LA CREVETTE, ou le diktat des normes qui empoisonnent la vie
Publié le 24 Février 2025
Petit, asperge, maigre, gros, longiforme, difforme, bref… Pas dans ce que l’on nomme les stéréotypes véhiculés par la pub ou les médias et lorsque cela touche l’intime, cela peut prendre des mesures disproportionnées ! C’est le lot de bon nombre de personnes qui à tort ou à raison développent des complexes qui finissent souvent par faire les choux gras de la chirurgie esthétique.
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Séraphin, patron d’une grande maison de lingerie, fait malheureusement partie de ces gens qui souffrent dans leur chair d’une infirmité guère avouable. Alors, quand en trouvant son patron sur la cuvette des toilettes sa secrétaire Aline constate que celui-ci n’a guère été gâté par la nature, elle est convoquée par ce dernier lui intimant de ne pas révéler cette infirmité à qui que ce soit. Seulement, Aline va-t-elle arriver à tenir sa langue ? Qu’adviendrait-il de l’avenir de Divine, le magasin de lingerie si l’information venait à être diffusée ?
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Voilà un thème rarement abordé dans la bande dessinée que le scénariste Zidrou prend à bras le corps en datant son récit dans le Paris des années cinquante où l’attribut masculin reste l’emblème suprême de la masculinité. Et ce qui aurait pu n’être qu’une banale comédie d’une vie plutôt ordinaire dans un quartier chic de Paris se transforme en un questionnement de ce qu’est la normalité quand il s’agit de parler de nos corps.
Dès les premières pages, on sent que Paul Salomone a pris un réel plaisir à dessiner et à aquareller ce Paris des années 50 avec ses superbes décors où évoluent des personnages hauts en couleurs sans parler des lingeries qui remplissent la boutique, si caractéristiques de cette période.
LA CREVETTE ZIDROU/Paul SALOMONE Éditions LE LOMBARD 96 pages, 20,45 € 07/02/2025
Bernard Launois
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