Publié le 29 Juin 2024

ZORRO, D’ENTRE LES MORTS et s’il renaissait de ces cendres ?

On ne badine pas avec la légende du vengeur masqué d’autant plus lorsqu’on réside à La Vega, petite ville du Mexique qui aurait vu le « Z » signé sur la porte de son église il y a 180 ans. Et quelle meilleure occasion pour Antonio, son fervent admirateur, que de célébrer son héros auprès de la population en se grimant à l’occasion de la fête d’El dia de Los Muertos.

Seulement, cette animation n’est guère du goût d’El Rojo, le chef du Cartel, qui la prend pour une révolte populaire et tue Antonio sur scène devant ses enfants, lesquels n’ont d’autre solution que de se faire oublier : Diego est alors recueilli dans une hacienda par le dernier descendant de Diego de la Vega tandis que Rosa trouve refuge au village.

Vingt ans plus tard, Diego a appris à manier l’épée et à monter à cheval. Quant à Rosa, elle a gagné la confiance de l’assassin de son père et elle est devenue son chauffeur. Mais tous deux n’ont pas oublié le lourd tribu payé avec le décès de leur père et il aura suffi d’un renforcement de la tyrannie du Cartel auprès des habitants pour faire d’une pierre, deux coups en ravivant la vengeance et leur envie de débarrasser la ville de ce tyran d’El Rojo.

Il est difficile de s’emparer de cette légende pour en faire un récit contemporain qui tienne en haleine le lecteur. C’est pourtant la gageure fort réussie par l’auteur Sean Murphy qui revient sur le mythe avec une épopée chevaleresque moderne où Diego, transformé en Zorro plus vrai que nature, va affronter accompagné de sa sœur l’équipée du Cartel armée jusqu’aux dents et prête à éliminer l’empêcheur de tourner en rond. Le récit s’avère très rythmé avec bon nombre de rebondissements.

On sent, dès les premières pages, que le dessinateur Sean Murphy a pris un malin plaisir à mettre cette fiction en image avec son dessin précis, vif et sans fioriture et que l’on reconnait dès les premiers traits.

ZORRO, D’ENTRE LES MORTS Sean MURPHY collection URBAN COMICS 128 pages, 19,00 €

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 26 Juin 2024

Les indispensables de l’été 2024, de belles heures de lecture en perspective !

Membre de l’ACBD, j’ai participé à cette sélection et si je vous ai déjà mis quelques coups de cœur tels que La Route, La Cuisine des ogres ou encore Horizons Obliques que vous aurez peut-être déjà lus, je cautionne aisément cette liste qui se veut très éclectique et dont je suis assuré que les albums ne vous laisseront pas indifférents. Mais place au communiqué de presse du bureau de l’ACBD !

Communiqué de presse ACBD - le 23 juin 2024

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Les 10 indispensables de l’été 2024

« C’est l’été : lisez des BD ! »

Toute l’année, les journalistes de l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée (ACBD) ont la chance de lire des milliers d’albums. Ils souhaitent faciliter l’orientation des lecteurs parmi la masse des nouveautés.

Pour vous aider à choisir les BD que vous emporterez en vacances, voici par ordre alphabétique les 10 titres qui ont le plus retenu leur attention ces derniers mois :

● Au-dedans | de Will McPhail (404 Éditions)

● Carcajou | de El Diablo, Djilian Deroche et Marion Chancerel (Sarbacane)

● Le Combat d’Henry Fleming | de Steve Cuzor et Meephe Versaevel (Dupuis)

● La Cuisine des ogres | de Fabien Vehlmann et Jean-Baptiste Andreae (Rue de Sèvres)

● Horizons obliques | de Richard Blake (Urban Comics)

● It’s lonely at the centre of the earth | de Zoé Thorogood (Hi Comics)

● L’Odeur des pins | de Bianca Schaalburg (L’Agrume)

● Petit Pays | de Marzena Sowa et Sylvain Savoia (Dupuis)

● La Route | de Manu Larcenet (Dargaud)

● Sang neuf | de Jean-Christophe Chauzy (Casterman)

À partir de la liste de toutes les nouveautés bande dessinée parues entre le 1er janvier 2024 et le 31 mai 2024, les 94 membres actifs de l’ACBD ont choisi, chacun, 10 albums qui leur ont semblé incontournables.

