Publié le 9 Mars 2018

Mon voisin Raymond, un touchant retour à la terre

Quand l’auteur complet Troubs ne parcourt pas la planète d’où il ramène des bandes dessinées-reportages, il pose ses valises dans  un coin de Dordogne pour se ressourcer.

 

Ce retour salutaire à la terre est également l’occasion de découvrir les gens qui la peuplent dont Raymond, octogénaire bon pied bon œil, mais également voisin de l’auteur et qui n’a jamais quitté ses lopins de terre.

De fil en aiguille, le voisin va devenir l’ami avec qui Troubs va partager de longs moments à la découverte de la vie à « l’ancienne » de Raymond, rythmée par les saisons qui apportent tour à tour, plaisirs et désagréments. Plaisirs de profiter des saisons notamment en parcourant les bois à la recherche de champignons, en contemplant les palombes qui ont élu domicile autour de la maison. Désagréments de se sentir de plus en plus vieux, au point d’avoir du mal à charrier une buche, tellement la vieillesse a ankylosé son corps tanné par les affres de la vie.

Le lecteur va prendre un malin plaisir à suivre les deux compères tout au long de l’année puisque l’album s’égrène au fur et à mesure des mois : de janvier avec la taille des vignes à décembre et ses frimas, en passant par la renaissance de la nature avec le printemps et par les chaleurs harassantes de l’été, si néfastes pour les personnes d’un certain âge. N’oublions pas Odette, avec toute la pudeur qui la caractérise, touchante dans sa déclaration d’amour à son Raymond avec qui elle aura fait un bout de chemin.

Cette ode à la campagne, à la (re)découverte de la vie d’antan où les saisons rythment l’existence est une véritable bouffée d’oxygène qui devrait en ravir plus d’un.

MON VOISIN RAYMOND TROUBS Editions FUTUROPOLIS 96 pages, 17.00 €

Bernard LAUNOIS

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Publié le 7 Mars 2018

Les Chats du Louvre, tome 2

Un rêve

 

Le petit chat est mort… Il y a du rififi dans les jardins : pris au débotté, les chats du Louvre livrent une bataille homérique contre le chien Ulysse dans le décor sylvestre des Tuileries et perdent l’un des leurs qui, tel le héros d’une tragédie de Shakespeare, se sacrifie pour sauver Flocon, le petit chat blanc qui entre dans les tableaux.

Venant en aide à Marcel, le vieux gardien de nuit un peu décati, la jeune guide Cécile identifie au fond de l’atelier de restauration Les Funérailles de l’Amour, le tableau dans lequel avait disparu 50 ans plus tôt Arrietta, la sœur de Marcel. Flocon se fera-t-il de nouveau passe-tableau pour rejoindre les cupidons espiègles ? Arrietta vit-elle encore, est-elle prisonnière ?

 

Si tel poète se plaisait à voir un chat passant parmi les livres, Taiyô Matsumoto a quant à lui  aimé percher ses chats sur les toits du Louvre ou les cacher dans les soupentes, plutôt qu’à les faire déambuler en catimini dans les couloirs du musée, se glissant peut-être derrière une statue d’Hercule et sous un portrait de Berlioz. Chat mystérieux, chat séraphique, chat étrange: chez Matsumoto il n'y a pas de chat ordinaire. Matous et mistigris montrent un double visage, tantôt félin tantôt mi-humain, comme pour mieux illustrer le passage entre les deux mondes qu’il aime à évoquer, ombre et lumière.

 

Avec virtuosité Taiyô Matsumoto poursuit ainsi en un long rêve la fable poétique qu’il avait

initiée dans le premier tome du diptyque. Jouant en fin psychologue sur les ressorts affectifs des personnages, il entraine le lecteur dans son univers très personnel, réussissant parfaitement à concilier sa griffe de mangaka au trait souple et son approche de la BD européenne, jusqu’au clin d’œil final à Taniguchi, cerise sur le gâteau. Brillant !

 

Petit chat est devenu grand. Le monde de Matsumoto nous conduit à la félicité.

Courons-y !

 

Les chats du Louvre, Tome 2

par Taiyô Matsumoto, Futuropolis & Musée du Louvre éditions, mars 2018

210 pages, 26,00 €

 

Illustrations ©Matsumoto / Shôgakukan, 2017 / Futuropolis – Musée du Louvre éditions, 2018

 

Jérôme Boutelier

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 5 Mars 2018

22 ème Foire disques et BD et Ciné de Limay (78) les 17 et 18 Mars 2018

L'association Bulles de Mantes est heureuse de s'associer à cette manifestation de la 22ème Foire disques et BD et Ciné de Limay qui se déroulera les 17 et 18 Mars 2018 de 10h00 à 18h00 au gymnase Guy Moquet à Limay.

