Publié le 3 Avril 2024

LA ROUTE, un chef-d’œuvre incontournable de la noirceur pour une remarquable adaptation

L’apocalypse s’est déversée sur cette bonne vieille Terre qui ne ressemble alors plus qu’à un amas de cendres et où la mort se retrouve à chaque coin de rue. Au début du récit, on ne sait encore ce qu’il reste comme survivants sinon, a minima, un père et son fils qui décident de fuir l’endroit où ils vivent pour le Sud, avec peut-être l’espoir d’y trouver une terre nimbée de clarté. Il faut dire qu’il n’existe plus que des dégradés de gris. Et, c’est flanqué d’un caddie rassemblant ce qu’il leur reste qu’ils entreprennent de prendre la route vers le Sud.

Dès les premiers kilomètres, les ennuis commencent et ce dont le père est intimement convaincu, c’est qu’ils ne vont aller que de Charybde en Scylla. Le froid, la faim, la fatigue sont le lot quotidien des deux pauvres hères qui tentent de survivre dans ce cloaque où finalement, ils finissent par tomber sur des myriades de sauvages prêts à en découdre pour assouvir leur faim quitte à dévorer leur prochain.

« Aller droit dans le mur », voilà peut-être la phrase qui pourrait le mieux qualifier l’œuvre de Cormac Mc Carthy, et d’autant plus quand l’auteur Manu Larcenet met en images cette histoire post-apocalyptique.

Depuis Blast, son mythique quadriptyque et l’adaptation de Le rapport de Brodeck, Manu Larcenet apparait au sommet de son art mais c’était sans compter sur La Route remarquablement adapté qui, tout en respectant le texte de Cormac Mc Carthy, apporte un supplément d’âme notamment dans les silences si pesants qui en disent long sur l’état de souffrance des deux personnages.

Grâce à un dessin hyperréaliste, le lecteur se retrouve rapidement immergé dans l’atmosphère irrespirable qui transpire dans chaque case allant jusqu’à le mettre mal à l’aise. L’auteur Manu Larcenet réussit à retranscrire le moindre souffle, la moindre émotion avec son trait ciselé, tel un scalpel qui tranche dans le vif des émotions.

Quelle claque en lisant cet album qui devrait assurément faire date dans le monde du 9e art !

LA ROUTE Cormac MC CARTHY/Manu LARCENET Éditions DARGAUD 160 pages, 28,50 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 2 Avril 2024

Londres, septembre 1940 alors que les bombardements font rage, la jeune Mary de retour d’une pension écossaise échappe aux accompagnateurs, allant à la recherche de sa maman qui devait la récupérer.

Elle tombe devant un vieux monsieur dénommé Isaac et celui-ci s’enquiert instamment de connaitre les raisons de la course effrénée de cette gamine sur les trottoirs de Londres. Alors qu’il tente de la rassurer et de prendre la mesure de l’évènement, la sirène d’une alerte aérienne retentit à leurs oreilles, les incitant à se réfugier dans le métro, abri le plus proche.

Les voilà assis dans les couloirs du métro, blottis l’un contre l’autre et Isaac pour calmer les angoisses de Mary et créer diversion, décide de lui narrer un conte fantasmagorique qui tourne autour de l’arbre aux mille couleurs qui se coloriseraient grâce aux oiseaux se posant sur ses branches. Il faut souligner que le vieil Isaac est un jardinier londonien en retraite et que toute sa vie a été consacrée à la nature et l’importance qu’elle revêt dans une métropole. Mary ne tarde pas à être subjuguée par le récit d’Isaac et finit par oublier, ne serait-ce qu’un instant, les affres du Blitz qui sévit sur Londres.

Les demandes réitérées auprès de Scotland Yard pour savoir si la mère de Mary s’est manifestée auprès des autorités pour la perte de sa petite fille restent vaines et Isaac s’avère décontenancé, se demandant ce qu’il va bien pouvoir faire de cette enfant apeurée.

Après l’excellent La Fée assassine scénarisé par Sylvie Roge, son épouse, Olivier Grenson s’empare de fort belle manière du récit touchant d’une rencontre improbable entre cette enfant et un vieillard qui pourrait être son grand-père. On s’émouvra de la complicité qui va naitre entre les deux êtres, l’insouciance de l’enfance transportée par le conte et la dure réalité de la guerre que la vieillesse tente de faire oublier par sa fiction.

Les dialogues forts sont remarquablement mis en images, et Olivier Grenson emporte le lecteur dans son univers féérique contrastant avec une ville vivant aux rythmes des bombes. Clairement, une belle réussite comme sait si bien le faire cet auteur.

