LES MIROIRS DU CRIME T1, ou le culte de la sulfateuse
Publié le 9 Mai 2017
Pigalle 1954, l’ère de la pègre et de la prostitution bat son plein et il ne fait pas bon trainer dans les rues la nuit si l’on ne veut pas se retrouver criblé de plombs. C’est pourtant ce qui va arriver à Guy, propriétaire du club « La perle noire » célèbre pour ses stripteases, et qui n’aura la vie sauve que grâce à un clochard qui s’est interposé, prenant les pruneaux à sa place. Que reproche-t-on à Guy pour attenter à sa vie sinon sa ferme opposition à tremper dans des affaires de drogue ?
Guy est un homme d’honneur, et il va falloir sauver la vie au vagabond truffé de plombs. Mais qui est cet homme, pourquoi a-t-il pris tous les risques ? Comment finira cette guerre des gangs sinon dans un bain de sang ?
Le scénariste Noël Simsolo entraine le lecteur dans une drôle d’affaire qui, dès les premières pages, sent la poudre. Quand on y rajoute le sexe, le jeu, la drogue et l’argent facile, on obtient tous les ingrédients pour faire monter une mayonnaise bien noire. Avec des répliques bien senties, des personnages bien trempés, le scénario est plutôt bien construit, et le lecteur rentre vite dans une histoire qui a toutes les caractéristiques d’un cloaque dont on ne peut sortir indemne. Le talent graphique du dessinateur Dominique Hé, rehaussé par de superbes couleurs, n’est pas en reste et son trait réaliste, très ligne claire, colle parfaitement au récit. Les décors sont précis, et les personnages tout aussi patibulaires les uns que les autres renforcent un scénario digne des films policiers des années 60-70, tels le Samouraï ou encore le cercle rouge.
Les tueurs de Pigalle, voilà le premier opus d’un diptyque fort prometteur qui nous replonge avec délice dans le Paname des années 50.
LES MIROIRS DU CRIME T1 SIMSOLO/HE Collection Grafica Editions GLENAT 48 pages, 13.90 €
Bernard LAUNOIS