Les auteurs BD Al'mata, Barly Baruti, Fred Coconut, Pierre-Emmanuel Dequest, Henri Dufranne, Philippe Guillaume et Rodolphe seront en dédicaces tout au long du week-end

Comme l’an dernier, vous découvrirez des stands amateurs et professionnels de disques (vinyles, CD, DVD), Bandes Dessinées, affiches, figurines et autres partitions ou accessoires.

Pour la troisième année consécutive la foire s’ouvrira au cinéma avec une offre plus conséquente. A la vente, seront proposés, DVD, affiches, photos d’exploitation, dossiers de presse, figurines, cartes postales, gadgets, etc.

La manifestation se tiendra comme ces dernières années au gymnase Guy Moquet de Limay (accès fléché), lieu permettant d’accueillir une centaine d’exposants sur 240 mètres linéaire.

Comme chaque année, l’intégralité de la recette des entrées sera reversée à des organisations caritatives.

.Voici les dates de présence des auteurs :

(SD) AL’MATA (Les tribulations d’Alphonse Madiba dit Daudet)

(SD) Barly BARUTI (Le Singe jaune, Chaos Debout à Kinshasa)

(D) Fred COCONUT (Vous avez bien régions)

(S) Pierre-Emmanuel DEQUEST (Akki le clan disparu, La Grande crevasse)

(SD) Henri DUFRANNE (Gai-Luron)

(SD) Philippe GUILLAUME (Dantès, La Banque)

(SD) RODOLPHE (Amazonie, Centaurus, A la vie à la mort, L’Autre monde, Robert sax, etc)

S= samedi 17/03  //  D= dimanche 18/03 //  SD= samedi et dimanche de 10h00  à  18h00

PRECISIONS :

 Horaires Samedi et Dimanche : 10h à 18h

Nombre d’exposants : environ 100

Tarif Visiteurs : 1€ (gratuit pour les – 15 ans) Valable deux jours

Buffet : Boissons / Sandwichs

 

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 4 Mars 2018

LE GOUT D’EMMA, ou les vicissitudes d’une inspectrice du Guide Michelin

 

Emma est une jeune fille passionnée de cuisine, toujours à la recherche de nouvelles saveurs. Quand elle est invitée chez des amis, point de fleurs ou encore de chocolats mais … des huiles de Grèce ou du Portugal. Aussi quand elle est convoquée à rencontrer la direction du célèbre Guide Michelin alors qu’elle avait postulé sans conviction, elle n’y croit pas : que ferait une frêle jeune fille au milieu de la gent masculine que compose la brigade des inspecteurs ?

Seulement, comme ceux qui accèdent aux étoiles, le plus dur c’est de conserver sa place ! Et là, il va falloir être aussi bon que ces vieux briscards qui arpentent toute la France à la recherche de la perle rare, qui ne prennent pas la peine de prendre une note pendant leur inspection mais qui sont capables de restituer leurs impressions et les rédiger en un temps record. Nous ne parlerons pas non plus de l’estomac d’autruche qu’il faut pour ingérer toutes les spécialités françaises.

Les talents scénaristiques d’Emmanuelle Maisonneuve et de Julia Pavlowitch font que le lecteur ne s’ennuiera pas un seul instant en suivant le parcours atypique de la jeune femme, amoureuse du goût mais également des gens qu’elle côtoie. Les dialogues sont enlevés, souvent drôles,  et les situations cocasses sont narrées de belle manière.

 

Enfin, pour que la sauce puisse prendre, on ajoutera une bonne pincée de dessinatrice qui a su formidablement bien mettre en situation les bons et mauvais moments vécus par notre jeune héroïne.

Les deux cents pages feront découvrir les arcanes du Guide Michelin et en apprendre un peu plus sur les méthodes employées pour rendre les qualités d’un tel guide. Elles feront comprendre l’angoisse de  toute une profession lors de la venue des inspecteurs ou encore à l’occasion de la sortie annuelle du guide ; mais également la joie de la même profession de faire partie des récipiendaires.

A déguster sans modération !

