Publié le 13 Avril 2022

CE QUE NOUS SOMMES, quand la technologie supplante l’homme

Constant, un fringant jeune homme n’ayant pourtant jamais mis les pieds à l’école, maîtrise parfaitement une douzaine de langues, et connait l’encyclopédie intégrale comme sa poche… Comment est-ce possible d’emmagasiner tant de connaissances alors qu’il frise la trentaine ? Tout simplement parce que nous sommes en l’an 2113 et que ce trentenaire fait partie de la première génération « augmentée » à disposer d’une puce dans le crâne faisant office de deuxième cerveau et connectée au DataBrain Center.

Tout semble se passer au mieux dans le meilleur des mondes pour Constant : ses connaissances mises régulièrement à jour par le DataBrain Center, il profite de l’insouciance de sa jeunesse jusqu’à une violente perte de connaissance. Que s’est-il passé, pourquoi a-t-il perdu tous ses acquis au point de ne plus se souvenir de son nom ? Le piratage de sa puce ayant entraîné un bug, le voilà maintenant réduit à tenter de rejoindre le DataBrain Center pour réinitialiser les données de son deuxième cerveau.

La tâche va nécessairement s’avérer ardue, car quand on a perdu tous ses repères jusqu’à ne plus savoir lire, et qu’en fait on n’a jamais fait fonctionner son cerveau, c’est comme si on redémarrait à zéro.

Cette technologie, réservée à une élite fortunée, est rejetée par la société de consommation, et les errances de Constant vont l’amener à rencontrer des gens qui en sont dépourvus et qui doivent chaque jour lutter pour trouver le peu d’électricité que le DataBrain Center n’use pas pour alimenter ses fameux cerveaux.

Après Une histoire d’hommes, Un bruit étrange et beau, The End et Paris 2119, tous édités chez Rue de Sèvres, le talentueux auteur Zep nous gratifie encore d’une fiction qui fait la part belle à une réflexion sur la folie des hommes, avec cette course technologique effrénée qui soulève notamment des problèmes tant éthiques qu’écologiques.

Le dessin réaliste de Zep, contrastant avec celui plus « gros nez » de Titeuf, sied parfaitement à ce type de fiction, montrant, s’il en était encore besoin, tout le talent de l’auteur.

Indispensable !

CE QUE NOUS SOMMES ZEP Éditions RUE DE SEVRES 88 pages, 20,00 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 9 Avril 2022

IRUENE, un voyage dans l’au-delà bien singulier !

Qu’arrive-t-il à Alexis Berthelot ce jeune cadre dynamique plein d’avenir pour qu’il devienne subitement sujet à des hallucinations? Sa vie tourne rapidement au cauchemar, hantée par des visions nocturnes où il se voit revêtir le rôle de Bencomo, un jeune guerrier qui se serait battu pour la liberté et l’existence de son peuple envahi par les Espagnols alors que nous serions à Benahoare, île de la Palma, en 1497.

Passés les rendez-vous psychiatriques, Alexis doit se rendre à l’évidence qu’il va devoir trainer ce boulet ad vitam aeternam quand la rencontre fortuite d’une vieille femme, sous les ponts de Paris, va changer sa vie. Et s’il acceptait de suivre la force qui le hante chaque nuit en retournant dans le passé et de se réincarner pour combattre les conquistadors ? Peut-être serait-ce le seul moyen de refaire l’histoire et de lui rendre enfin des nuits sereines ? Qu’adviendra-t-il alors d’Iruène, l’ancienne divinité animiste qui l’aura poursuivi dans ses hallucinations ?  

Beaucoup d’interrogations qui ne resteront pas sans réponses, lesquelles seront distillées au fur et à mesure de cette fiction imaginée par Griffo et co-scénarisée avec Rodolphe le talentueux et infatigable raconteur d’histoires que l’on ne présente plus. Habitués à travailler ensemble avec l’adaptation de l’Oracle della Luna et le diptyque Dickens et Dickens, nos deux compères se sont, une fois encore, remarquablement complétés pour concocter ce scénario onirique.

