coup de coeur bernard launois

Publié le 25 Avril 2019

La Tuerie, une singulière enquête policière au milieu des abattoirs

Yannick atterrit à l’abattoir Gourdin comme homme à tout faire, en suivant les traces de son frère Kilian décédé d’overdose quelques mois plus tôt. Il faut dire qu’avec un passé d’ancien taulard, on doit pouvoir tout accepter pour se faire embaucher. Les conditions de travail sont très difficiles, entre les cadences infernales imposées par la direction, le découpage de carcasses de barbaque, le bruit des disqueuses et l’odeur de la mort qui flotte dans l’atmosphère. Et ce ne sont pas les blagues de potache destinées aux petits nouveaux qui vont égayer cette vie de forçat. Malgré tout, Yannick en veut et finit par gagner la confiance de son chef d’équipe, car il tient absolument à intégrer le secteur dénommé « la tuerie » où l’on abat les bovins.

Le lecteur ne tardera pas à comprendre les motifs de son empressement à travailler dans ce secteur, non point pour les primes, mais pour tenter de trouver les vraies raisons du décès de son frère. Son intervention auprès d’un ouvrier en pleine crise de démence lui vaudra, en remerciement, d’intégrer le secteur.

Les scénarios de Laurent Galandon, de Lip à L’appel en passant par vivre à en mourir,  sont souvent teintés politiquement, et cet album ne fait pas exception en brossant cette fois les pratiques d’un abattoir de campagne.

Mais au-delà des polémiques sur les conditions d’abattage des animaux, Laurent Galandon pose très justement le problème des conditions de travail souvent inhumaines. Un peu dans la même veine que le récent et très remarqué roman de Joseph Ponthus, À la ligne, qui évoque le rythme infernal imposé dans les conserveries de poisson et les abattoirs, Laurent Galandon pointe dans La Tuerie ce qui reste l’obsession des exploitants, le profit faisant fi de l’état physique et mental des ouvriers.

A la manière d’une enquête policière, les clés de l’énigme se distillent au fur et à mesure du récit.

Dessiner un tel album n’était certes pas une tâche facile, pour mettre en image l’inracontable et sensibiliser le lecteur sans le repousser, et Nicolas Otero a su réaliser les images qu’il fallait.

A lire et à faire lire.

LA TUERIE OTERO/GALANDON Editions LES ARENES BD 144 pages, 20,00 €

Bernard Launois

 

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Publié le 17 Avril 2019

Un putain de salopard T1 Isabel, un titre bien mérité ?

Quand Max débarque en forêt amazonienne à la recherche de son père, il ne sait dans quel guêpier il va se fourrer. C’est après le décès de sa mère qu’il découvre deux photos prises au même endroit, comprenant à chaque fois, sa mère, lui et... deux hommes au physique radicalement différent. Lequel des deux est son père ? Peut-être ni l'un ni l'autre mais ce qui est sûr, c'est que sa quête ne va pas être simple dans un univers hostile, tant géographiquement qu'humainement.

Des rencontres, il va en faire et certaines dont il se serait bien passé. De la nympho de service qui lui laissera des souvenirs cuisants aux ouvriers du camp à la mine patibulaire et prêts à tout pour arriver à leurs fins, mais aussi avec la jeune Brésilienne muette Baïa, qui saura lui servir de guide dans cette jungle, Max découvre un monde qu’il était loin d’imaginer.

L'auteur complet Régis Loisel délaisse, à nouveau, le dessin pour s'adonner à ses talents de conteur hors pair. Une fois de plus, Régis Loisel vend du rêve et Dieu sait s'il le fait bien ! Dès les premières pages, le lecteur se trouve embringué dans une histoire pas ordinaire avec des personnages atypiques dans un décor fantasmagorique, où les rapports psychologiques entre les hommes prennent toute leur importance. Sur fond de forêt brésilienne, le lecteur va découvrir la vie des autochtones, mais aussi celle des expatriés dans la moiteur d’une région où la nature reprend vite ses droits.

 Pour faire une bonne bande dessinée, le scénario est indispensable mais pas suffisant car le dessin est là pour le sublimer. On retrouve avec grand plaisir le talentueux Olivier Pont, très en verve, dans cette nouvelle série avec des paysages grandioses où évoluent des personnages singuliers qui bénéficient d’une belle mise en couleurs de François Lapierre.