 

 

LE GOÛT D’EMMA MAISONNEUVE/PAVLOWITCH/TAKAHAMA Edtions LES ARENES BD 200 pages, 18,00 €

Bernard LAUNOIS 

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 1 Mars 2018

« Sur les traces de Corto » Lele Vianello, invité d'honneur à l'Hospice St Charles de Rosny-sur-Seine, du 22 mars au 22 avril 2018

Du jeudi 22 mars au dimanche 22 avril 2018, l’Hospice Saint-Charles et l’Association Bulles de Mantes accueillent le talentueux dessinateur Lele Vianello avec une exposition exceptionnelle, tant par sa qualité et sa diversité que par le nombre d’œuvres présentées.

L'exposition sera principalement composée de plus d’une centaine d’originaux, anches et illustrations tirées et inspirées de ses albums : du Fanfaron à Adriatica en passant par Vingt ans après, hommage à Hugo Pratt. Elle sera visible du mardi au vendredi, de 13 h 30 à 17 h et les week-ends et jours fériés, de 14 h 00 à 18 h00.

Le vernissage de l’exposition aura lieu le samedi 24 mars 2018 à 18 h00 en présence de l'auteur.

L'auteur se prêtera à une séance de dédicaces * sur le site de l'Hospice Saint-Charles, ce samedi 24 mars 2018, de 15h30 à 18h00

Lele Vianello est né en 1951 à Venise. Il réside et travaille dans la lagune à Malamocco, sur le Lido de Venise.

Après des études de dessin industriel, Vianello s'essaya à l'illustration pour assouvir sa passion du dessin, et alla présenter ses premiers travaux à Hugo Pratt qui lui donna de nombreux conseils, et finit par se lier d'amitié avec lui. Hugo Pratt l'encouragea à devenir professionnel, et quelques années plus tard, alors qu'il était débordé de travail, avec son succès grandissant en France, il lui proposa de devenir son assistant.

Il commença à travailler sur "les Scorpions du désert", puis "Corto en Sibérie". Il accompagna Hugo Pratt jusqu'à la fin de sa vie, travaillant avec son complice Guido Fuga, avec lequel il réalisa le guide sur Venise: "Itinéraires avec Corto Maltese", aux éditions Casterman.

Peintre aquarelliste, Lele Vianello fait partie des incontournables de la bande dessinée. Après avoir vécu dans l’ombre de Corto Maltese, il a su prendre son envol et produire comme auteur de bande dessinée de nombreux albums en Italie, dont "le Fanfaron" qui a été publié en France chez Casterman. Depuis 2011, il publie de nombreux albums aux éditions Mosquito dont un hommage à son ami Hugo Pratt.

Alors que la célébration des cinquante ans de Corto Maltese commence à peine, cette exposition à l’Hospice Saint Charles avec un dessinateur qui a quand même participé aux sept derniers albums de Corto en en réalisant tous les décors, prend tout son sens.

Depuis 2006, de Jean-François Charles à François Plisson en passant par les prestigieux auteurs tels que Miguelanxo Prado, numéro 1 espagnol, Manuele Fior qui expose dans le monde entier, JacquesFerrandez, metteur en images d’Albert Camus et Marcel Pagnol, … l’association Bulles de Mantes s’efforce de présenter de grands artistes nationaux et internationaux qui auront marqué des générations de lecteurs et auront participé à donner toutes les lettres de noblesse au 9ème art.

Hospice Saint-Charles 30 rue Nationale - 78710 Rosny-sur-Seine Tél : 01 30 42 91 55

* achat d'un album de l'auteur sur place pour chaque dédicace réalisée. Une seule dédicace par personne. Pour une deuxième dédicace, cela se fera uniquement avec l'accord du responsable de Bulles de Mantes présent, en cas de faible affluence, après l'achat d'un second album, et en refaisant la file si d'autres personnes attendent...

Bernard LAUNOIS

 

 

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Publié le 1 Mars 2018

ESSENCE, vers un retour improbable…

Achille Antioche est à la recherche d’un peu d’essence pour rouler sur une improbable route désertique, dans une belle américaine des années 70 qui appartiendrait à une jolie jeune femme qui serait son ange-gardien. Rêve ou réalité, peut-être hallucination ? Achille se demande dans quelle aventure il s’embarque. Mais il va se réveiller et reprendre le cours de sa vie, sauf qu’il est mort ! L’ange-gardien n’est en fait qu’un personnage virtuel ayant pour seul objectif d’aider Achille à faire la paix avec lui-même…

Quelle histoire ! Le scénario de Fred Bernard s’avère diabolique, avec un savant retour sur la fin de vie tumultueuse de cet homme dégingandé qui ne sait à quel saint se vouer. Un jour, il croit se reposer d’une journée de route dans une chambre d’hôtel qui n’est autre que sa chambre d’enfant. Quant à la route, elle passe au gré de son ange gardien du désertique au luxuriant, puis dans un paysage enneigé.