Cette liste est le résultat de leur vote.

Bédéphilement vôtre,

Le bureau de l’ACBD

Président : Laurent Gianati (BD Gest) | Vice-présidentes : Marine Lannot (Ouest France), Loraine Adam (Rolling Stone) | Secrétaire général : Benoît Cassel (Planetebd.com) | Secrétaire adjoint : Yaneck Chareyre (Comix Strip) | Trésorier : Daniel Muraz (le Courrier Picard) | Trésorier adjoint : Frédéric Michel (avoir-alire.com)

Bernard LAUNOIS

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Publié le 25 Juin 2024

VERTS, une belle ode à la résilience

Alors que nous rentrons dans une ère de mutation écologique, voilà que la végétation reprend ses droits en envahissant tout ce qu’elle peut, que ce soit les humains ou bien l’environnement dans lequel ils vivent au point de ne plus devenir l’épiphénomène constaté quelques mois plus tôt.

Ainsi, de manière inexpliquée des enfants naissent avec des excroissances de feuillages, des seniors retrouvent de nouvelles vigueurs... Quant aux villes, elles croulent sous les arbres et les herbes qui envahissent la moindre parcelle de terre. Et comme chaque fois qu’une population est atteinte d’un mal inconnu, des phénomènes de rejet se développent, ostracisant par peur, méconnaissance, voire dégoût.

Heureusement à quelque chose malheur est bon, ne serait-ce que le regroupement de personnes atteintes par le phénomène qui ensemble, vont dépasser leurs angoisses mais aussi s’ouvrir aux autres, ce de quoi la vie moderne plutôt individualiste les avait écartés.

L’auteur Patrick Lacan signe là un beau récit fantastique sur le thème d’un retour à la nature forcé pour des raisons de bouleversements écologiques, et accompagné pour certains d’un profond changement de regard sur l’autre, mais aussi d’acceptation de ces transformations sans résignation.

De l’angoisse et l’incompréhension à l’acceptation de cette reprise en main de la nature et de toutes les conséquences que cela engendre l’auteur fait finalement un conte apaisant, rafraichissant, voire optimiste.

Dans un récit scindé en quatre parties, de l’automne au printemps en noir et blanc, à l’été en couleur, le lecteur va découvrir le superbe dessin hyperréaliste de Marion Besançon, tout en finesse et empreint d’une grande maturité graphique pour un premier roman graphique.

Fort de ses 260 pages, Verts se lit d’une traite et gageons qu’il ne laissera pas indifférent celui qui aura décidé de le découvrir.

VERTS Patrick LACAN/Marion BESANCON Éditions RUE DE SEVRES 260 pages, 28,00 €

Bernard LAUNOIS

 

 

 

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Publié le 21 Juin 2024

CIEL D’ORAGES T1, quand l’as des airs se conjugue au féminin

Fin du printemps 1940, Londres n’en peut plus de se faire canarder toutes les nuits par des raids aériens de l’aviation allemande. Aussi, pour Churchill, la seule solution pour contrer ces Teutons, c’est d’envoyer dans les airs la Royal Air Force afin de les empêcher d’atteindre la ville.

C’est ainsi que, dès la tombée de la nuit et par temps de Blitz, les as du volant rentrent en scène pour contrer l’invasion journalière. Mais un as est-il forcément d’origine masculine ? Il semble que Kate Kavendish, pilote émérite de l’Air Transport Auxiliary et personnage principal de cette série, possède de la bravoure à revendre.

