Macadam Byzance, chroniques de la loose
Publié le 17 Février 2019
Que faire quand on a une trentaine d'années, que l'on traîne toute la misère du monde dans une banlieue marseillaise car on n’a pas eu la chance de naître avec une cuillère d'argent dans la bouche ? Est-on plus malheureux pour cela ? Certes, pour une population en perpétuelle détresse financière, l'avenir se voit plutôt au jour le jour, en fonction des opportunités qui peuvent s'offrir à vous mais ce n'est pas pour ça que l'on ne partage pas de bonnes parties de franche camaraderie.
Voilà donc le quotidien d'Ilitch, le narrateur de cet album bien singulier qui respire la joie de vivre malgré un parcours semé d’embûches entourés de potes de galères, entre tournées de bière et de mobylette. Les petits larcins sont légions, ponctués de courses-poursuites pour échapper aux bandes rivales, aux services de police et le retour se fait toujours autour d’un troquet.
Le scénariste Pierrick Starksy livre là une belle histoire, remplie d'humanité, de sensibilité avec un leitmotiv récurant sur la notion du bonheur et de l’amitié indéfectible quoiqu’il arrive. Les dialogues sont enlevés, souvent argotiques mais jamais vulgaire et le lecteur aura maintes fois l'occasion de rire...parfois jaune.
Le dessinateur Pierre Place met en image ces historiettes de belle manière, forçant parfois le trait de ces personnages gouailleurs les rendant particulièrement attachants, le tout dans un décor urbain des plus réalistes.
A l’heure d’une France quelque peu chahuté notamment par les « Gilets Jaunes », Macadam Byzance apparait comme une bouffée d’oxygène que bon nombre de lecteurs devraient apprécier et pour certains, assurément découvrir un monde qu’il leur est étranger.
A méditer
MACADAM BYZANCE STARSKY/PLACE Éditions FLUIDE GLACIAL 64 pages, 12.90 €
Bernard Launois