BLACK SQUAW T1, ou les ailes du désir de réussir
Publié le 16 Juin 2020

Bessie Coleman n’a encore que l’âge de courir dans les champs de blé texans, mais elle ne rêve déjà que de voler. Seulement, nous sommes à l’orée du 20ème siècle et elle doit surmonter, a minima, deux handicaps de taille, celui d’être une femme et qui plus est une métisse dans un pays où le Ku Klux Klan fait régner la terreur sur les populations qui ne sont pas de race blanche.

Pour ce premier album d’une nouvelle série, d’un duo d’auteurs déjà célèbre avec la série DENT D’OURS, le lecteur est transporté dans l’histoire romancée de Bessie, jeune femme intrépide, animée par une volonté de réussir dans un monde où personne ne l’attend. Le scénariste Yann, après nous avoir tout d’abord plongés dans un vol à risques, eu égard notamment aux conditions météo, afin de récupérer de l’alcool de contrebande pour le compte d’Al Capone, revient sur le passé de cette jeune aviatrice née avec du sang indien dans les veines. Enfance compliquée au sein d’une famille de huit frères et sœurs, où les fins de mois sont toujours difficiles à boucler, Bessie, éprise de justice, ne cessera toute sa prime jeunesse de vouloir faire évoluer sa condition et celles des siens. Le récit s’avère dynamique, empreint de dialogues enlevés, et accompagné par le dessin hyperréaliste d’Alain Henriet rehaussé par les belles couleurs vives d’Usagi.

Un making-of de six pages agrémentées de crayonnés, relatant le début du parcours de Bessie, première aviatrice afro-américaine ainsi que les conditions de vie des « lighthhorsemen », police tribale indienne, et un focus sur le Ku Klux Klan, complète ce premier opus d’une série qui semble des plus prometteuses.
BLACK SQUAW T1, NIGHT HAWK Editions DUPUIS 56 pages, 14,50 €
Bernard Launois