LE PARTAGE DES MONDES Olivier GRENSON éditions LE LOMBARD 240 pages, 25,90 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 2 Avril 2024

TROMPE-L’ŒIL, un coup à ne pas se voir en peinture

L’adage dit que l’on ne choisit pas sa famille, mais qu’on choisit ses amis et cette maxime pourrait aller comme un gant à ce polar plutôt bien ficelé.

À peine sortie de prison, voilà que Jade n’a pas compris la leçon, ne rêvant que de casses du siècle avec toute l’adrénaline que ça engendre et surtout l’oseille que cela doit rapporter. Et c’est avec une ancienne codétenue, son amie Fiona et avec la famille de celle-ci, les Williams  qu’elle va revenir à ses premières amours et ce, dans une histoire de tableaux volés. Tout semble aller comme sur des roulettes, mais Fiona a bien l’intention de la jouer en solo avec la complicité de son père, un faussaire repenti, en multipliant les copies pour les revendre en sous-main, au nez et à la barbe de la famille Williams jusqu’au grippage de la belle machinerie.

Comment va réagir la famille Williams quand elle va se sentir dupée ? Que penser du rôle de son amie Fiona ? Et au-delà, comment concilier des êtres que tout oppose, les caractères comme les attitudes face à des situations inattendues ?  C’est ce que le scénariste Damien Martinière s’attache à montrer en plantant un tableau guère reluisant où les ambitions de chacun sont tout aussi démesurées et où le maitre-mot, c’est de réussir à s’élever dans l’échelle sociale quitte à marcher sur les plates-bandes des autres.

Avec des dialogues enlevés où la violence omniprésente tranche avec des situations parfois cocasses, le suspens ne cesse d’aller crescendo jusqu’à son funeste dénouement.

Le dessin semi réaliste et plutôt coloré de Paul Bona s’avère efficace notamment en adoucissant les situations souvent grinçantes.

TROMPE-L’ŒIL Damien MARTINIERE/Paul BONA Éditions JUNGLE RAMDAM 128 pages, 19,95 €

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 27 Mars 2024

QUELQUE CHOSE DE FROID, comme dans un film noir

Ohio 1936, la prohibition fait rage et son lot de truands en tous genres gravite autour du pactole que représente notamment l’alcool prohibé.  Après avoir trahi le parrain de la pègre de Cleveland, Ethan Hedgeway n’a eu d’autre solution que de quitter au plus vite Cleveland pour le Mexique. Il n’a pas pu, hélas, prendre sa femme avec ses bagages et… Celle-ci lui revient en petit morceaux.

La vengeance est un plat qui se mange froid et n’ayant pas l’intention de laisser ce crime impuni Ethan revient sur le terrain pour en découdre. Il est vite repéré par la police, qui espère lui soutirer un maximum d’informations et l’installe dans un piteux hôtel, un établissement qui recélant des personnages tout aussi insolites les uns que les autres et surtout Victoria Jordan, une captivante unijambiste qui ne le laisse pas indifférent.

Son retour s’avère éclipsé par d’autres faits divers qui défrayent la chronique et sèment la panique dans le quartier pouilleux de Kingsbury Run, avec la découverte de cadavres mutilés qui seraient l’œuvre d’un tueur en série.

Sans se départir de la mission qu’il s’est fixée, Ethan se débarrasse des sbires de Milano en s’inspirant des méthodes du tueur en série mais ce dernier ne va-t-il pas réagir face à cette concurrence effrontée ?  Ethan va-t-il pouvoir étancher sa soif de vengeance ?

Philippe Pelaez sert au lecteur un scénario bien ciselé et tout aussi tranchant que les surins utilisés par deux individus qui sèment la terreur dans Cleveland. Avec un suspense sans cesse grandissant, des dialogues alertes, teintés de cynisme, Philippe Pelaez tient en haleine et avec brio le lecteur.

Quant au dessin, il s’avère à la hauteur de l’intrigue, bien noir et remarquablement exécuté par Hugues Labiano qui s’est emparé du récit de fort belle manière : un trait réaliste pour les personnages comme pour les décors, qui donne l’impression de se retrouver avec bonheur dans un film des années 60. Les couleurs de Jérôme Maffre complètent le tableau en renforçant le côté sordide de l’histoire.