Quel plaisir de retrouver le dessin de Griffo qui, cette fois, ne fait pas évoluer ses personnages que dans un univers urbain mais dans des paysages où la nature luxuriante prend toute sa dimension ! Les couleurs éclatent tout au long de l’album et ce, pour le plus grand plaisir du lecteur qui aspirera à se plonger dans son univers fantastique.

Une mention tout particulière est à faire pour le cahier graphique qui clôture l’album, accompagné d’une interview de Griffo à propos de l’éruption du Cumbre Vieja, sur l’île de La Palma, dans les Canaries.

IRUENE GRIFFO/RODOLPHE Éditions DANIEL MAGHEN, 96 pages, 19,00 €

Bernard Launois

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 6 Avril 2022

CELLE QUI PARLE a de l’or dans la bouche

Début du XIème siècle, alors que les guerres de clan en Amérique centrale font rage, Malinalli, jeune fille du cacique d’Ollita est enlevée par les Mexicas pour servir d’esclave. Réduite à trimer dans les champs de maïs dans la journée et destinée au repos du guerrier la nuit, la jeune amérindienne envisage son avenir de manière bien sombre quand l’arrivée des conquérants espagnols va changer la donne. En effet, Malinalli maîtrise parfaitement plusieurs langues et ce don va lui être salvateur car elle va devenir la traductrice d’Hernán Cortez, l’impitoyable conquistador auprès de ses maîtres. Devenant indispensable pour le conquistador qui veut négocier avec les peuples amérindiens, elle ne va guère tarder à le suivre dans tous ses périples et devenir Marina, son amante.

Quelle ascension pour cette jeune femme qui doit son salut à sa force de caractère mais également à l’éducation que lui a donné son père ! L’autrice espagnole Alicia Jaraba s’est emparée de fort belle manière de l’histoire de la Malinche et livre là un récit poignant de cette jeune femme courageuse qui n’a jamais baissé les bras, toujours prête à découvrir autrui dans leur environnement mais aussi à s’affirmer dans un monde masculin. Au fil des 216 pages qui composent ce one-shot richement documenté, la scénariste s’emploie à captiver son lectorat, l’entrainant dans une histoire des plus rocambolesques.

Et c’est avec un dessin plutôt réaliste rehaussés par des couleurs chatoyantes qu’Alicia Jaraba emmène le lecteur dans des décors enchanteurs où hélas, la violence reste omniprésente.

Voilà un titre qui fait bien mentir le dicton comme quoi, « la parole est d’argent, le silence est d’or » car pour cette fois, la parole a permis à cette jeune Malinalli de s’élever et de sortir de sa misérable condition.

CELLE QUI PARLE Alicia JARABA Collection Grand Angle Editions BAMBOO, 216 pages, 24,90 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 4 Avril 2022

Un franc succès pour le 1er concert dessiné organisé à Mantes-la-Jolie, à l’Espace Brassens !

C’est un public nombreux qui a assisté au 1er concert dessiné qui ait été proposé aux Mantais. Les associations L’Ecole des 4 Z’arts et Bulles de Mantes l’avaient organisé le vendredi 18 mars 2022 à l’Espace Brassens, dans le cadre des assises de la culture de Mantes-la-Jolie.

 

Bulles de Mantes songeait depuis un bon moment à organiser un tel évènement mais n’avait encore jamais eu l’occasion de le concrétiser : c’est donc avec joie qu’elle a adhéré à l’initiative d’Annabel Fleuret, toujours enthousiaste pour lancer de nouveaux projets en partenariat, et le concert dessiné a pris forme.