Le lecteur médusé va rapidement prendre la route à côté de nos deux protagonistes et découvrir, au fur et à mesure, un récit où ce cher carburant prend toute son essence. Le talent du scénariste réside notamment dans une histoire taillée sur mesure pour le dessin fantasmagorique de Benjamin Flao. Les références se succèdent, d’Hergé à Moebius en passant par Druillet. Certains décors n’ont rien à envier aux films Mad Max et le lecteur devrait prendre un malin plaisir à évoluer dans cet univers.

Voilà 180 pages d’un récit des plus fous que le lecteur ne pourra, assurément, pas lâcher jusqu’à la dernière page pour un funeste final.

Indispensable !

ESSENCE BERNARD/FLAO Editions FUTUROPOLIS 184 pages, 27,00 €

Bernard LAUNOIS

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Publié le 26 Février 2018

LE TROISIEME ŒIL T1, le salutaire retour de Violine

Initialement parues sous le titre de Violine, aux éditions DUPUIS, les aventures de cette jeune adolescente aux pouvoirs surnaturels reviennent en force chez les éditions CASTERMAN. Si l’auteur complet Tronchet reste aux commandes du scénario, c’est le dessinateur Baron Brumaire qui prend les crayons.

Violine, comme toutes les jeunes filles de son âge, vit avec son temps, partagé entre les cours au lycée et les virées avec les copains et copines. Seulement, à la différence de tous ces adolescents, Violine a la faculté de lire dans les pensées des gens qu’elle rencontre, rien qu’en les regardant dans les yeux. Autant dire qu’elle ne s’en prive pas, des corrigés du prof de maths au directeur du magasin dans lequel elle vient de commettre un énième larcin.

L’amnésie doublée de crises de terreur de Tampsa, un jeune garçon hindou réfugié dans l’hôpital où travaille la mère de Violine, est une véritable énigme et l’aide de la jeune prodige pourrait être déterminante !

Tronchet emmène le lecteur, comme il en a le secret, dans une aventure où les rebondissements sont légion. Les dialogues sont tout aussi rythmés que les courses poursuites que va entreprendre Violine pour comprendre les errements du jeune garçon et déjouer tous les pièges qui lui seront tendus.

Le dessinateur Baron Brumaire reprend avec talent un nouveau cycle de la série Violine avec un dessin vif et alerte, parfaitement adapté au récit.

A (re)découvrir instamment !

LE TROISIEME ŒIL LE SOMMEIL EMPOISONNE BRUMAIRE/TRONCHET  Editions CASTERMAN 56 pages, 11.50 €

Bernard LAUNOIS

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Publié le 24 Février 2018

Cintré(e)

A qui perd gagne

 

C’est un dessinateur de bande dessinée en galère et sans contrat,  solitaire et un peu déprimé, timide et complexé, faible. Signe particulier : obèse. Elle est une jeune artiste touche-à-tout, excentrique et imprévisible, schizophrène et incontrôlable. Signe particulier : anorexique.

Hasard ou destin ? Poussé par la faim, il se résout à accepter un poste de chef illustrateur dans une agence de pub, charge à lui d’encadrer la fille de son patron, une jeune femme cherchant à émerger d’un long épisode psychiatrique. Ils se découvrent et apprennent à se connaitre, chacun habité par ses propres hantises et en conflit avec son propre corps. Mais en fait, qui secourt l’autre ? L’aide-t-il à recouvrer sa stabilité perdue ? Et elle, entraine-t-elle son mentor vers le bas, ou l’accompagne-t-elle pour qu’il trouve sa rédemption ?

 

Dans une histoire romancée sombre et drôle en même temps, Jean-Luc Loyer dévoile avec délicatesse et tendresse un moment de sa vie. A travers les scénettes plus ou moins courtes, il esquisse le portrait d’une relation plus complexe qu’il n’y parait par petites touches tout empreintes de pudeur et de lucidité à la fois. Son dessin rond, cantonné dans les nuances de gris, laisse toute la place à son propos tout en l’habillant de l’atmosphère grave qui lui convient.

Quel album émouvant, qui saura toucher chacun ! Jean-Luc Loyer nous a habitués à ses romans graphiques dont le regard porté sur la société en raconte souvent les malaises. Il fallait toute sa sensibilité pour aborder le sujet douloureux d’une dramatique maladie psychiatrique et de sa place dans les rapports sociaux et intimes, tout en sachant rester dans le domaine de l’émotion plutôt que de vouloir y donner une valeur documentaire.

