un dessin semi-réaliste de bon aloi ajouté à des couleurs chatoyantes qui rendent la lecture de cet opus très agréable, et l’on comprend rapidement les raisons pour lesquelles cet album a reçu des honneurs.

Saluons ici l’heureuse initiative des éditions de Rue de l’Echiquier BD pour avoir édité cette bande dessinée, lauréate du prix Finlandia en 2015, qui devrait ravir celles et ceux qui se battent pour la défense du patrimoine quel qu’il soit.

MOI, MIKKO ET ANNIKKI TAKALO Editions RUE DE L’ECHIQUIER BD 248 pages, 21,90 €

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 15 Janvier 2020

Le Tueur, Affaires d’état T1, ou le retour en fanfare du tueur à gages

Voilà bientôt cinq ans que le lecteur est orphelin de la série Le Tueur, qui avait marqué en 1998 le genre en bande dessinée policière en treize albums et trois cycles. On ne pourra que se féliciter de son retour avec le duo historique scénariste/dessinateur.

Pour cette nouvelle saison appelée Le Tueur, Affaires d’état, finies les cavales solitaires à travers le monde entier pour remplir des contrats, en temps que privé : le scénariste Matz campe son récit dans des missions sur le territoire français pour le compte des services d’état.

En effet, le tueur à gages a fini par être rattrapé par les services français et s’est trouvé acculé à accepter ce nouveau type de missions, s’il ne voulait pas terminer sa vie entre les barreaux.

Nous sommes dans la ville du Havre, où de drôles de trafics se font au sein des installations portuaires, et le Tueur et ses deux acolytes sont chargés de faire le ménage avec tact et discernement. Mission difficile, eu égard aux enjeux politiques, où il faut se fondre dans le décor et attendre son heure pour frapper. C’est un genre de mission que le Tueur affectionnerait de faire seul, mais là, il lui faut composer et ce n’est pas dans sa nature. Arrivera-t-il à ses fins sans dégâts collatéraux ?

On retrouve, avec plaisir, les scénarios ciselés de Matz remarquablement mis en images par Luc Jacamon qui pour l’occasion, a repris ses pinceaux pour coloriser son ouvrage.

Cet album sent la poudre, à fusil ou à sniffer, et l’on retrouve avec plaisir le cynisme et la froideur du personnage. Si l’album comporte peu de dialogues bien que souvent très percutants, on appréciera la voix « off » qui rythme parfaitement ce premier opus.

Alors, c’est le moment opportun de se (re) plonger dans ce monde malsain peut-être pas si loin de la réalité comme se complait à le préciser le scénariste Matz en quatrième de couverture : toute ressemblance avec des événements réels serait évidemment très regrettable…

LE TUEUR AFFAIRES D’ÉTAT T1 MATZ/JACAMON Éditions CASTERMAN 56 pages, 11,50 €

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 12 Janvier 2020

Muertos, une longue fuite en avant…

Alors que la vie s’écoule paisiblement dans l’hacienda où de riches propriétaires exploitent autant les terres que ceux qui la cultivent et qui n’ont que leurs mains pour survivre, un événement des plus extraordinaires va survenir : l’apparition de morts-vivants. D’où sortent-ils et pourquoi se sont-ils mis en tête de traquer toutes les personnes de l’hacienda en vue de les exterminer ? Les traqués auront-ils l’opportunité de réfléchir ? Difficile de se concentrer face à l’adversité, surtout quand elle est d’un genre nouveau.

L’auteur complet Pierre Place signe là un scénario des plus angoissants, maniant un suspense souvent insoutenable tout au long des 150 pages que contient cet opus.

Sous forme de feuilleton, l’auteur complet Pierre Place emmène le lecteur dans une sarabande de morts-vivants qui n’ont de cesse de traquer les survivants d’une ville du fin fond du Mexique. Va s’ensuivre une longue fuite en avant où le lecteur va découvrir au fil de l’eau les tenants et les aboutissants d’une terrifiante histoire.