Prévu de longue date, ce concert dessiné a bien failli capoter après la décision du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême de reporter sa manifestation pile au même moment…  Mais c’était mal connaître le dessinateur et auteur Eric Liberge qui a décidé de faire l’aller et retour d’Angoulême pour se produire devant le public mantais. Après deux jours intenses de séances de dédicaces à Angoulême sur le stand Futuropolis pour sa série Le Suaire, Éric Liberge s’est rapidement entendu avec le trio Aquarela pour concocter une belle soirée sous le signe de la musique brésilienne.

Pour mémoire, Aquarela, c’est le trio de virtuoses qu’a composé le hauboïste et multi-instrumentiste français Jean-Luc « Oboman » Fillon, bien connu dans notre région. Pour ce trio, il s’est entouré de ses amis brésiliens Edu Miranda, considéré comme un véritable maître de la mandoline, et du guitariste Tuniko Goulart, expert reconnu de son instrument. Devant un public conquis, ils ont joué les morceaux de leur troisième et plus récent album, A Bela Vida, mettant en lumière les mélodies et les rythmes brésiliens dans de virevoltants arrangements tout jazzy.

 

 

Et c’est au rythme endiablé du trio qu’Éric Liberge s’est lancé dans la réalisation du premier dessin en croquant tout d’abord Jean-Luc Fillon entouré d’animaux captivés par la virtuosité du musicien.

Après un crayonné, plutôt rapide, afin de définir les contours de sa réalisation, le dessinateur a sorti ses pinceaux et la magie s’est opérée sous les yeux ravis de l’assistance, qui voyait l’œuvre en cours projetée sur un grand écran.

Il est à signaler que les musiciens, comme le dessinateur, ne s’étaient jamais prêtés à un tel exercice croisé, mais quand des professionnels d’un tel niveau se rencontrent, le résultat ne peut être qu’à la hauteur de leur talent : sublime. Et les morceaux se sont enchainés, le trio s’adjoignant à deux reprises le concours d’invités pour chanter sur scène, Alain Léamauff puis la professeure de chant au CRD Caroline Faber. Pendant ce temps, Eric Liberge mettait en scène pour son deuxième dessin le guitariste Tuniko Goulart croqué comme son compatriote dans un décor exubérant d’ambiance bien tropicale.

 

 

A l’issue du spectacle, les dessins réalisés ont fait l’objet d’une vente aux enchères assez disputée qui a récolté la somme de 650 €, intégralement reversée à la Croix-Rouge française pour ses œuvres en faveur de l’Ukraine.

 

Jérôme BOUTELIER & Bernard LAUNOIS

 

 

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 3 Avril 2022

JEROME K. JEROME BLOCHE T28 ET POUR LE PIRE, et pourtant le meilleur est bien là !

Avec cet album, Alain Dodier fête dignement les quarante ans de sa série Jérôme K. Jérôme Bloche qui n’a pas pris une ride, voire n’a jamais été aussi bonne.

On se demande comment ce diable d’auteur va chercher ses histoires tellement elles sont bien ficelées, et celle-ci ne déroge pas.

Humour, drame psychologique, tout y passe et avec talent. Cette fois encore, son détective fétiche a tout de l’anti-héros et c’est assurément le roi pour se mettre dans des affaires souvent inextricables au point de se demander s’il ne le fait pas exprès et surtout, le lecteur se demande comment il va bien pouvoir s’en sortir.

C’est en retentant de passer son permis pour la énième fois qu’il sauve Rebecca, une jeune mariée qui tentait de mettre fin à ses jours en se jetant d’un pont du périph’.  Essayant de la sortir de son état, il décide de l’aider mais cette dernière s’avère très envahissante. Cet élan de générosité à son égard sera-t-il du goût de Babette, son éternelle fiancée ? Qu’a donc en tête la jeune femme sinon s’attirer les faveurs du candide détective ?