Voilà tous les ingrédients d’un bel album dont la suite va se faire attendre avec impatience.

UN PUTAIN DE SALOPARD T1, ISABEL PONT/LOISEL Editions RUE DE SEVRES 88 pages, 18,00 €

Bernard Launois

 

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Publié le 15 Avril 2019

BUG livre 2, ou l’inlassable quête d’un père pour retrouver sa fille

Le cosmonaute Kameron Obb est revenu sur terre et aux séquelles de la vie en géostationnaire se sont ajoutées bon nombre de complications. Depuis l’apparition d’une tache bleue qui ne cesse de grandir sur son visage, c’est un homme doté d’un nouveau pouvoir, celui de contenir toute la mémoire du monde. Mais toute médaille a son revers, et il se retrouve traqué par tous les gouvernements du monde, les mafias et autres intégristes.

Kameron n’a cependant que faire de ce pouvoir qu’il n’a pas l’intention d’exercer. La seule chose qui l’obsède, c’est de retrouver Gemma, sa fille chérie, enlevée par un groupe mafieux. Pour arriver à ses fins, il tentera tout au péril de sa vie. Hélas, les ennuis arrivent toujours en escadrille et voilà que l’ex-petit ami de Gemma entre dans la danse en exigeant de Gemma qu’elle intervienne auprès de son père pour qu’il lui enraye sa dégénérescence physique.

Maintenant, ne faudrait-il pas ôter cette tache qui finira peut-être par envahir tout son corps ? Son pouvoir de connaître toutes les mémoires du monde sera-t-il suffisant pour retrouver sa fille ?

Beaucoup d’interrogations en ce début du livre 2 qui fait la part belle à l’amour filial entre un père et une fille, mais également au pouvoir qu’exerce la gent féminine sur l’échiquier mondial. C’est un album particulièrement rythmé que nous livre là l’auteur complet Enki Bilal dans lequel les situations, souvent dramatiques, s’entrelacent pour le plus grand plaisir du lecteur qui n’aura de cesse d’en voir la conclusion.

Le caractéristique dessin d’Enki Bilal explose cette fois encore dans ce livre 2 et on ne pourra que conseiller aux lecteurs d’acquérir la version grand format afin de profiter pleinement de son remarquable travail.

BUG T2 BILAL Editions CASTERMAN 88 pages, 18,00 € et 35,00 € la version grand format.

Bernard LAUNOIS

 

 

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Publié le 12 Avril 2019

Une île sur la Volga, la sérénité trompeuse…

Maksim, son épouse et son fils ont fui Moscou il y a maintenant quelques mois pour goûter les charmes d’une île sur la Volga afin de se ressourcer auprès de la nature, vivre de leur production de légumes bio et créer une maison d’hôte. Seulement, les arrivées concomitantes de Gala, sa mère venue voir sa petite famille, et d’un homme de main décidé à lui soutirer de l’argent vont transformer leur petite vie tranquille en un enfer. Voilà que Gala s’en mêle et intime à son fils de ne pas payer ces dessous-de-table, allant même jusqu’à menacer l’individu à la mine patibulaire. Le boss de la mafia locale n’apprécie pas du tout que l’on s’oppose à son petit trafic et va demander à Kolya et Stepan, deux jeunes désœuvrés, de faire peur à Gala qui se répand sur Internet en relatant les agissements des malfrats.  L’aubaine est trop bonne pour ces deux jeunes de profiter de leur mission pour enlever Gala et demander une rançon à son mari resté à Moscou.

L’auteur complet Iwan Lépingle, remarquable conteur, entraîne le lecteur dans une fiction des plus angoissantes où la tension monte à chaque page, à se demander comment cela va finir. Le découpage scénaristique s’avère des plus efficaces, alternant les moments d’action et les moments de répit qui s’avèrent souvent les plus inquiétants. Le dessin est à la hauteur du récit, plutôt réaliste mais sans fioritures, tout dans l’efficacité. Les couleurs pastel sont troublantes dans un premier temps car elles contrastent avec le récit, mais finalement le lecteur s’en accommodera  très vite.

