LE PASSEUR DE LAGUNES, en route pour un voyage en eaux troubles

Gabriel Vaccari vit avec son fils Paolo aux abords des lagunes de Venise, dédale de canaux envasés qu’il connait par cœur et dont il a décidé de partager sa connaissance avec son fils.

Un matin, Gabriel disparait et Paolo va s’enquérir de le retrouver coûte que coûte. Il n’a plus que son père et son grand-père reclus dans un Ehpad et ce n’est pas grâce à sa bande de copains avec laquelle il zone qu’il va trouver du réconfort. Sa bande, parlons-en, des jeunes désœuvrés qui vivent de petits trafics avec Ahmad à leur tête, toujours prêt à trouver des combines qui s’avèrent souvent foireuses.

Paolo ne va pas tarder à se transformer en détective car il ne faut pas compter sur les services de police plus enclins à traquer les trafiquants qu’ils fassent dans la came ou dans le passage de migrants.

Pourquoi son père ne se manifeste-t-il plus depuis trois semaines, pourquoi a-t-il tant tenu à lui montrer tous les dédales des lagunes, que lui cache Ahmad ? Les questions fusent sans réponse…

Le scénariste Christophe Dabitch déroule habilement la pelote au fur et à mesure du récit, avec des dialogues plutôt alertes et un découpage assez classique mais qui fonctionne si bien. Il plonge notre jeune Paolo dans un abime de perplexités jusqu’à ce qu’enfin, les langues se délient, l’amenant à découvrir peut-être un papa bien différent que celui qu’il côtoyait depuis sa tendre enfance.

Quant au dessin réaliste proposé par Pierre Macola, il colle bien au récit qui se déroule dans un décor principalement aquatique, bien rendu par de belles aquarelles qui renforcent tour à tour l’atmosphère d’une Venise que les cartes postales n’ont pas pour habitude de montrer.

LE PASSEUR DE LAGUNES Christophe DABITCH/Pierre MACOLA Éditions FUTUROPOLIS 224 pages,  25,00 €

Bernard LAUNOIS