Avec ce premier tome d’un triptyque qui promet, les duettistes Eric Warnauts et Guy Raives reviennent sur cette période si compliquée de la Deuxième Guerre mondiale et plus particulièrement celle vécue en Angleterre. Nous retrouvons avec plaisir la particularité des albums de ce duo de talent, celle de raconter l’histoire dans l’Histoire car au travers de leurs récits, c’est avant tout l’humain sur lequel se penchent les auteurs. Si cette pilote évolue dans un monde bien macho, le lecteur va rapidement s’apercevoir qu’elle y a toute sa place, tant professionnelle qu’amoureuse et si l’on a encore tendance aujourd’hui à dater la libération de la femme à partir de mai 1968, Eric Warnauts et Guy Raives sont enclins à tordre le coup à cette idée en la situant plutôt à cette période du récit. Les dialogues s’avèrent particulièrement alertes et le rythme du récit plutôt soutenu, à la manière d’un commando de la Royal Air Force.

Quant aux dessins, réalisés à quatre mains comme le scénario, ils restituent l’atmosphère angoissante du quotidien de ces jeunes pilotes et de leur entourage alors que la guerre fait rage. Le lecteur appréciera, comme à l’accoutumée, les superbes aquarelles de Guy Raives qui mettent en relief les dessins hyperréalistes dont ils ont tous les deux le secret.

CIEL D’ORAGES T1 London burning Éric WARNAUTS/Guy RAIVES Éditions LE LOMBARD 64 pages, 15,95 €

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 20 Juin 2024

Jesse OWENS Des miles et des miles

Le récit passionnant d’un être habité par la peur qui aura marqué l’histoire de l’athlétisme

Pas peur de son ombre, quoique, Jesse Owens petit-fils d’esclave né dans une famille alabamienne de 11 enfants s’avère être particulièrement craintif. Et voilà qu’à chaque fois qu’il se sent en danger, il ne trouve pas d’autre solution que de prendre la poudre d’escampette. Heureusement pour le rassurer et le conseiller dans ces moments difficiles, il possède un ange gardien qui se matérialise par un chat noir du nom de Essej Snewo, une sorte de Jiminy Cricket qui va tordre le cou à la superstition légendaire que la vue d’un chat noir porte malheur.

Poursuivi par la ségrégation et le racisme il décide de fuir l’Alabama pour Cleveland accompagné de Essej, croyant trouver mieux, en vain. Il doit sa planche de salut à un policier qui le poursuivant, réalise qu’il ne peut le suivre alors que lui-même est un ancien athlète de haut niveau. La suite, le lecteur aura tout loisir de découvrir dans la deuxième partie de l’album ses exploits aux Jeux Olympiques de 36 à Berlin ainsi que les conditions de son retour. 

Dans son scénario Gradimir Smudja prend le parti pris astucieux de donner le rôle principal au chat noir Essej Snewo, l’alter ego de Jesse Owens, qui va servir de conteur tout au long du récit. Le rythme de l’album se révèle à l’image du célèbre coureur Jesse Owens qui pulvérisera les records en s’adjugeant pas moins de quatre médailles d’or sans parler d’innombrables records du monde.

Lire un album dessiné par Gradimir Smudja, c’est découvrir une histoire bien sûr mais au-delà d’un découpage soigné, c’est s’émerveiller devant tout le talent d’un peintre et ce, à chaque page, chaque case qui pourraient être encadrées tant elles ressemblent à un tableau de maître. Encore un de ces livres qu’il faut lire à minimum deux fois, une pour apprécier le récit et l’autre pour s’arrêter devant chaque case afin d’en apprécier la qualité.

JESSE OWENS Des miles et des miles Gradimir SMUDJA Editions FUTUROPOLIS 128 pages, 24,00 €

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 17 Juin 2024

UN SOMBRE MANTEAU, une chronique sociale bien touchante

Si l’auteur Jaime Martin nous a habitué à croquer des récits d’ordre familiaux, il se plonge cette fois dans un univers où règne la solitude. Le récit se situe au fin fond des Pyrénées espagnoles et au milieu du XIXème siècle où les mentalités paysannes n’acceptent pas que des personnes vivent en marge de la société.

