Publié le 6 Juillet 2025

TUMPIE, des bas-fonds de Saint-Louis du Missouri aux dorures du Théâtre des Champs Élysées

Qui connait Ferda Joséphine McDonald, surnommée Tumpie dans sa prime jeunesse ? Assurément pas grand monde mais quand on apprend que derrière ce nom se cache Joséphine Baker, la plus célèbre danseuse du début du XXème siècle, l’on veut en connaître un peu plus de cette jeune et jolie métisse qui, le moins que l’on puisse dire, n’a pas débuté dans la vie avec une cuillère d’argent dans la bouche.

Très vite, Tumpie va faire face à une singulière réalité de la vie, vivre en guenille dans une cabane, ne pas manger tous les jours à sa faim, voir sa mère se prostituer pour subvenir aux besoins de la famille, se trouver confrontée aux actes racistes des blancs… La liste s’avère très longue et malgré tout, cette jeune fille reste habitée par ses rêves de devenir une artiste et de se produire dans le monde entier.

Difficile de scénariser un tel biopic sans tomber dans les clichés misérabilistes d’une enfance de traine misère et c’est pourtant avec talent que le scénariste Jean-Luc Cornette, rompu aux portraits de femmes, réussit le pari en livrant là un récit touchant, voire attachant de cette jeune fille quelque peu candide qui s’accroche à la vie entre résilience et combativité. Le récit linéaire s’avère plutôt rythmé à l’image de son personnage principal que l’on se plait à suivre dans toutes ses pérégrinations.

Le dessin réaliste et aux couleurs chatoyantes d’Agnese Innocente, s’accorde parfaitement au récit et eu égard à la carrière de Joséphine Baker, et pas seulement comme meneuse de revue, l’histoire de Tumpie mériterait assurément une suite.

TUMPIE LA JEUNESSE TUMULTUEUSE DE JOSEPHINE BAKER Jean-Luc CORNETTE/Agnese INNOCENTE collection Mille Feuilles éditions GLENAT, 127 pages 16/04/2025

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 2 Juillet 2025

LE CARNET A SPIRALE, la dernière étape d’un voyage au bout de soi-même

Après Le chanteur perdu et L’année fantôme l’auteur Didier Tronchet clôture remarquablement son introspection avec Le carnet à spirales, le fameux cahier que l’on peut emmener partout, que l’on peut griffonner lorsque le besoin s’en fait sentir afin d‘y consigner ses joies et ses peines et que l’on peut relire à souhait.

C’est décidé, le carnet à spirale acheté, il va pouvoir rendre visite à la seule personne avec laquelle il n’avait jamais eu de discussions sérieuses sur la famille : sa mère ! Seulement, allait-elle enfin répondre à ses nombreuses interrogations alors qu’elle les avait éludées dans sa jeunesse ? Mais à sa grande surprise, voilà qu’elle était prête à tout déballer et dire ce qu’elle avait toujours tu. L’auteur allait enfin tout savoir et qui sait, combler les pièces manquantes de son puzzle familial, et autant dire qu’il n’allait pas être déçu !

Avec un récit des plus linéaires, entrecoupé de rencontres avec son éditeur inquiet de la tournure que prend l’album, l’auteur prend le lecteur à témoin des propos narrés par sa génitrice sans misérabilisme, mais plutôt avec une grande pudeur qu’il tente de cacher tant bien que mal au moyen de son talent d’humoriste qu’il a su si bien distiller tout au long de ses albums.

Et si se mettre à nu s’avère une tâche difficile bien que souvent salvatrice et parfois bien plus efficace que les séances sur le divan d’un psychanalyste, il n’en reste pas moins le courage de le mettre en images, avec son dessin gros nez si caractéristique et le rendre public au risque de remuer l’entourage, voire le fâcher.

Du grand Tronchet comme on l’aime, avec un cœur grand comme ça, ce roman graphique fera assurément date.

LE CARNET A SPIRALE Didier TRONCHET collection Aire Libre éditions DUPUIS 190 pages, 23,00 € 28/03/2025

Bernard LAUNOIS

 

 

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Publié le 2 Juillet 2025

DOOMSDAY WAR T1, quand l’avenir d’une nation repose sur son héros

Nous sommes en 2206 et cent ans, voilà ce qui reste à vivre à la Terre selon Gaia, l’Intelligence Artificiel, dont toutes les prédictions depuis plus de 150 ans se sont réalisées. C’est à partir de ces prévisions terrifiantes que William Svalbard, représentant de la Norvège et président du 39ème sommet des seize nations survivantes, propose d’organiser le tournoi de l’annihilation.

Passée la sidération des membres présents mais également les remises en question de cette fameuse IA, la décision d’organiser le tournoi dans un an se prend et il ne reste plus pour chaque nation qu’à désigner un héros délégué qui, s’il perd son combat, entrainera la mort de ses compatriotes.

Seulement, ces héros délégués ne sont pas des êtres ordinaires, dans le sens où ils possèdent des cellules de Thésée, celles qui leur donnent le pouvoir d’altérer leur physiologie en fonction des menaces rencontrées. Le gagnant ne sera donc pas le plus fort ni le plus intelligent, mais clairement celui qui sera capable de faire face à toutes les situations.

Le dessinateur Natsuko URUMA signe cette fois également le scénario avec un thriller des plus diaboliques où en raison des conditions climatiques apocalyptiques la perspective d’une éradication de l’espèce humaine, après qu’aient déjà disparu les espèces animales, serait imminente et ne laisserait comme seule alternative que de confier les rênes du monde à la désormais devenue toute puissance, l’intelligence artificielle.  

Le dessin réaliste renforce le scénario en immergeant le lecteur dans cet environnement haletant et anxiogène.

Voilà un premier tome très prometteur où, une fois les principes de la survie posés, l’on rentre dans le premier combat des nations britanniques et japonaises, avec les qualités et les défauts des héros.

DOOMSDAY WAR T1 Natsuko URUMA collection DOKI-DOKI éditions BAMBOO 160 pages, 7,95 € 02/07/2025

Bernard Launois

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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