UNE ILE SUR LA VOLGA LEPINGLE Editions SARBACANE 112 pages, 19,50 €

Bernard Launois

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Publié le 9 Avril 2019

Fables amères T2, détails futiles, pas si sûr !

Du militant raciste invectivant les immigrés, pris en stop par l’un d’eux alors qu’il rentre à pied de sa manifestation, au cul-de-jatte qui passe en fauteuil roulant devant un magasin de chaussures pratiquant les soldes, ce sont plus d’une dizaine de fables amères dont les détails ne sont certainement pas futiles.

Avec ce deuxième opus, l’auteur complet Christophe Chabouté nous livre à nouveau ses fables contemporaines avec le talent qu’on lui connait : l’art de la concision avec des historiettes d’une dizaine de pages qui font mouche, un brin cyniques, relatant les absurdités des situations ainsi que  la bêtise des protagonistes. Le dessin n’est bien sûr pas en reste, réaliste, aussi noir que les récits. Des textes, il y en a peu puisque sept histoires sont sans paroles, mais la force du récit réside certainement dans les dessins suffisamment éloquents pour prendre toute la quintessence des sujets développés.

Le lecteur, balloté tout le long des 102 pages, ne sortira assurément pas indemne de sa lecture et en reviendra peut-être à pousser la réflexion sur des faits divers criants de vérité et dont il a peut-être été un jour, le spectateur.

On regrettera néanmoins deux choses, d’une part qu’il ait fallu attendre près de dix ans après la sortie du premier tome… et d’autre qu’il n’y ait pas plus d’histoires dans ce livre tellement on en redemanderait.

FABLES AMERES T2 DETAILS FUTILES CHABOUTE Collection INTEGRA VENTS D’OUEST 104 pages, 13,90 €

Bernard Launois

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Publié le 19 Mars 2019

La Planète aux cauchemars ou l’endroit qu’il faudrait éviter…

Quand on ne peut pas se payer des vols directs,  la seule alternative consiste à prendre un omnibus. C’est ce à quoi doit se résoudre une jeune fille qui désire rejoindre sa famille en prenant la barge qui fait escale à Innsmouth,  avant de rejoindre Arkham. Malgré les avertissements du guichetier sur l’inhospitalité de la ville d’Innsmouth, à commencer par le Gilman’s, seul hôtel en ville et qu’il ne faut pas fréquenter, elle se dit qu’elle y passera tellement peu de temps qu’il lui suffira d’attendre dans la salle de l’aérogare avant de reprendre la barge spatiale de 20 heures. Intriguée quand même par le tableau apocalyptique dressé par le guichetier, elle décide de tenter l’aventure.

Seulement ça, c’est le scénario idéal, et il va immanquablement se dérouler d’une manière radicalement différente. Que va-t-elle découvrir dans cette ville ? Pourquoi la population est-elle affublée de visages tous plus horribles les uns que les autres, comme si une contamination avait sévi ? Et si finalement elle devait rester coucher au Gilman’s ?

Librement adaptée du Cauchemar d'Innsmouth, la nouvelle d’Howard Phillips Lovercraft prend une nouvelle dimension sous la plume de Mathieu Sapin qui transcrit le récit en science fiction.

Mathieu Sapin s’en tire fort bien car si déjà transposer un roman n’est jamais aisé, il s’ajoute ici une pression d’autant plus grande qu’il est écrit par un célèbre romancier. Les dialogues sont alertes et le découpage, à la manière des feuilletons, relance le suspense à chaque fin de page, entraînant le lecteur dans une spirale infernale, propre à faire de terribles cauchemars.

Le dessin réaliste de Patrick Pion, peuplé de décors et de personnages fantasmagoriques, sied parfaitement au scénario angoissant. Une mention toute particulière au coloriste Walter Pezzali qui, par ses touches froides, a su renforcer l’ambiance pesante du récit.