Le récit débute alors que la vieille guérisseuse Mara, reclue au fond des bois et dont une des principales activités, mais aussi de moyens de subsistance, consiste à exercer le métier de trémentinaise, c’est à dire à ramasser des plantes médicinales afin notamment de confectionner des onguents ce dont raffolent les villageois.

Alors qu’elle s’apprête à retourner dans sa chaumière, voilà qu’elle découvre enrubannée dans un sombre manteau une jeune femme inerte qu’elle s’empresse de ramener chez elle pour la soigner.

Si Mara apprend au village qu’une jeune femme est recherchée par les autorités, elle ne lui dit pas d’autant plus que la jeune fuyarde s’avère muette. Que faire alors, sinon de ne pas la livrer à la maréchaussée mais néanmoins de la présenter au village comme sa nièce afin de pas éveiller les soupçons ? Mais cela suffira-t-il à protéger cette jeune femme qui, par sa beauté magnifiée par le beau manteau, ne va pas tarder à créer des questionnements et susciter des jalousies ?

Martin dresse un portrait des plus touchants de ces deux êtres qui commencent à s’apprivoiser et qui apparaissent, au fur et à mesure du récit, comme deux écorchées vives, rejetées par la société à des degrés divers et de façon certes différente.

Cette chronique sociale dresse un juste portrait d’une dure vie paysanne où le poids patriarcal pèse particulièrement sur une population féminine qui n’a aucun droit, sinon celui de se taire et d’être au service de l’homme.

Avec un dessin ligne claire de bon aloi embelli par des aplats plutôt sombres, le dessinateur Jaime Martin met remarquablement en scène son récit pour le plus grand plaisir du lecteur.

UN SOMBRE MANTEAU Jaime MARTIN collection Aire Libre Éditions DUPUIS 104 pages, 21,95 €

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 12 Juin 2024

LES AFFAMES DU CREPUSCULE T1, un premier tome bien prometteur

Si l’union fait la force pour combattre un ennemi commun, faut-il encore que ses protagonistes puissent se rabibocher après des siècles de haine. Il faut dire qu’entre les humains et les Orcs, il n’y a guère d’affinités mais le seigneur Troth Grivork a bien mesuré que sans cette alliance, son armée n’arriverait pas à combattre d’innommables créatures appelées Vogol, assoiffées de sang et prêtes à tout détruire sur leur passage.

C’est la jeune guérisseuse Tara, cousine de Throt, qui ira combattre aux côtés de Callum Guerrenay et de sa troupe de rémanants, pour preuve de conciliation. Seulement, les Vogol se montrent bien plus futés qu’ils ne paraissent et commencent à causer beaucoup de soucis aux troupes des Orcs et des humains.

Après les séries Poison Ivy, Miss Marvel… La prolifique et talentueuse Gwendolyn Willow Wilson, écrivaine de science-fiction et scénariste de comics, frappe encore fort avec ce premier tome d’une aventure fantasy où s’entremêlent équipées héroïques, romances déchirantes et aventures politiques. Alternant les temps vifs pour les combats avec des temps plus calmes, la scénariste casse le rythme permettant de reprendre souffle et de s’attarder sur la personnalité de chacun.

Profitant des dialogues au ton plutôt enlevé voire sarcastique, le lecteur s’appropriera rapidement les personnages et les destinées de chacun mais restera sur sa faim, devant attendre d’en connaitre le dénouement.

Le dessinateur Chris Wilgoose transporte le lecteur dans un univers fantasmagorique avec des décors fouillés où évoluent des personnages réalistes. Les découpages sont variés, renforçant le caractère de changement de rythme voulu par le scénario, et la mise en couleurs de Masassyk sur des tons plutôt vifs sied parfaitement au récit.

