La France vu par un collectif d’auteurs coréens et francophones chez CASTERMAN
Publié le 1 Novembre 2009
En 2006, la collection Ecritures des éditions CASTERMAN publiait un collectif original intitulé « Corée » qui comprenait 12 fictions courtes consacrées à ce pays d’Extrême-Orient. L’idée étant de donner l’occasion à 12 auteurs (6 francophones et 6 coréens) de porter leurs regards personnels et subjectifs sur le « pays du matin calme ». Pour cette nouvelle parution, cet album aurait pu s’appeler « Corée » T2 car c’est sur ce même concept que l’on a demandé à 10 auteurs (6 coréens et 4 francophones) de raconter une fiction inédite mais cette fois-ci, de leurs perceptions de la société française d’aujourd’hui !
Exercice difficile car il n’est pas évident en une quinzaine de pages, plus particulièrement pour les Coréens, de fixer un instant de leurs courtes visites en France, et d’en faire un récit qui sera pour eux, un élément significatif du regard qu’ils auront eu de notre société française d’aujourd’hui !
A la lecture de ce collectif, on peut dire que cela est particulièrement réussi ! Les six auteurs Coréens, avec des manhwas déjà édités en France, notamment chez Casterman se sont prêtés à l’exercice, que ce soit Kim Dong-Hwa qui nous a enchanté avec la série « Couleur terre », Kang Doha avec son chat « Catsby », Oh Se-Young avec « Feux » et ces chroniques sociales, et Suk Jung-Hyun, auteur de “Fantôme”, un récit de science-fiction écologique mais également Kim Soo-Yong avec Hip Hop chez MILAN, et Lee Hyeon-Sook « Plus beau que l’amour” chez SAPHIRA ; Enfin, les 4 auteurs francophones, Bastien Vivès avec notamment son « goût du chlore », Max de Radiguès, un jeune dessinateur belge , Anne SIMON dessinatrice notamment chez GALLIMARD Jeunesse et Gabriel PIQUET avec des nouvelles chez FUTUROPOLIS nous font découvrir une France au-delà des stéréotypes bien franchouillard que nous avons l’occasion de rencontrer par ailleurs !
Beaucoup de sensibilité, que ce soit Lee Hyeon-Sook avec « Chosun », une ancienne dynastie coréenne revisitée à Versailles, l’attirance de Kim Dong-Hwa pour le peintre français Millet ou encore, l’ombre d’un doute de Gabrielle Piquet qui revient sur une période difficile de notre justice ; Je ne peux les citer tous et seulement vous inciter à les découvrir au travers de ce collectif, vous ne serez pas déçus !
Cette expérience mérite d’être renouvelée, peut-être cette fois pour les collectifs « Chine » et « Japon » pour
lesquels on pourrait leur demander de faire le même exercice à l'occasion de leurs venues en France ?
QUELQUES JOURS EN FRANCE Collection Ecritures, Edition CASTERMAN 16 €