Le lecteur restera assurément sur sa faim, bien décidé à attendre une suite qui devrait certainement promettre…

LA PLANETE AUX CAUCHEMARS SAPIN/PION Editions RUE DE SEVRES 60 pages, 15,00 €

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 12 Mars 2019

Haïkus de Sibérie, une enfance déportée

Algis est à peine adolescent en juin 1941 quand il fait partie des Lituaniens déportés dans un camp de travail au fin fond de la Sibérie. Séparés, les hommes d’un côté, les femmes et les enfants de l’autre, ils sont transportés au travers de la Lituanie puis en Sibérie dans un wagon sans lumière, comme du bétail. Le périple se termine pour eux dans un camp après avoir parcouru bon nombre de milles sur l’Ob, entassés sur une barge. Les conditions de vie sont à peine imaginables : baraques insalubres infestées de punaises, rabrouement des soldats, aboiement des chiens qui n’hésitent pas à mordre lorsqu’ils estiment que les prisonniers ne sont pas à leur place, la faim qui vous tenaille jour et nuit. Quant au travail qu’il faut effectuer pour espérer toucher une maigre ration de nourriture, il consiste à creuser le sol avec une… petite cuillère !

Le scénario de Jurga Vilé s’appuie sur les évocations d’Algis, son père revenu de l’enfer, et racontées souvent à mots couverts tellement il est difficile de raconter l’inracontable. Malgré tout, si le récit est peuplé de terribles conditions de vie, les horreurs sont narrées avec une âme d’enfant, souvent pleine de fantaisie, de tendresse mais également d’insouciance. C’est souvent triste, mais cependant Algis et ses congénères arrivent régulièrement à tourner la situation en dérision.

Le dessin de Lina Itagaki, volontairement enfantin, épouse parfaitement le scénario, et les couleurs pastel permettent d’adoucir la rudesse de l’histoire.

Ce livre s’inscrit véritablement dans ce que l’on appelle aujourd’hui le roman graphique avec  une narration alternant des planches de bande dessinée avec des lettres échangées entre les déportés en Sibérie et ceux restés en Lituanie, et laissant s’intercaler des recettes de cuisine, des plans d’origami, etc.

Voilà une histoire poignante remarquablement mis en images qui ne laissera pas le lecteur indifférent.

HAÏKUS DE SIBERIE VILE/ITAGAKI Editions SARBACANE 240 pages, 22.00 €

Bernard Launois

 

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Publié le 8 Mars 2019

Ô Pacifique, ou les tribulations d’un vieux loup de mer

Voici une vie de vieux garçon bien rangée, avec la pêche pour vivre grâce à un vieux rafiot hérité de son père marin comme lui, et de génération en génération, mais aussi les copains qu’il affectionne de retrouver au Ty Mobido pour boire un bon coup et converser sur la vie du petit port breton. Le soir, il retrouve le capharnaüm de sa petite maison,  à quelques encablures de la jetée. Ses journées sur le bateau sont longues, mais heureusement souvent distraites par une femelle goéland qu’il a affublée du nom de Guidasse, en souvenir de sa grand-mère qui était une vraie purge, c’est dire. La particularité de ce volatile réside dans sa faculté à pouvoir parler à Pacifique Le Quellec, et il ne s’en prive pas !

Cette petite vie bien rangée ne va pourtant ne durer qu’un temps lorsque Pacifique rencontre Alice, un beau brin de fille qui aimerait se rendre sur les iles au large pour faire du snorkeling, sorte de randonnée palmée avec tuba. Comment le vieux célibataire va-t-il gérer cette jeune naïade qui n’hésite pas à faire du topless sur le pont du bateau ? Guidasse va-t-elle voir d’un bon œil la donzelle qui vient détourner l’attention du vieux loup de mer ? Ne va-t-il pas encore devenir la risée de ses copains de comptoir ?

Après Mulo, deux tomes d’un excellent polar parus respectivement en 2017 et 2018, voici que Pog et Cédrick Le Bihan s’attaquent, avec tout autant de talent, à cet album tour à tour drôle, avec des dialogues plutôt enlevés, et d’une grande tendresse. Le lecteur suivra avec délice les pérégrinations d’un gentil garçon qui, avec l’arrivée d’Alice, va se révéler un tout autre homme.

Avec un dessin semi-réaliste, Cédrick Le Bihan a délaissé son personnage principal à tête d’âne pour un  personnage attachant, tout en rondeur qui devrait conquérir assurément bon nombre de lecteurs.

Voilà une bonne bouffée d’air iodé à consommer sans modération.