Mais au-delà de la course-poursuite, c’est aussi une réflexion sur la manière qu’ont les humains d’appréhender la peur, le truc viscéral qui peut vous terroriser et anéantir toute forme de réaction ou au contraire, vous donner l’adrénaline qui vous pousse à se sublimer, à faire des choses que l’on se serait cru incapable de faire car il reste l’instinct de survie, celui de sauver sa peau devant quelque chose d’irrationnel.

Avec de profonds encrages qui renforcent le caractère anxiogène de cette traque par des morts-vivants, Pierre Place transporte le lecteur dans un univers fantasmagorique qui ne laissera personne indifférent et l’empêchera peut-être, après sa lecture, de faire quelques nuits sereines.

MUERTOS PLACE Collection Hors collection Editions GLENAT 152 pages, 25,50 €

Bernard Launois

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Publié le 11 Janvier 2020

Couleurs de l’incendie, ou les facettes diaboliques d’une roue qui tourne

On ne peut pas dire que Madeleine Péricourt ait beaucoup de chance dans sa vie : mère divorcée d’Henri d’Aulnay-Pradelle, un escroc notoire qui croupit en prison après un procès retentissant, elle s’apprête à assister à l’enterrement de son père, et voilà que son fils Paul se défenestre ! Et ce n’est, hélas, que le début des ennuis : elle doit maintenant vivre avec son fils devenu handicapé, lequel est entouré de personnes qui cherchent à attirer ses faveurs, son père lui ayant laissé largement de quoi subvenir à ses besoins, et cela ne va pas faciliter la tâche de Madeleine.

Embrouilles familiales, jalousies autour d’un testament qui est loin de satisfaire tout le monde, Madeleine ne sachant guère à qui se fier va vite se retrouver elle aussi dans des difficultés financières. A cela s’ajoutent des proches personnes de son entourage, à qui elle a donné sa confiance, qui ne vont pas tarder à la trahir ! Comment va-t-elle pouvoir se sortir de ces guêpiers et de la  nasse qui se referme petit à petit sur elle ?

Après Au revoir là-haut,  livre plutôt consacré à la gent masculine, le romancier Pierre Lemaître fait la part belle à la gent féminine dans ce deuxième opus d’un ensemble qui en comptera trois. Le scénario, sur fond de règlement de comptes, apparait aussi sombre que le précédent avec un Pierre Lemaître qui a l’art et la manière de ménager le suspense tout le long d’une machiavélique machinerie qui se déroule implacablement.

L’auteur complet Christian De Metter, a de nouveau su tirer toute la quintessence de ce roman pour en faire une histoire en images des plus haletantes et donner envie, une fois la dernière page lue, de se précipiter pour lire le roman éponyme.

Son dessin réaliste, agrémenté de superbes couleurs directes, fait merveille et donne une ambiance qui sied parfaitement au récit.

A ne manquer sous aucun prétexte !

COULEURS DE L’INCENDIE LEMAITRE/DE METTER Editions RUE DE SEVRES 170 pages, 24,00 €

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 10 Janvier 2020

Pas de pitié pour les Indiens, ou l’enfance innocente

Nous sommes en 1976 au fin fond du Sud-Ouest, à Beaumont, dans un petit village du Quercy où la vie s’écoule doucement entre vieilles pierres, campagne et animaux de la ferme. Bref, un village sans histoire où se côtoient agriculteurs, quelques commerçants, un curé, un instituteur et … quelques jeunes marginaux, écolos de la première heure, qui refusent le système et ont plutôt tendance à vivre en autarcie. Hélas, la quiétude n’aura duré qu’un temps jusqu’au jour où trois jeunes garnements, Jean, Titi et Jules décident de tromper leur ennui en faisant péter des bouses de vache dans un champ, ce qui aura pour funeste conséquence d’entrainer la mort d’un fermier du village. Terrorisés par ce drame, les jeunes enfants ne cessent de se considérer comme des assassins. La Gendarmerie fera-t-elle le rapprochement entre l’éclatement d’une bouse et la perte de contrôle du véhicule du fermier éméché ? Jean, le fils de l’instit’, est persuadé que tous les événements consécutifs au drame sont liés et qu’un grand malheur va s’abattre sur lui et sa famille. Comment combattre cette malédiction qu’il traîne comme un boulet ?

