Publié le 31 Décembre 2024

LES FESSES A BARDOT, et si ce n’était pas du cinéma ?

Trougnac, tranquille village où hormis les séances animées du conseil municipal, le Café des Sports où tout le monde a plaisir à venir commenter les derniers potins, les toiles du cinéma l’Eden, les messes dominicales, il ne se passe strictement rien ! Ah si, les matchs de foot avec notamment la bourgade de Poil dont le nom provoque inlassablement l’hilarité.

Cette sérénité ne va pas tarder à voler en éclat à l’occasion de la venue de Conrad Knap, jeune homme endimanché, à la recherche de décors pour un prochain film avec le duo Gabin/Bardot rendu notamment célèbre par En cas de malheur, le film d’Autant-Lara.

Seulement, comment prouver que l’on fait bien partie de la famille du cinéma sauf à brandir un plan coupé au montage montrant les fesses de Brigitte Bardot, ce qu’il fit ?

La nouvelle se diffuse comme une trainée de poudre : de Monsieur le Maire au curé du village, tous les notables mais aussi les administrés sont au courant de la fameuse photo et croient dur comme fer que le jeune homme est en quête d’un village et que maintenant, il va falloir user de trésors d’ingéniosité pour convaincre le prospecteur que le lieu idoine pour le tournage est ici.

Le scénariste Philippe Pelaez, épaulé par le dessinateur Gaël Séjourné, livre une comédie plaisante et dès le début, donne le ton avec une ambiance qui rappelle le cycle des Don Camillo où les joutes verbales entre les administrés sont légion. De l’exploitation de la crédulité aux jalousies exacerbées, le scénariste met remarquablement en scène bon nombre de travers des villageois et ce, pour le plus grand plaisir du lecteur.

Avec son dessin réaliste, Gaël Séjourné met en images et en couleurs de la meilleure des manières ce récit enlevé.

Enfin, on accordera une mention particulière pour les dialogues savoureux de films des années 50 qui rythment les chapitres de l’album.

LES FESSES A BARDOT Philippe PELAEZ/Gaël SÉJOURNÉ collection GRAND ANGLE Éditions BAMBOO 160 pages, 22,90 €

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 28 Décembre 2024

SILENCE SUR LE QUAI, grandeur et décadence des petites lignes ferroviaires vouées à l’abandon

C’est un combat de tous les jours que mènent les collectivités locales, les usagers mais également les cheminots pour la conservation des petites lignes dont la SNCF voudrait bien se débarrasser.

Dès sa plus tendre enfance, le scénariste Alain Bujak a voyagé sur ces lignes de chemin de fer notamment celle de Béziers-Neussargues pour passer des vacances chez ses grands-parents. C’était la période faste où la SNCF mettait un point d’honneur à desservir toutes les provinces. Seulement, cette période s’avère révolue et il faut se rendre à l’évidence que les petites lignes ferment les unes après les autres.

Le scénariste Alain Bujak transporte le lecteur au travers de ses pérégrinations pour rencontrer les acteurs du combat pour sauver des coins de la France profonde qui se meurent sans cet élément vital de transport qu’est le train. A l’heure où les pouvoirs publics ne cessent de ressasser qu’il faut avoir une conscience citoyenne en tentant de diminuer sa consommation de CO2, le scénariste démontre que deux théories s’affrontent, celle du profit et celle de l’écologie.

La mise en images d’Elliot Royer accompagne de la meilleure des manières un récit plutôt révélateur d’une France à deux vitesses, celle du tout TGV avec un remplissage de voyageurs et a priori rentable et celle du TER, souvent seul moyen pour une faible densité de population de rejoindre les grandes villes.

Une mention particulière est à faire pour un épilogue comportant de belles photos d’Alain Bujak mais également un message d’espoir avec l’annonce de la réhabilitation de 25 kms de voies dans le Cantal.  

Souhaitons que cet album apporte sa pierre à l’édifice de l’égalité de transport, quel que soit l’endroit où l’on habite.

SILENCE SUR LE QUAI Alain BUJAK/Elliot ROYER Éditions FUTUROPOLIS 98 pages, 19,00 €

Bernard Launois

  

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 18 Décembre 2024

FAUT PAS PRENDRE LES CONS POUR DES GENS T5, un retour salutaire sur la dérision de la bêtise humaine !

À qui le tour pourrait-on se demander en ouvrant le tome 5 de la série, tout aussi savoureux que les précédents ?

Si on a beau penser, de temps à autre, que l’on est le con de quelqu’un, on espère toujours que ce ne sera pas de tout le monde. Là, la connerie est mise en exergue pour le plus grand bonheur du lecteur et personne n’est épargné.