QUELQUE CHOSE DE FROID Philippe PELAEZ/Hugues LABIANO/ collection 24X32 éditions GLENAT 64 pages, 15,50 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 25 Mars 2024

Il Y A LONGTEMPS QUE JE T’AIME, mais peut-être pas toute l’éternité

C’est par « jamais je ne t’oublierai » que se complétait le refrain de la chanson A la claire fontaine mais qu’en est-il dans ce récit remarquablement mis en scène et en images par Marie Spénale ? La vie s’avère parfois bizarre et ses aléas la transforment dans des proportions souvent inattendues.

Alors qu’Annie vit en couple depuis de forts longues années, voilà qu’en naviguant avec Alain son mari, elle tombe du bateau et se retrouve seule naufragée sur une ile déserte. Enfin, pas tout à fait puisque qu’un jeune indigène dans la fleur de l’âge y séjourne également. Passée la panique de devoir se débrouiller sans son mari auquel elle pense bien souvent, elle décide de découvrir l’ile mais aussi le jeune autochtone puisque les chances d’être repérée par quelque embarcation s’avèrent bien hypothétiques.  

Le quotidien se révèle ponctué par la recherche de nourriture, la construction d’un abri pour faire face aux tempêtes récurrentes mais aussi l’apprentissage entre ces deux êtres que semble tout opposer à commencer par la différence d’âge, la culture et le langage qui ne peut s’effectuer que par celui des mains puisque le jeune éphèbe ne parle pas.

Les jours s’égrènent et plus le temps s’écoule, moins elle pense à Alain son mari sinon pour se questionner sur son couple et particulièrement sur l’emprise qu’a son conjoint sur elle. Et si la rencontre de ce jeune homme pour lequel elle éprouve une forte attirance lui donnait l’occasion de vivre rien que pour elle ?

La scénariste Marie Spénale plante avec justesse le décor de son récit sur une ile (presque) déserte lui permettant de placer Annie, son héroïne, dans une situation peu ordinaire, propice à la fois à la réflexion sur sa place dans son couple mais également au présent qu’elle est bien disposée à croquer à pleine dent.

Le dessin réaliste et les couleurs de Marie Spénale ne sont pas en reste pour dynamiser le récit, le rythmant tantôt par des couleurs plutôt flashy sur cette ile apparaissant paradisiaque et tantôt des couleurs sombres matérialisant la nuit, propice à l’introspection et à l’intimité.

IL Y A LONGTEMPS QUE JE T’AIME Marie SPENALE collection Nouvelle signature Editions CASTERMAN 128 pages 24,00 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 23 Mars 2024

WHISKY SAN quand la ténacité finit par payer

Concevoir du whisky au pays du soleil levant relève de la gageure et c’est pourtant l’intention de Masataka Takersuru, alors héritier d’une prestigieuse lignée de brasseurs de saké.

Mais d’où vient cet engouement pour une boisson honnie par son père car issue d’un pays étranger qu’il considère comme décadent ? En partie grâce à son grand-père qui lui en a parlé alors qu’il l’avait apprécié quelques années plus tôt, mais surtout après l’avoir goûté en cachette avec le fils d’un futur doctorant écossais venu faire sa thèse sur l’économie portuaire au Japon.

Masataka intègre rapidement la distillerie de saké de son père et ne tarde pas à faire sa fierté car il a développé très rapidement ce que l’on appelle un nez, capable de trouver tous les ingrédients et les saveurs en humant et goûtant les breuvages qu’on lui présente à l’aveugle.

Mais ce talent, il n’a pas l’intention de l’exercer pour la boisson nationale mais plutôt pour le fameux whisky qu’il rêve de produire sur ses terres, au grand dam de son père qui le chasse de chez lui. Dépité mais tout autant déterminé, il décide de faire équipe avec Shinjiro Torij un marchand de vins et spiritueux tokyoïte mais ce dernier, voyant que les qualités du jeune homme risquent de lui porter ombrage, décide de faire cavalier seul. Que faire alors sinon de se lancer seul dans l’aventure en rejoignant l’Ecosse pour apprendre à distiller le breuvage qu’il affectionne tant ? Ne va-t-il pas retrouver sur sa route son ex-associé ?

Les scénaristes Fabien Rodhain et Didier Alcante distillent un récit plutôt intéressant, ne serait-ce que pour faire découvrir ou rappeler que les Écossais n’ont pas l’apanage du meilleur whisky et qu’à force de ténacité mais aussi d’opportunité, on finit par arriver à ses fins. Le scénario s’avère limpide, permettant de suivre pas à pas le cheminement de ce Japonais qui n’a pas hésité à s’intégrer en Ecosse à une période où la démarche était loin d’être commune.

