Publié le 22 Janvier 2019

PARIS 2119, si loin et pourtant déjà si près par certains côtés

2119, la Ville Lumière ne ressemble plus à celle que l’on peut arpenter encore aujourd’hui, au gré du vent, à s’émerveiller de ses trésors architecturaux et de ses quartiers si accueillants où il fait bon flâner. Elle n’a gardé que quelques vestiges de l’ancien temps à commencer par le métro que prend encore Tristan Keys, héros du récit à la recherche du Paris du 20e siècle dont il est nostalgique.

C’est à l’occasion d’une de ses nombreuses déambulations nocturnes dans le métro qu’il va trouver une femme sortie hagarde du nouveau moyen de transport, le Transcore, cabine individuelle de téléportation intercontinentale,  devenu le moyen de transport le plus usité.  Comment expliquer le comportement de cette femme ? Que se cache-t-il derrière la société Transcore ? Et si la téléportation était dangereuse ? Toujours est-il que Kloé, la compagne de Tristan, en a fait son moyen de transport préféré.

Beaucoup de questions qui aiguisent la curiosité de Tristan et le tracassent et… Il n’est pas au bout de sa peine car quand on commence à dérouler une pelote de laine, on ne sait comment elle va finir.

Le scénario de l’auteur complet Zep s’attaque cette fois au genre de l’anticipation, et ce de fort belle manière. A l’ère du télétravail s’ajoutera peut-être dans cent ans le télétransport, c’est sur cette idée que le scénario a été construit. Pris par le récit haletant, angoissant, le lecteur qui prendra le livre en main ne le lâchera pas avant sa fin. Pas de temps mort, le personnage principal met le doigt dans un engrenage infernal, en arrivant à douter de tout même de ses proches.

Cette fois, l’auteur complet Zep a confié le dessin et la couleur au dessinateur Dominique Bertail qui réalise là un bel album. Avec son dessin hyperréaliste, Dominique Bertail a su créer une ambiance particulière qui n’est pas sans rappeler des références tels que Bilal ou encore Moebius et renforce le côté narratif de l’album.

Voilà un opus qui était attendu et qui tient là toutes ses promesses.

Indispensable !

A signaler, une version luxe au lavis comprenant également un cahier graphique de 88 pages, qui fait de cet ensemble un fort joli produit.

 PARIS 2119 ZEP/BERTAIL PARIS 2119 Editions RUE DE SEVRES 80 pages, 17,00 €

Bernard LAUNOIS

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 20 Janvier 2019

AGATA T1, dans les arcanes de la mafia chicagoane

Agata est une jolie jeune fille d’origine polonaise fraichement débarquée au cœur de Jackowo, et elle ne sait pas trop où elle met les pieds. Il faut dire que tout s’est fait dans la précipitation après son avortement clandestin qui l’a obligée à quitter sa terre natale. Il lui aura fallu mettre de côté sa passion immodérée pour la musique, et plus particulièrement pour sa pratique du piano.

Cette renaissance outre-Atlantique finira-t-elle par prendre forme ?  Agata ne va-t-elle pas plutôt lâcher la proie pour l’ombre alors que les rixes quotidiennes s’intensifient entre les bandes mafieuses de la Côte Est ? Son destin ne sera-t-il pas modifié, alors qu’elle fait l’objet d’un kidnapping, par sa rencontre bien malgré elle avec le tristement célèbre Lucky Luciano ?

L’auteur complet Olivier Berlion, rompu aux récits policiers, transporte le lecteur dans l’univers de la prohibition, et dès les premières pages le ton est donné : la gâchette facile et les coups tordus vont émailler cette histoire empreinte de faits divers réels. Si la période a été transposée nombre de fois au cinéma et en bande dessinée, on observe ici le scénariste  prendre le contrepied de la violence au travers du prisme d’Agata, cette frêle jeune fille qui n’aspire qu’à une vie des plus calmes.

Le dessin léché d’Olivier Berlion, rehaussé par des couleurs directes du plus bel effet, donne une dimension particulière à un premier tome prometteur qui devrait attirer bon nombre de lecteurs.

