Fred CAMPOY, Karma ou Salsa ?

Publié le 7 Novembre 2012

Nous avions beaucoup aimé le premier tome de KARMA SALSA (cf. chronique), et nous attendons la suite  de cette série plutôt prometteuse. La venue du dessinateur palois Frédéric CAMPOY à Quai des bulles nous a donné l'occasion d'une rencontre décalée.

L'histoire se déroule dans les Caraïbes, pourquoi aussi loin ?

fred_Campoy.jpg« Au départ, j'étais à l'initiative de ce projet et dans mon idée, le personnage principal devait être "black" style Mike TYSON, épris de bagarre. Pour les besoins de l'ambiance, il fallait que l'action se situe dans un environnement plus exotique aux couleurs chaudes incitant au rêve, et les Caraïbes conjuguaient la proximité des Amériques et les paysages colorés que je recherchais.

Mais finalement, un tel homme aurait été trop stéréotypé et avec les scénaristes Joël CALLEDE et Philippe CHARLOT, il a été décidé de mettre plutôt en scène des personnages de type européen. C'est ainsi qu'apparaît Lars, le maître spirituel d'Ange, qui a beaucoup bourlingué de par le monde et qui s'est fait sa propre philosophie : Tibet, bouddhisme, Himalaya ... »

 

 Finalement, vous n'avez pas écrit vous-même le scénario, quelle en est la raison ?

« Menant une autre activité professionnelle (je donne des cours de bande dessinée à l'Ecole supérieure d'art des Pyrénées), je ne me sentais pas tout mener de front. Et puis, c'est tellement rassurant d'avoir des partenaires pour réaliser un tel projet. De plus, Joël CALLEDE pratique la méditation, et c'est un ami. Lui-même, travaillant sur plusieurs scénarios,  a fait appel pour les dialogues à Philippe CHARLOT, un autre régional. »

« J'aime garder une part d'improvisation »

Pouvez-vous nous préciser vos méthodes de travail avec vos deux scénaristes ?

« Les deux scénaristes se voient toutes les trois semaines et proposent un synopsis sur lequel je fais un story board de cinq pages. S'ensuivent plusieurs allers et retours entre les scénaristes et moi : validation du story board,  réalisation du crayonné en A3, re-soumission et enfin, encrage. Pour cet encrage effectué à la plume calligraphique et au stylo feutre noir, j'aime garder une part d'improvisation qui donne plus de dynamisme au dessin.

Je réfléchis aujourd'hui à la possibilité de concevoir mon travail entièrement à la palette graphique et garder le plaisir de l'original pour notamment des ex-libris. »

 

Et le travail avec votre coloriste ?

« J'ai tendance à donner des indications concernant les couleurs de jour et de nuit, et de laisser par ailleurs beaucoup de liberté ; elle connait bien son métier ! »

Vous avez parlé de vos cours à l'école d'art, quelles sont les raisons de cet engagement, est-ce seulement alimentaire ?

« J'aime la pédagogie, la transmission du savoir. Etant autodidacte, j'ai dû travailler pour acquérir toutes les bases et je suis fier de pouvoir aider mes élèves à se les approprier. »

La musique est assez présente dans ce premier tome, quelle place tient-elle dans votre vie ?

« En fait, c'est surtout Philippe CHARLOT qui est musicien et c'est lui qui a eu l'idée du rappeur. Ce flic devait rêver être américain. »

« Il faut savoir équilibrer dans la vie »

Au final, vous êtes vous-même plutôt Karma ou plutôt Salsa ?

« Le Karma, c'est pour moi la somme des actes positifs et négatifs, et qui amène à plus de sérénité. Ces temps-ci, je suis plutôt Karma ! Mais il faut savoir équilibrer dans la vie et je reviens doucement vers la Salsa. D'ailleurs, je me suis mis au théâtre, et cette expression aide à diminuer le stress. »

Propos recueillis le 27 octobre 2012 par Bernard LAUNOIS et Jérôme BOUTELIER à l'occasion du festival BD de St Malo

Rédigé par Bulles de Mantes

Publié dans #Interviews

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