Affranchi depuis une vingtaine d’années du dictat des quarante-huit pages et ce, depuis le tome 16, le scénariste Alain Dodier s’ingénie à développer de belle manière ses intrigues. Cette fois encore, il brouille les pistes dès les premières pages, cherchant à intriguer le lecteur. Le résultat est une histoire réussie, bien ficelée, où les caractères psychologiques de chacun se développent au fil des pages, et le tout est mis en images de bien belle manière.

Avec son trait hyperréaliste, rehaussé par les belles couleurs de Cerise, Alain Dodier excelle aussi bien dans le dessin que dans le scénario, et l’on ne peut que souhaiter de fêter encore et encore les années en la compagnie de ce détective distrait et gaffeur, mais tellement intelligent et attachant.

JEROME K. JEROME BLOCHE T28 ET POUR LE PIRE Alain DODIER Editions DUPUIS 72 pages, 13,95 €

Bernard Launois

 

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Publié le 23 Mars 2022

LE LIVRE DES SORCIERES, quand l’obscurantisme hantait les campagnes

Dépêché en catastrophe par le duc Guillaume de Clèves, le jeune médecin Jean Wier se retrouve avec la lourde tâche d’enrayer la psychose à propos d’un loup-garou qui multiplierait les méfaits dans un village de campagne. Le jeune homme ne se voit pas l’âme d’un héros mais n’a d’autre choix que de se rendre auprès des villageois apeurés et hantés par la présence de l’animal.

Si Jean Wier ne comprend pas l’insistance du duc pour qu’il intervienne, il en réalise les raisons assez rapidement sur place. En effet le chevalier Gerhard, qui l’accueille, a été averti par le duc que le médecin avait été confronté dans son enfance à une jeune fille sujette à des visions, et qui avait alors été considérée comme une sorcière, ainsi que sa mère. Ce souvenir, qu’il avait enfoui dans sa mémoire, lui revient comme un boomerang et peut-être le duc a t’il considéré qu’il serait la personne la plus idoine pour mener l’enquête ? Seulement cette information sur son approche de personnes dérangées psychologiquement ne tarde pas à se répandre dans le village comme une traînée de poudre, et ne va-t-il alors pas être pris pour un suppôt de Satan ?

Néanmoins déterminé pour sa mission, il rend visite aussitôt arrivé sur place à une jeune fille mordue par le lycanthrope et ne peut que constater les morsures. Est-ce un loup, comme il en pullule dans la contrée, ou un humain dérangé ?  Affabulation ou réalité ?

La peur engendre des attitudes irrationnelles que le médecin va devoir combattre pour tenter de ramener à la raison les habitants du village.

À partir de la véritable vie du médecin, le mangaka Ebishi Maki ficelle une enquête policière des plus originales, qui se déclinera en trois tomes, et entretient le suspense en transportant le lecteur dans un monde où le rationnel n’a pas sa place. Son trait plutôt réaliste est souvent enrichi de décors fouillés, et le lecteur se prendra rapidement au récit… pour ne plus le quitter.

LE LIVRE DES SORCIERES T1 Ebishi MAKI Seinen Manga Editions GLENAT 240 pages, 10,75 €

Bernard LAUNOIS

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Publié le 23 Mars 2022

24ème Foire aux Disques Vinyls, BD et Cinéma de Limay, c'est le moment de faire le plein !

Si la crise sanitaire a contraint les organisateurs d’annuler les éditions 2020 et 2021,  la Foire aux Disques Vinyls, BD et Cinéma de Limay reprend avec joie sa formule éprouvée pour organiser cette 2ème édition qui se tiendra les  26 et 27 mars 2022  prochains au gymnase Guy Môquet.

