Le Baru 2010, c'est du lourd !
Publié le 1 Octobre 2010
La sortie d'un album de BARU reste toujours un événement ! Autant vous dire que celui-là ne fait pas exception ! Là encore, il ne fait pas dans la dentelle ! Le titre déjà ! Fais péter les basses Bruno ! On s'attend à de la musique à fond les décibels sauf que c'est surtout le bruit des pétards que l'on entend, celui avec les balles qui sifflent !
Le texte est truculent avec des répliques à la Michel A., version 2010 !
L'histoire commence dans un petit village africain. Ousmane Traoré, célèbre footballeur de passage au pays, repère un gamin doué d'un talent exceptionnel balle au
pied. Le gamin s'appelle Slimane. Ousmane lui prédit un bel avenir sur les terrains de fouteballe, mais à une condition : qu'il accepte de faire le voyage en Europe. Et voilà comment Slimane se
retrouve planqué dans la soute d'un avion, avant de sauter à terre à l'atterrissage et de se mettre à courir pour échapper aux flics. Il court, court, court sans s'arrêter, sur les voies du
périph, à travers champs, il court à s'en faire péter le cœur. Et il devient... travailleur clandestin pour de basses et rudes besognes.
Pendant ce temps-là, Zizou sort de prison. Zizou ? Non, pas le Zinedine Zidane adulé des foules. Un autre Zinedine, lascar de banlieue coupable de quelques
peccadilles. A peine dehors, il s'empresse de régler les affaires courantes : renouveler sa garde-robe et dessouder celui qu'il accuse de l'avoir fait coffrer. Ensuite, il décide de se consacrer
à son grand projet : mettre la main sur un fourgon de la Brinks et ses 7 ou 8 millions, sans escorte, car à Noel ils sont en manque de personnel. Son coup ultime, « pour finir peinard, en
attendant le cimetière, comme une retraite, quoi ».
Le problème, c'est que Zizou a autant de cervelle que de scrupules. Pour réussir son coup, il a besoin d'aide…
Alors, voilà, 120 pages à 200 à l'heure, que l'on ne voit pas passer, tellement vite, que l'on a hâte de savoir ce qu'il advient du jeune fouteux, comment vont se finir ces règlements de comptes, entre deux bandes, celle de vieux copains retraités et celle de jeunes caïds de la banlieue !
Un très bon coup de patte reconnaissable entre mille ! Un texte enlevé où la franche rigolade côtoie la rudesse de la vie en marge !
Le grand prix Angoulême 2010 n’en finit pas de nous ravir ! Cette fois-ci, il a frappé fort !
C'est chez Futuro, à prendre tout de suite et sans modération !
Bernard LAUNOIS