Ô PACIFIQUE L’eau qui dort POG/LE BIHAN Editions FLUIDE GLACIAL 56 pages 14,90 €

Bernard Launois

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 4 Mars 2019

Lily a des nénés, quelle histoire !

Voilà que Lily vient de fêter ses dix printemps et que sa morphologie se transforme petit à petit. Quelle révolution cette paire de seins qui commencent à poindre ! Le problème, c'est qu'elle ne sait pas trop comment se positionner par rapport à cette transformation subite qu'elle n'attendait pas si tôt. Sa vie bretonne dans le petit village de Portsall se résume à partager les jeux de Titouan son frère jumeau, et surtout à côtoyer le chef de bande Joshua dont elle est secrètement tombée amoureuse. 

Seulement, comment faire pour approcher un garçon qui ne veut pas de filles dans sa bande, trop pleurnichardes, pas assez fortes ? La solution, elle va finir par la trouver en remplaçant, à son insu, son frère dans les épreuves qu'impose la bande pour en faire partie.

Comment cela finira-t-il ? La bande va-t-elle découvrir la supercherie alors que les deux jumeaux se ressemblent comme deux gouttes d'eau, excepté les nénés en plus ? Et son frère, comment le prendra-t-il lorsqu’il apprendra que sa sœur l’a trahi ?

L'auteur complet Geoff entraîne le lecteur dans une belle histoire, pleine de poésie et de tendresse, avec pour thème la difficulté de passer de l’enfance à l'âge adulte alors que l'on y est pas vraiment préparé. Néanmoins, Lily va montrer rapidement qu'elle n'a rien à envier aux garçons, question force et détermination.

Le dessin réaliste remarquablement rehaussé de pastel à l'huile donne une vraie force à  cet album, qui mérite amplement qu’on se pencher sur lui.

Pour un premier album de cet auteur, c’est une vraie réussite !

LILY A DES NENES GEOFF CASTERMAN 64 pages 14.00 €

 

Bernard Launois

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Publié le 2 Mars 2019

Les Sanson et l’amateur de souffrances, Livre 1 ou la terrifiante histoire

Charles-Louis Sanson n’aurait jamais imaginé que sa vie ait basculé après une banale chute de cheval. Recueilli par un fermier sévère et intransigeant, il finit par tomber amoureux de sa superbe fille. Quelle erreur, voilà que ce père n’est autre que le bourreau du coin et que s’il vient à épouser la fille, il lui faudra embrasser également le métier d’exécuteur. Cruel dilemme, le pauvre infortuné finit par se résoudre à embrasser les deux, la fille et la carrière. L’apprentissage est difficile et il faut se faire violence pour accompagner Pierre Jouenne dans l’exercice de son abominable office. Va-t-il arriver à le remplacer lorsque le moment viendra ?  Seulement, s’il n’y avait que ça ! Pierre Jouenne lui a caché un terrible secret : l'amateur de souffrances, un drôle de personnage qui se délecte à voir les suppliciés souffrir lors des multiples bastonnades et mises à mort, et qui passe un contrat avec tous les bourreaux de France et de Navarre en leur demandant de l'informer des prochaines exécutions. Quelle perversion que de se réjouir de la souffrance d'autrui sinon qu'elle a pour lui un réel intérêt, en le rajeunissant chaque fois qu'il voit un condamné souffrir ? 

Comment se sortir de ce pétrin ? La malédiction devra-t-elle se perpétuer de génération en génération de bourreaux ? C'est la curieuse et intrigante histoire que narre avec beaucoup de talent le scénariste Boris Beuzelin, entraînant le lecteur dans un monde impitoyable que peu de gens connaissent. Ici, l'historique côtoie le fantastique avec habilité et justesse, rendant le récit des plus plausibles.

Patrick Mallet sert le scénario diabolique de belle manière avec son dessin réaliste et dynamique, que Sylvain Lauprêtre rehausse de couleurs plutôt froides en parfaite adéquation avec le récit.

Reste à savoir si  la suite sera aussi funeste que le premier tome ?

LES SANSON ET L'AMATEUR DE SOUFFRANCES Livre 1 MALLET/BEUZELIN Hors Collection Éditions GLÉNAT, 96 pages 17,50 €

Bernard Launois 

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