Comme chaque année l’association Big Band Vexinée a invité près de 80 exposants qui mettent à la disposition du public 300 mètres de bacs remplis de pièces de collection, de quoi permettre à chaque collectionneur de dénicher la perle rare…

Et conformément à la tradition, Bulles de Mantes s’est vue confier le soin d’organiser les séances de dédicaces avec des auteurs de BD. Pour cette édition, cinq auteurs sont invités : Fred COCONUT (Vous avez bien régions), Pierre-Emmanuel DEQUEST (Croc-Blanc, Akki le clan disparu, Premier de cordée), Philippe GUILLAUME (Le Banquier du Reich, La Banque, Dantès), LI-AN (Gauguin, Georges de la Tour, Guerlain, Mishima ma mort est mon chef-d’oeuvre, etc.), et Yvan OJO (AC/DC en BD, Prince en BD). Une ambiance conviviale et détendue favorise d’agréables moments de rencontre avec les auteurs : ne les manquez pas !

Gymnase Guy Môquet, Rue Charles Tellier, 78520 Limay

26 et 27 mars 2022 de 10h à 18h

Entrée 1 € (gratuit pour les moins de 15 ans). La totalité de la recette des entrées est offerte à des associations caritatives.

 

Auteur
Présence
COCONUT Fred dimanche
DEQUEST Pierre-Emmanuel samedi
GUILLAUME Philippe samedi et dimanche
LI-AN samedi et dimanche
OJO Yvan samedi

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 15 Mars 2022

LES DAMES DE KIMOTO, de génération en génération, le poids des traditions…

Hana a le cœur aussi serré que sa main enchâssée dans celle de Toyono, sa grand-mère alors qu’elle franchit en sa compagnie les dernières marches de pierre qui vont les mener au temple Jison. Il faut dire qu’en franchissant la porte du temple, elle sait pertinemment qu’elle va se marier avec Keisaku mais aussi avec sa nouvelle famille Matani, et tirer un trait sur les vingt premières années de sa vie en n’appartenant plus du tout à la famille Kimoto, à commencer par Toyono qui la chérit plus que tout.

Et le changement ne tarde pas à s’opérer, l’oisiveté s’installe dans sa vie, alors qu’elle n’a pour unique tâche de la journée qu’à servir son petit-déjeuner à Keisaku. Bien que son mari soit aimant, il rentre chaque soir tellement fatigué par ses responsabilités de maire du village qu’il n’aspire qu’au repos, au grand dam de la jeune femme qui pense plutôt à profiter de sa jeunesse. Quant à sa belle-famille, elle commença enfin à s’intéresser à la nouvelle venue lorsqu’elle sut qu’elle attendait un heureux événement.

Cruelle désillusion pour cette jeune femme si cultivée qui se retrouve mère au foyer ! Se résignera-t-elle au rang qui lui a été attribué ?

L’auteur Cyril Bonin s’empare, de belle manière, du roman de Sawako Ariyoshi en mettant en images la condition féminine au Japon depuis la fin du 19ème et ce, sur trois générations. Avec un savant découpage, l’auteur transporte le lecteur dans un univers feutré où le poids des traditions s’avère immuable, entre les arrangements familiaux pour prolonger la dynastie, l’héritage qui ne revenait qu’à l’ainé, digne représentant de la branche principale de la famille, etc.

Avec son trait fin et précis rehaussé par les superbes couleurs pastel qui lui sont si chères Cyril Bonin plonge le lecteur au cœur d’un superbe récit teinté de mélancolie.

LES DAMES DE KIMOTO Cyril BONIN Éditions SARBACANE, 112 pages, 19,90 €

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 14 Mars 2022

BUG livre 3, quand les femmes prennent le pouvoir

Kameron Obb, unique survivant de la mission martienne Life-Dust One, reste l’homme le plus recherché du monde car il en détiendrait toutes les données numériques. S’il n’y a plus de communications à cause du bug, seuls Obb et ses proches peuvent encore correspondre et ce, grâce à cette tache bleue. Alors que l’inquiétude gagne toutes les nations, les catastrophes se multiplient et tous les chefs d’état sont aux abois, Obb restant à ce jour introuvable.