La dessinatrice espagnole Alicia Grande, découverte en France avec son dessin réaliste sur le diptyque Retour de flammes, s’attache avec talent à mettre en image le récit avec des décors fouillés, et le lecteur prendra plaisir à suivre les aventures de ce diable de Japonais tant sur sa terre natale que dans la vieille Europe.

WHISKY SAN Fabien RODHAIN/Didier ALCANTE collection GRANDE ANGLE Éditions BAMBOO 136 pages, 24,90 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 20 Mars 2024

URBANCE T1 De l'amour à la haine ou son contraire, qui sait ?

Quel avenir pour une population interdite de plaisirs charnels sous peine d’en perdre la vie ? C’est le triste constat que des insulaires font alors qu’un virus affecte l’ensemble de la population.

Alors que faire, s’insurger, braver les interdits au risque d’en payer cash les conséquences ? Toujours est-il qu’une haine farouche entre les hommes et les femmes s’est instaurée au point de séparer physiquement les deux sexes avec un mur a priori infranchissable.

Prévue en quatre tomes, la série démarre sur les chapeaux de roue avec un premier album où l’auteur Joël Dos Reis Viegas campe très rapidement le décor de Neopolis : sur cette ile urbaine maudite les protagonistes s’organisent sous forme de milices pour protéger chacun leur territoire et au-delà pour cultiver la haine qu’ils éprouvent envers le sexe opposé.

Que ce soit Junk Town, celui des garçons ou Tech city, celui des filles, les deux territoires abritent de jeunes adultes toujours prêts à en découdre mais… Pas tous ! Kencell, le DJ plutôt rêveur se réfugie dans la musique pour oublier ce monde de violence et Lesya, récemment intégrée dans la milice des « sœurs » n’aspire qu’à ce que l’on lui foute la paix.

Qu’adviendra-t-il d’eux alors que ces deux êtres apparaissent complétement décalés par rapport à l’ambiance délétère qui règne de chaque côté du mur ?

Avec un dessin aussi vif que le récit, l’auteur Joël Dos Reis Viegras transporte le lecteur dans un univers urbain aux relents apocalyptiques où évoluent des personnages tout aussi atypiques les uns que les autres et qui n’en sont que plus attachants.

Enfin, bonne nouvelle pour ceux qui ne se seraient pas encore faits au sens de lecture des mangas, les éditions Ankama éditent ce récit à la manière européenne.

URBANCE T1 JOËL DOS REIS VIEGAS collection Ankama Manga Éditions ANKAMA 192 pages, 7,95 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 19 Mars 2024

ALERTE T1 LE POIDS DU DOUTE, quand tout bascule…

Voilà une soirée privée dans une banlieue chic qui démarre sous les meilleurs auspices alors que l’on fête la sortie d’un antipsychotique du groupe Pharmacom qui assurément va révolutionner la vie de nombreux patients… lorsque l’impensable arrive ! Un homme d’une quarantaine d’années débarque dans la fête en brandissant un revolver et met en joue Cathy Charlier la récipiendaire de la soirée, puis se ravise et finalement retourne l’arme contre lui pour se donner la mort devant l’assistance médusée.

Qui est cet homme visiblement déstabilisé et pourquoi s’en prend-t-il à la scientifique qui a mis au point le médicament Zandler ? Aurait-il fait partie de la cohorte des patients ayant testé le médicament qui vient qu’il soit validé par le sous-traitant Clinitech ?

Un vent de panique submerge la scientifique qui réalise que peut-être les tests n’ont pas été validés correctement et qu’elle serait indirectement responsable du suicide. Et puis, quelles conséquences pour les autres cobayes ? Et surtout, quels risques pour son fils Adri, atteint de troubles soignables par le médicament qu’elle lui administre discrètement avant sa mise en circulation et ce, avec des résultats plus qu’encourageants ?

Après confirmation par un de ses amis confrères que le suicidé fait partie de la cohorte, la jeune scientifique est déterminée à faire toute la lumière sur les conditions des tests et se lance alors dans une enquête.

Et si le sous-traitant avait falsifié les résultats, et pire avec la complicité de ses patrons qui n’auraient pas voulu abandonner la mise en vente après avoir engagé de tels investissements ?

Le scénario de Johan Massez immerge le lecteur dans un récit avec un thème qui fait l’actualité depuis quelques années sur la notion de lanceur d’alerte, avec toutes les conséquences que ça implique, tant professionnelles que personnelles.