Un fort joli cahier graphique de douze  pages vient compléter ce premier opus, en levant le voile sur les travaux préparatoires à la réalisation de la série, et mettant en exergue les recherches qui en préfigurent la réalisation. 

AGATA T1 Le syndicat du crime collection 24X32 Editions GLENAT 88 pages, 15,50 €

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 9 Janvier 2019

La Venin T1, déluge de feu au pays du western

Juillet 1900, Sylver Creek aux confins du Colorado : voilà le bled poussiéreux où la jeune Emily atterrit par le train pour épouser Benjamin Cartridge, lequel vient, hélas, de changer de résidence pour le cimetière, six pieds sous terre ! Que faire alors qu’elle n’avait les sous que pour l’aller, vers ce qu’elle pensait être le paradis ?

Elle allait enfin s’affranchir de sa mère, prostituée dans un saloon de la Nouvelle Orléans, et voilà qu’elle allait devoir reproduire les mêmes schémas ici si elle voulait survivre. Mais cette version est-elle la bonne ? Serait-ce une simple coïncidence qu’Emily se retrouve dans la ville au même moment que le gouverneur, candidat le mieux placé pour remporter les élections sénatoriales ?

L’auteur complet Laurent Astier revient aux sources d’inspiration de son enfance et de son adolescence pour concocter une série prévue en cinq albums. Le scénario est des plus alertes, peuplé de flash-back permettant de comprendre le cheminement d’Emily. A la manière d’un road movie, Laurent Astier emmène le lecteur dans une course folle aux frontières mexicaines où les Indiens et les agents Pinkerton ne font pas bon ménage. Rapidement, la jeune Emily remporte l’empathie du lectorat qui aura plaisir à suivre ses péripéties.

Le dessin réaliste de Laurent Astier fait merveille et n’est pas sans rappeler quelques auteurs de renom dont les westerns ont peuplé les lectures de bon nombre, à commencer par Giraud et  son célèbre Blueberry.

On appréciera les carnets d’Emily qui viennent agrémenter l’histoire fabuleuse de cette aventurière plutôt hors du commun.

LA VENIN T1 Déluge de feu ASTIER Editions RUE DE SEVRES 64 pages, 15,00 €

Bernard Launois

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 8 Janvier 2019

Dans le cadre de la Biennale de la danse 2019 « Sur quel pied danser ? », orchestrée par la communauté urbaine, Bulles de Mantes propose une exposition autour du diptyque sur Isadora Duncan, créé par Julie Birmant et Clément Oubrerie et paru chez Dargaud. Chacun des deux tomes est exposé du 7 janvier au 10 février dans une médiathèque du territoire : le premier volume, Il était une fois dans l’est, est présenté à Poissy sur les murs de la médiathèque Christine de Pizan, et le second, Isadora, est exposé à la médiathèque La Passerelle de Rosny-sur-Seine.

Les deux auteurs ont retracé la vie de la mythique danseuse américaine Isadora Duncan, qui a révolutionné le genre au début du vingtième siècle et inspiré de nombreux artistes de toute discipline, d’Auguste Rodin à Antoine Bourdelle.

 L’exposition met en valeur le superbe travail de Clément Oubrerie qui par son dessin inspiré et ses couleurs directes splendides a magnifiquement su nous plonger en plein cœur de la danse d’Isadora Duncan.

 

Médiathèque Christine de Pizan, 31 Avenue Maurice Berteaux, 78300 Poissy.

Médiathèque La Passerelle, 41 Rue nationale, 78710 Rosny-sur-Seine.

 

Bulles de Mantes remercie les auteurs et les Editions Dargaud pour leur aide précieuse.

Jérôme Boutelier

 

 

www.gpseo.fr

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 6 Janvier 2019

Batman White Knight, quand Gotham City sort son Joker !

Décidément, plus rien ne tourne correctement dans cette bonne ville de Gotham, gangrénée par la pègre qui règne en maître absolu  alors que Batman fait de son mieux pour endiguer ce fléau.