Cintré(e), je vous disais.

 

 

Cintré(e)

par Jean-Luc Loyer

Futuropolis, février  2018

20 €

 

Illustrations © Futuropolis 2017

 Jérôme Boutelier

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 18 Février 2018

Contes ordinaires d’une société résignée, à des années lumière des mille et une nuits

Et si pour réussir, il fallait ne plus porter de couleurs sur soi ? Voilà que toute la population va bientôt être touchée par cette aberration dictée par les médias et un « politiquement correct » poussé à l’extrême.

Et s’il suffisait à un gynécologue d’examiner les échographies d’un embryon pour révéler le futur métier auquel il est prédestiné lorsqu’il sera adulte ?

Et si l’on s’évertuait à promouvoir les bienfaits de la viande humaine qui serait vendue plus ou moins cher selon que l’on serait un paysan bio, un comptable parisien ou encore une vedette du show bizz ?

 

C’est sous forme d’une quinzaine d’historiettes de 5-6 pages que l’auteur complet Ersin Karabulut embarque le lecteur interloqué, tout au long de 80 pages, dans un univers allant du plus loufoque au plus terrifiant.

Se promenant du récit satyrique à l’histoire cynique, Karabulut va faire découvrir au lecteur

une société pessimiste, souvent terrifiante mais peut-être pas si loin de celles qui se profilent pour les générations futures. Mais au-delà, c’est également sa manière à lui de décrire sa Turquie natale qui vit aujourd’hui une époque des plus déroutantes tant du point de vue économique que politique.

Avec un dessin semi-réaliste, rehaussé par des couleurs tout aussi singulières que les récits narrés, Ersin Karabulut caricature ses personnages, les rendant souvent le plus hideux possible pour mieux les sublimer.

Assurément, la lecture de cet album ne pourra laisser le lecteur indifférent, tant par la violence des propos, que par les scènes parfois dérangeantes dans une science-fiction des plus réalistes.

Voilà un album qui trouve sans aucun doute sa place auprès de l’édition Fluide Glacial, souvent si proche du magazine Uykusuz, l’hebdomadaire satyrique turc.

A découvrir instamment !

 CONTES ORDINAIRES D’UNE SOCIETE RESIGNEE KARABULUT Editions FLUIDE GLACIAL 80 pages, 16.90 €

Bernard LAUNOIS

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 14 Février 2018

Mickey et l’océan perdu, l’aventure continue avec panache…

 

Alors que les bruits des bottes et canons se sont estompés, place à la reconstruction et à la récupération des épaves bourrées de ressources techniques qui jonchent les océans dont la fameuse coralite, matière de plus en plus rare et précieuse. Voilà un travail tout trouvé pour nos trois compères, Mickey, Minie et Dingo mais… c’était sans compter sur la ténacité de l’affreux Pat Hibulaire, toujours prêt à jouer les trouble-fêtes. Nos trois amis ne cessent de développer des trésors d’ingéniosité afin de ne pas se faite doubler par Pat, hélas souvent en vain. Enfin, la chance leur sourit et la découverte au fin fonds d’une faille d’un mystérieux cube va transformer leur existence.

Le scénariste Denis-Pierre Filipi entraîne le lecteur dans une histoire que Disney n’aurait pas renié, où l’on retrouve avec plaisir, ce qui fait le succès de cet univers, les méchants qui ne font rien qu’embêter les gentils ! A ces ingrédients, on rajoutera un brin d’indiana Jones et un découpage feuilletoniste où chaque fin de page suscite l’effroi, l’interrogation, le désir fou de tourner la page pour poursuivre l’aventure de ces petits personnages qui peuplent encore les rêves d’enfants.

A ce bon scénario, il suffisait de rajouter l’excellent dessin de Sylvio Camboni qui ne pourra renier sa dizaine d’années chez Disney à dessiner des petits Mickeys et autres créatures, pour obtenir un des meilleurs albums de la collection Mickey que les éditions Glénat ont eu la très bonne idée de développer. C’est dans un décor fantasmagorique que vont évoluer nos jeunes héros où tout chacun se régalera de l’univers du dessinateur que l’on avait eu déjà grand plaisir à partager avec le voyage extraordinaire chez Vents d’Ouest.

MICKEY ET L’OCEAN PERDU CAMBONI/FILIPPI collection Collections Originales Editions GLENAT 64 pages, 15,00 €

Bernard LAUNOIS

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Rédigé par Bulles de Mantes

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