Avec un trait réaliste et un style plutôt dépouillé rehaussé de couleurs numériques de bon aloi, son dessin colle parfaitement au premier opus de ce diptyque qui ne laissera aucun lecteur indifférent.

ALERTE T1 LE POIDS DU DOUTE Johan MASSEZ Éditions SARBACANE 96 pages, 22,00 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 14 Mars 2024

LA CUISINE DES OGRES, un récit à consommer sans modération !

Voilà qu’un soir la jeune Blanchette s’aperçoit que le croquemitaine Grince-Matin a tendu un piège à des enfants du village pour les kidnapper. Elle ne tarde pas alors à poursuivre cette folle escapade bien qu’elle ne porte pas dans son cœur ces jeunes vauriens qui souvent la rejettent.

N’ayant hélas pu résister à Grince-Matin, elle se retrouve enfermée dans le massif dénommé « La dent du chat » au sujet duquel elle avait déjà entendu la légende, sans trop y croire, que ce repaire concentrerait une palanquée d’ogres. Mais là, il faut bien faire face à la réalité qui dépasse la fiction et rapidement s’organiser si elle ne veut pas finir elle aussi dans les hachoirs des ogres.

Quelle angoisse quand on est une frêle jeune fille de se retrouver dans un univers où tout est démesuré et tout vous est hostile ! Mais Blanchette ne va pas garder les deux pieds dans le même sabot en s’associant au korrigan Brèche-dent pour venir en aide aux enfants internés et engraissés avant de finir dans les mets pour ogres.

Après avoir échappé plusieurs fois à la mort, voilà qu’elle prend le surnom de « Trois-fois-morte » pour affronter une à une toutes ces créatures aussi laides et disproportionnées les unes que les autres. Mais n’est-ce pas le combat du pot de terre contre le pot de fer que va découvrir Blanchette ?

Le scénariste Fabien Vehlmann s’avère une fois de plus être un remarquable conteur, prêt de nouveau à confronter les jeunes enfants à la dure réalité de la vie comme il s’ingénue déjà dans la série Seuls dont la carrière se poursuit au sein des éditions Rue de Sèvres. Mais ne nous y trompons pas, si La Cuisine des Ogres met en scène des enfants, sa lecture ne leur est pas réservée, loin de là !

Entremêlant avec talent horreur et truculence, le scénariste s’en donne à cœur joie à toutes les pages pour entrainer le lecteur dans un récit haletant et palpitant magnifié par le dessin de Jean-Baptiste Andreae. Des personnages hors normes comme des animaux fantasmagoriques évoluent dans un décor gargantuesque et l’on sent dès les premières cases l’osmose entre les deux auteurs pour réaliser une belle pépite à découvrir instamment.

Il ne reste plus qu’à prendre son mal en patience pour connaitre la suite des aventures de « Trois-fois-morte » dans deux autres opus, lesquels devraient faire la part belle à des personnages considérés comme secondaires dans ce premier récit complet.

LA CUISINE DES OGRES Fabien VEHLMANN/ Jean-Baptiste ANDREAE Éditions RUE DE SEVRES 80 pages, 20,00 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 11 Mars 2024

La 26e Foire aux disques et BD de Limay les 16 et 17 mars 2024

Collectionneurs de vinyles, de CD  ou de BD d’occasion, tous vont pouvoir se régaler comme chaque année au Salon Disques et BD de Limay les 16 et 17 mars prochains. On y trouve toujours autant d’exposants, et qui proposent pour tous les goûts et pour toutes les bourses : du pas cher (c’est la crise !), mais aussi, pour celui qui court après la perle rare, des « collectors » certes plus onéreux mais qu’à aucun prix on ne voudrait rater.

Big Band Vexinée nous régale donc pour la 26ème fois avec ses quelques 70 exposants invités pour 300 mètres de bacs remplis de pièces de collection, que se disputent plus de 1000 visiteurs.

Et puis comme tous les ans, Big Band Vexinée confie à Bulles de Mantes le soin d’organiser les séances de dédicaces avec des auteurs de BD : cette année, neuf auteurs seront présents chacun avec son univers, avec de la BD franco-belge :  aventures, historique, adaptation littéraire, sociétale, western, musique, science-fiction, etc.. avec du manga, et de la BD jeunesse : il y en a pour tous les goûts !

Une ambiance conviviale et détendue qui favorise d’agréables moments de rencontre avec les auteurs : ne les manquez pas !

Gymnase Guy Môquet, Rue Charles Tellier, 78520 Limay

16 et 17 mars 2024 de 10h à 18h

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Rédigé par Bulles de Mantes

Publié dans #Divers

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