Publié le 30 Août 2019
« Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît », disait Michel Audiard et là, pas de mystère, chaque page en est truffée. La bêtise n’a pas de limite et là encore dès la première case, on croit avoir touché le fond : et bien non, les scénaristes Emmanuel Reuzé et Nicolas Rouhaud en remettent une couche et la chute n’en est que plus savoureuse ! Du patient en phase terminale qui tente de soudoyer son cancérologue en proposant une somme rondelette pour le sauver aux « télébraquages » bancaires, le braquage par appel téléphonique, la stupidité est partout.
Le lecteur, peut-être incrédule à la première page, va vite entrer dans le jeu et se dire que ces saynètes sont peut-être loin d’être absurdes et qu’on ne serait pas étonné d’en voir certaines aux actualités dans un futur plus ou moins proche. Construite à la manière d’un sketch, chaque histoire pousse la satire à son maximum pour le plus grand plaisir du lecteur. Mais au-delà, n’est-ce pas une manière de flatter le lecteur en le positionnant comme moins con que les personnages de l’album ? Quoique…
Avec un dessin hyperréaliste des plus contemporains associé à un découpage efficace, Emmanuel Reuzé a réussi l’alchimie d’un album bien plaisant à lire.
Reste qu’une fois après avoir dévoré l’opus, on se complait à en redemander quand bien même l’on reste atterré par tant d’ineptie.
FAUT PAS PRENDRE LES CONS POUR DES GENS REUZE/ROUHAUD Editions FLUIDE GLACIAL 56 pages, 12,90€
Bernard Launois