Publié le 7 Mars 2021
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11 mars 2011, voilà dix ans que la centrale de Fukushima Daiichi, victime d’un tsunami suite à un tremblement de terre de magnitude sur l’échelle de Richter, allait devenir le théâtre de la plus grande catastrophe nucléaire après Tchernobyl que nous ayons connue depuis l’exploitation de l’atome à des fins industrielles. Dix ans déjà et pourtant ça semblait hier tellement cet événement médiatisé a pu marquer les esprits.
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C’est notamment à partir des auditions de commissions d’enquêtes, rendues publiques, de Masao Yoshida directeur de la centrale au moment de la catastrophe que le scénariste Bertrand Galic a conçu ce scénario terrifiant en s’appuyant sur les cinq premiers jours qui ont été déterminants pour la suite. Comme si la nature ne suffisait pas à déclencher le malheur, il a fallu la conjonction de trois éléments d’importance pour plonger l’équipe sur place dans le plus profond désarroi : fusion des cœurs des quatre réacteurs entrainant le perçage des cuves, puis leur explosion entrainant la diffusion de nuages radioactifs incontrôlables. Avec un découpage précis associé à des dialogues percutants, le scénariste arrive à immerger le lecteur au milieu de ces femmes et ces hommes dévoués à leur cause pour sauver tout ce qui peut être sauvé sans penser un seul instant au point de non-retour qui pendait au dessus de leur tête. Entre des dirigeants inconséquents au siège de Tepco incapables de donner des instructions cohérentes et un gouvernement qui ne cherche qu’à garder la face, c’est un miracle que le pragmatisme du directeur d’exploitation l’emporte, en faisant fi des directives et en motivant ses troupes pour que l’esprit de groupe l’emporte dans ces moments désespérés. Bien que nous en connaissions l’issue fatale, le scénario bien ficelé incite le lecteur, dès les premières pages, à se plonger au cœur de cette aventure héroïque d’une poignée de valeureux guerriers face à l’adversité nucléaire.
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Avec un dessin vif et précis, le dessinateur Roger Vidal a su remarquablement mettre en images la dramaturgie de ce récit haletant. Après Au cœur de Fukushima, un manga documentaire relatant la vie d’un dessinateur qui s’était fait engagé pour nettoyer la centrale après la catastrophe, Fukushima, chronique d’un accident sans fin apporte un éclairage salutaire sur un événement qui n’aurait sûrement jamais dû prendre de telles proportions si des mesures préventives avaient été mises en place alors que la région est sujette à des tremblements de terre fréquents.
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Enfin, le lecteur appréciera le dossier fort complet d’une douzaine de pages de Pierre Fetet qui complète le récit en revenant sur les enquêtes ainsi que sur les conséquences de la catastrophe.
FUKUSHIMA, chronique d’un accident sans fin Bertand GALIC/Roger VIDAL Editions GLENAT 128 pages, 18,50 €
Bernard Launois
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