À croire que les sujets pleuvent et qu’ils sont intarissables puisqu’au scénario Emmanuel Reuzé, ainsi que Jorge Bernstein et Vincent Haudiquet les co-scénaristes qui depuis le secondent pour quelques planches depuis le tome 3, ont concocté une belle satire de la bêtise humaine sous toutes ses formes poussant parfois l’absurdité à son paroxysme. Tout passe à la moulinette de l’absurde façon Monty Python, que ce soient les pauvres, la pollution, les violences policières, les SDF…

Le tour de force de ces récits, c’est de manier l’humour noir avec une certaine dextérité sur des sujets souvent clivants, en mettant généralement le lecteur mal à l’aise à la lecture des premières vignettes pour qu’il finisse en éclat de rire sur la dernière case, du grand art.

L’album est découpé en gags d’une page ou en vignettes, et le dessin réaliste d’Emmanuel Reuzé colle parfaitement au récit.

C’est drôle, souvent caustique mais également rassurant car l’on se met à penser que l’on trouve plus c… que soi, quoique !

FAUT PAS PRENDRE LES CONS POUR DES GENS T5 REUZÉ BERNSTEIN et HAUDIQUET Éditions FLUIDE GLACIAL 56 pages 13,90 € (13/11/2024)

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 8 Décembre 2024

Remise du 11ème prix de la BD aux couleurs du blues le 23 novembre 2024 à l’espace culturel Jacques Brel de Mantes-la-ville dans le cadre du festival Blues sur Seine

Depuis 2014, la volonté des associations Bulles de Mantes et Blues sur Seine de mettre en évidence les connexions entre le blues et la bande dessinée se réalise notamment dans la création du Prix de la bande dessinée aux couleurs du blues.

Le Prix de la BD aux couleurs du blues récompense le meilleur album illustrant une thématique du blues ou des musiques afro-américaines qui en sont dérivées, ou encore illustrant le contexte social et historique en relation.

Pour ce vote, près d’une vingtaine d’albums parus entre juin 2023 et mai 2024 ont été examinés par un comité de lecture de Bulles de Mantes, pour sélectionner cinq titres dans la liste finale. Le jury, composé de représentants des deux associations, ainsi que des représentants des mondes de la lecture, de la musique, et de l’éducation, a eu à choisir parmi les cinq albums suivants présélectionnés pour concourir au prix :

  • Altamont par Hanna et Charlie Adlard (édition Glénat)
  • Amy Winehouse, collectif (éditions Petit à Petit)
  • Delta Blues café, par Philippe Charlot et Miras (édition Bamboo)
  • Les derniers jours de Robert Johnson, par Frantz Duchazeau (éditions Sarbacane)
  • The Velvet Underground, par Koren Shadmi (éditions La Boite à Bulles)

Avec cette année encore une belle sélection de nominés, la délibération du jury a permis l’élection de l’album Delta Blues café du scénariste Philippe Charlot et du dessinateur Miras, paru dans la collection Grand Angle aux éditions Bamboo.

La cérémonie de remise du prix a eu lieu avant les concerts de Mountain Men, Nat Meyer et Électro de luxe, samedi 23 novembre à 19 heures, à l’Espace culturel Jacques Brel de Mantes-la-Ville. Le dessinateur Miras, a fait le déplacement de Londres pour recevoir le prix ainsi qu’un chèque de 500,00 € des mains de madame Chantal Cippelletti, Présidente de Blues sur Seine et de monsieur Bernard Launois, Président de Bulles de Mantes. L’auteur s’est livré à une séance de dédicaces qui a remporté un franc succès, au point de dédicacer une quarantaine d’albums pour le grand plaisir des festivaliers présents.

Deux expositions de reproductions des planches de Miras tirées des albums de Delta Blues afé et Harmonijka ont été montrées à cette occasion dans le hall de l’espace culturel Jacques Brel de Mantes-la-ville, du 15 novembre au 5 décembre 2024.

Alors pour ceux qui n’auraient pas encore découvert cet album, en voici un résumé du récit : À l’occasion de la sortie de son film sur Robert Johnson, Du blues dans les veines, Laup, acteur noir de Guyane française, est encensé par la critique.

Seule ombre au tableau : le commentaire acerbe du professeur Moore de l’université du Mississippi, un vieil homme blanc spécialiste des musiques afro-américaines du début du XXème siècle.

Alors en tournée de promotion, Laup profite d’un passage dans la région pour rencontrer le professeur. L’accueil est glacial. Contre toute attente, le jeune acteur décide de suivre le vieil homme dans sa quête de disques oubliés… et d’un amour perdu.