L’auteur complet Nicolas Dumontheuil entraîne le lecteur dans une tranche de vie rurale de bon aloi où, au travers du drame d’un fermier alcolo, il raconte avec beaucoup d’humour les frasques de jeunes enfants mais également les démêlés et frictions que l’on peut rencontrer lorsqu’on essaie de vivre dans une communauté de village. Pris entre l’instituteur qui tente de maintenir la laïcité au sein du village, la peur des hippies qui ne vivent pas comme tout le monde, un curé moralisateur qui ne supporte pas que l’on n’assiste pas à la messe du dimanche, tout ce petit monde vit néanmoins en bonne harmonie, loin des turpitudes de la vie urbaine.

Avec un dessin semi-réaliste rehaussé par des couleurs plutôt soutenues, l’auteur complet Nicolas Dumontheuil réussit à donner un brin de nostalgie aux quinquagénaires qui ont vécu cette époque dorée emplie d’insouciance, et de faire découvrir à ceux qui n’auraient pas eu la chance de la vivre, cette bouffée d’air frais salutaire d’une belle période des « trente glorieuses ».

PAS DE PITIE POUR LES INDIENS DUMONTHEUIL Editions FUTUROPOLIS 96 pages, 19,00 €

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 7 Janvier 2020

Oliver Page et les tueurs de temps T1, belle intrigue au travers des siècles

1875, Oliver Page, jeune archéologue, flanqué de la belle Beatriz Benthah-Rose, s’évertue à trouver une signification aux dernières fouilles qu’ils ont entreprises au fin fonds de la Perse pour le compte d’un riche magnat anglais. Les recherches ne rapportant pas, hélas, tous les trésors escomptés hormis un drôle de trône d’or incrusté de pierres précieuses, le fringant explorateur arrive néanmoins à dérober trois anneaux d’or dont il en offrira un à Beatriz pour preuve d’amour.

De retour à Londres, le jeune archéologue réalise que les mystérieux anneaux apparaissent comme dotés d’une force hors du commun. Arrivera-t-il à endiguer le cataclysme néfaste pour l’avenir de la planète que génèrent ces malheureux anneaux ? Comment se fait-il qu’en l’an 3500, Wynn l’amazone  soit encore poursuivie par la malédiction des anneaux ?

Après les magistrales séries Sherman (8 albums) et Golden Dogs (4 albums) suivies de la reprise de SOS bonheur initiée par le scénariste Jean Van Hamme, les duettistes Stephan Desberg et Griffo reprennent leur collaboration pour le plus grand plaisir des lecteurs.

Le scénariste Stephen Desberg réalise une histoire bien singulière, en deux tomes, qui se partage au travers des siècles, entraînant le lecteur dans une machinerie infernale, remplie de meurtres inexpliqués et dont on devrait connaître les raisons à la fin du diptyque. Avec un rythme des plus haletants, la malédiction des tombes profanées ressurgit de la plus belle des manières où le futur se mélange avec le passé.

C’est un plaisir sans cesse renouvelé de retrouver Griffo, ce dessinateur de talent aux multiples facettes, qui mêle cette fois-ci la science-fiction au siècle des révolutions industrielles et des aventuriers. Son dessin hyperréaliste, reconnaissable entre tous, va transporter le lecteur dans une grande aventure fantastique, agrémentée par de belles couleurs de Felideus.

OLIVER PAGE & LES TUEURS DE TEMPS T1  DESBERG/GRIFFO collection 24X32 Editions GLENAT 56 pages, 14,50 €

Bernard Launois   

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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