Retenu prisonnier par Nataly Ann, une ultra-féministe de gauche sectaire et brutale, Kameron Obb a déjà cédé sous la pression à certaines de ses requêtes telles que la réactivation de ses ordinateurs, archives et autres bibliothèques féminines, mais elle veut toujours plus. Seulement, c’est sans compter sur la détermination d’Irina la jeune tueuse, commanditée par la tsarine Yulia Smolsk, qui l’ôte des pattes de sa geôlière… et voilà Kameron Obb transporté à l’Est dans un palais, à la merci de la tsarine tout aussi exigeante. Arrivera-t-il à se dépêtrer de cette nouvelle emprise féminine, quelle marge de manœuvre s’offre à lui ? Va-t-il continuer à subir, alors qu’il semble disposer de pouvoirs qui lui permettent d’agir sur l’histoire du monde ?

Encore et toujours plus d’interrogations avec ce troisième opus d’une série qui en comptera cinq. Décidément, l’auteur complet Enki Bilal entretient avec talent le suspense en entraînant le lecteur dans une histoire de science-fiction qui n’aura jamais tant été d’actualité, comme une sorte de récit prémonitoire, remarquablement mise en images et ce, pour notre plus grand plaisir.

Mais comme un plaisir peut en cacher un autre, saluons l’initiative des éditions CASTERMAN de sortir concomitamment l’interview de l’auteur par Christian Ono-Dit-Biot, intitulé Sublime Chaos. Enfin, l’abondance de biens ne nuisant pas, l’actualité de l’auteur Enki Bilal se prolonge avec l’exposition Aux frontières de l’humain au Musée de l’Homme.

BUG T3 BILAL Éditions CASTERMAN 80 pages, 18,00 € et 35,00 € la version grand format.

Bernard LAUNOIS

 

 

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Publié le 9 Mars 2022

DERIVES, une belle plongée dans l’univers des amas japonaises

Déprimé, le jeune journaliste tokyoïte Takeshi Noda est prêt à accepter tout type de reportage à la condition de se sortir de la mégalopole. C’est donc flanqué de Koji, un jeune photographe stagiaire, que Takeshi débarque au fin fond de la baie d’Ago pour un reportage sur les amas. Accueillis par Yumi, une vieille ama, les deux reporters vont se faire narrer la vie difficile et dangereuse de ces femmes, qui plongeaient à moitié nues et en apnée à la recherche d’ormeaux.

Aujourd’hui, la pêche s’est autant raréfiée que les amas et celles qui continuent à pratiquer cette activité n’ont plus vingt ans, les jeunes désertant la région pour une vie urbaine moins dure physiquement et surtout beaucoup moins dangereuse, car les accidents étaient légion.

Rapidement captivé par les propos de ces dames, Takeshi se prend au jeu de leurs récits, oubliant petit à petit ses problèmes personnels au profit de toujours plus de péripéties de chasses au trésor, mais aussi d’histoires de jalousie entre les filles quand l’une d’entre elles trouvait des coins plus prolifiques.

De la réalité au surnaturel, Takeshi nage entre deux eaux et son reportage prend une dimension qu’il n’aurait imaginée lorsqu’il a débarqué dans cette région du Kansai. Arrivera-t-il à démêler le vrai du faux quitte à en payer de sa propre personne, sortira-t-il indemne de cet improbable voyage ?

L’auteur Alexis Bacci projette le lecteur et ce, dès les premières pages, dans un récit intimiste où le fantastique s’entremêle au réel en le captivant sur plus de 200 pages. Avec des dialogues alertes associés à un graphisme semi-réaliste, l’auteur a vraiment réussi son roman graphique pour le grand plaisir du lecteur qui (re)découvrira une pratique millénaire associée à des récits des plus improbables.

DERIVES Alexis BACCI collection Hors Collection Éditions GLENAT, 232 pages, 29,00 €

Bernard LAUNOIS

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Rédigé par Bulles de Mantes

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