Leur périple les conduit chez l’extravagante Jezie, ange gardien de ce Delta Blues Café où se réunissent les fans de blues, et où tout peut arriver, le meilleur comme le pire...

Chronique de Delta Blues café sur le Blog de Bulles de Mantes

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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Publié le 4 Décembre 2024

LE PÈRE LACHAISE, « Chat » alors, s’il m’était conté

Rares sont les personnes qui n’ont jamais entendu parler du célèbre cimetière du Père Lachaise. Mais combien en connaissent l’origine et l’histoire des personnages célèbres qui y reposent ?

Fort de ses trois millions de visiteurs par an, ce cimetière parisien fait partie de ceux qui sont les plus arpentés. Mais assurément, ceux qui en ont fait leur terrain de prédilection, ce sont bien les chats gambadant parmi les 70 000 concessions que compte le célèbre cimetière. Aussi, c’est sûrement une des raisons pour lesquelles le scénariste Sébastien Floc’h a tenu à ce que cet animal familier soit le fil rouge des seize récits qui composent ce collectif.

De François d’Aix de la Chaize qui aura donné son nom au cimetière au chanteur des Doors Jim Morrison, une des tombes les plus visitées depuis son enterrement le 7 juillet 1971, le scénariste Sébastien Floc’h fait (re)découvrir la vie de seize pensionnaires qui ont atterri dans leur dernière demeure dans l’une de ces concessions. En retenir seize parmi les 500 recensées n’a pas dû être simple mais celles-ci, par leur niveau de célébrité, leur parcours parfois atypique, leur sépulture parfois insolite, les profanations diverses et variées que certaines ont pu subir ou encore la manière dont elles sont célébrées journellement, s’avèrent un choix des plus judicieux.

Énumérer les seize dessinateurs qui ont agrémenté les récits et ce, de fort belle manière, n’aurait guère d’intérêt dans ces propos car l’important reste de se délecter de leurs illustrations.

Que ce soit au niveau du scénario ou du dessin, cet album collectif ne laissera pas le lecteur indifférent, en l’instruisant, en l’intriguant, en l’amusant mais certainement en lui donnant l’envie d’arpenter les allées d’un cimetière hors du commun.

LE PÈRE LACHAISE Légendes, célébrités et sépultures insolites Sébastien FLOC’H/COLLECTIF Éditions DELCOURT, 162 pages, 23,50 € (13/11/2024)

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 1 Décembre 2024

JAADUGAR, LA LEGENDE DE FATIMA, sur les traces des femmes mongoles dans l’histoire

Déportée de Perse et vendue comme esclave alors qu’elle n’est encore qu’une enfant, Sitara s’avère ne pas être née sous une bonne étoile pour prétendre à une vie de petite princesse. Néanmoins, cela pourrait être pire car la famille qui désire l’acquérir a bien l’intention de lui apporter une bonne éducation afin qu’elle puisse servir ses maîtres et qui sait, en tirer un bon parti. Seulement, c’est sans compter avec le caractère de la bougresse qui, sous ses airs de gentille petite fille, cache un fort caractère, refusant la famille notamment parce qu’elle n’a pas l’intention de servir de singe savant.

Il suffira, par contre, de quelques jours auprès de ses nouveaux maîtres et plus particulièrement Mohammed, le plus jeune d’entre eux, pour lui faire comprendre que sa seule planche de salut réside dans l’apprentissage du savoir. Commence alors une formation des plus rigoureuses afin notamment d’être à même de réciter le Coran mais aussi de découvrir la science et l’art grâce à la lecture de livres détenus par ses maîtres savants.

Avec ce premier opus d’un triptyque, on découvre la relation que tisse Sitara avec son entourage et plus particulièrement avec Fatima, sa maîtresse qui va rapidement l’intégrer dans ses activités journalières jusqu’à se fasse entendre le bruit des bottes et son cortège de malheurs. Quel avenir pour Satira et Fatima alors que leur ville ne tarde pas à être assiégée ?

S’appuyant sur des faits historiques, l’auteur Tomato Soup fait revivre au travers de son manga les conditions de vie au XIIIème siècle au sein de l’empire Mongol et plus particulièrement celles des femmes, dans un récit mis en valeur par un dessin semi-réaliste de bon aloi.

Une belle intrigue, sur fond historique, qui mérite d’être découverte. 

JAADUGAR, LA LEGENDE DE FATIMA T1 Tomato SOUP, collection Seinen Éditions GLENAT 10,95 € (18/09/2024)

Bernard LAUNOIS

 

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Rédigé par Bulles de Mantes

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