Rien d’extraordinaire sinon que Jack Napier, alias le Joker, n’est plus le même homme depuis qu’il ingurgite des médocs qui ont le pouvoir de le rendre bon, à des années-lumière du mauvais garçon combattu par Batman et haï de la population. Ce revirement de situation va engendrer bien des complications, à commencer par la conquête de la mairie de Gotham par le Joker, mais surtout va modifier également le regard de la population et des autorités de police sur les agissements de Batman, notamment sur ses méthodes, empreintes de violence, pour faire régner la paix sur cette ville de Gotham. Que faire, Batman se trouvant dans une impasse dont il ne sait se dépêtrer alors qu’il ne croit pas un seul instant au changement radical de son adversaire ?

Quelle idée géniale de l’auteur complet Sean Murphy,  d’inverser les rôles des héros et en les démystifiant tour à tour, créant de l’empathie auprès du lecteur pour le Joker et bientôt de l’aversion pour le super-héros Batman. Les personnages secondaires qui gravitent autour des deux protagonistes ne sont pas en reste, que ce soit la pétillante Harley ou encore Gordon le commissaire. Avec un récit rythmé, un Joker, alias Jack Napier, bien en verve et un batman dépité, Sean Murphy fait découvrir aux lecteurs de super-héros des facettes inédites où les psychologies des personnages se découvrent au fur et à mesure des chapitres.

Que dire du dessin, sinon qu’il est superbe et remarquablement bien mis en couleurs par Matt Hollingsworth ! Les découpages sont dynamiques, et les décors superbes dans une ville déjantée où évoluent dans les bas-fonds des caricatures de brute épaisse qui ne cherchent qu’à en découdre. On ajoutera une mention spéciale aux courses-poursuites en Batmobile, plus vraies que nature. Voilà tous les ingrédients pour en faire une super-série très prometteuse qui a déjà remporté déjà un franc succès outre-Atlantique.

BATMAN WHITE KNIGHT MURPHY Editions URBAN COMICS 240 pages, 22.50 €

Bernard Launois

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 2 Janvier 2019

No War T1, entre le bien et le mal…

Entre une mère activiste et un père ingénieur en charge d’un projet gouvernemental divorcés, Run, jeune homme de 17 ans, se trouve tiraillé. Alors, quand un projet de barrage sur l’île de Saarok prend forme, les tensions entre les partisans de laisser la terre à l’état naturel et les industriels désireux de moderniser un lieu stratégique entre l’Islande et le Groenland font rage, et ce n’est pas le décès d’un des employés de son père, dans des conditions restant à élucider, qui vont arranger les choses. Que faire pour Run qui ne désire pas prendre parti pour l’une de ces cultures opposées, celle d’une mère Kivik, résolument écologiste, ou celle de son père, investi dans ce projet hautement controversé et risqué pour sa vie ?

Voilà un scénario qui commence fort ! Tous les ingrédients d’un thriller détonant sont réunis et vont entrainer le lecteur dans une fiction superbement rythmée qui lui rappellera assurément des situations politiques réelles telles que le barrage de Sivens, la ZAD de Notre-Dame des Landes ou encore l’élection de Donald Trump. L’auteur complet Anthony Pastor distille dans ce premier opus tout un tas de pistes qui devraient lui permettre de rebondir selon lui, sur trois, six, neufs albums, du Kafikadik mystérieuse pierre trouvée sur l’ile de Saarok à l’entourage amical de Run qui ne lui apporte pas que des satisfactions, en passant par les conflits politiques que peuvent engendrer des orientations sociétales.

Le dessin d’Anthony Pastor est à l’image du scénario, tout aussi noir ! Avec un trait vif et acéré, le dessinateur taille les personnages comme les décors, à la serpe, renforçant le caractère anxiogène du récit, corroboré par des couleurs flashy des plus agressives.

Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir, sans rappeler une chanson, n’en est pas moins le leitmotiv d’un premier opus des plus prometteurs.

A découvrir instamment !

NO WAR T1 PASTOR Editions CASTERMAN 130 pages, 15,00 €

Bernard Launois

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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