Enfin, il conviendra de s’attarder sur le cahier graphique d’une dizaine de pages mettant en scène les principaux personnages, mêlant crayonnés et mises en couleurs ainsi qu’un descriptif des humains, Orcs et Vangol permettant de mieux les découvrir.

LES AFFAMÉS DU CRÉPUSCULE T1 Gwendolyn WILLOW WILSON/Chris WILDGOOSE Collection Contrebande Éditions DELCOURT 160 pages 22,95 €

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 9 Juin 2024

VERTIGEO, une fiction apocalyptique stratosphérique à découvrir instamment

On ne compte plus aujourd’hui les récits plus ou moins bien réussis de fin du monde, ou du moins de tentative de survie après la dégradation de notre bonne vieille Terre, et la nouvelle d’Emmanuel Delporte scénarisée par Lloyd Chery mérite que l’on s’y intéresse.

Après un cataclysme d’ordre nucléaire, un épais nuage noir envahit toute la surface de la Terre empêchant le soleil de percer. Or, plus de soleil, plus de vie et seule une poignée d’humains rescapés tente de survivre dans une atmosphère confinée où la seule planche de salut résiderait dans l’élévation de tours pour retrouver la lumière.

Seulement, quelques siècles plus tard ce sont treize tours qu’on érige sans avoir encore atteint le soleil, et les hommes et les matériaux s’épuisent à faire que la tour à laquelle ils sont affectés arrivera la première au but. Les conditions de constructions sont déplorables, les tempêtes de cendres ne cessant de fondre sur les tours et entrainant la mort des ouvriers qui n’ont pas eu le temps de se protéger de la raréfaction de l’air conjuguée à la force des vents.

Mais, malgré ça, il faut continuer inlassablement sous peine de se voir infliger des sanctions du grand Chambellan, maître de Vertigéo. Mais que se cache derrière cette organisation Vertigéo et quels sont ses objectifs ?

Lloyd Chery, plus connu pour son travail de journaliste, réalise avec talent son premier scénario de bande dessinée et tire toute la quintessence de la nouvelle d’Emmanuel Delporte, en entraînant le lecteur dans un univers plutôt effrayant où l’exploitation humaine s’avère omniprésente.

Le dessin d’Amaury Bündgen, toujours aussi magistral, met en image ce monde d’asservissement avec de superbes encrages qui renforcent le caractère apocalyptique du récit.

VERTIGEO Emmanuel DELPORTE/Lloyd CHERY/Amaury BÜNDGEN Editions CASTERMAN 136 pages, 22,00 €

Bernard LAUNOIS  

 

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Publié le 4 Juin 2024

Bon voyage ? Quand le rêve dépasse la fiction

Quelle ne fut pas la surprise pour une quarantaine de personnes d’apprendre qu’après avoir répondu à un jeu-concours, ils avaient été sélectionnés pour un fabuleux voyage en Latécoère 631, le plus grand et le plus luxueux hydravion du monde !

Pour grand nombre de gagnants de condition plus que modeste, c’était la première fois qu’ils prenaient l’avion, encore plus un hydravion ! Et même, ils n’étaient souvent jamais allés plus loin que dans leur quartier de naissance, alors autant vous dire qu’ils n’en croyaient par leurs yeux devant les résultats en découvrant que leur rêve allait devenir réalité.

Ils s’embarquent le 6 avril 1948 pour un voyage en direction de la Martinique, mais voilà que la radio de l’hydravion ne donne plus signe de vie après un S.O.S, avec à son bord, les trois anciens vétérans que sont Marceau, Victor et Alice organisateurs du vol ainsi que les 44 passagers privilégiés.

Il faut se résigner, le Latécoère 631 F-BDRI est officiellement porté disparu. Qu’a-t-il alors bien pu se passer pour que l’on ne retrouve aucune trace de l’hydravion, même pas le moindre petit bout de carlingue ?

Avec un scénario plutôt bien conçu, le scénariste Jack Manini scinde son récit en trois parties composées tout d’abord par la présentation des heureux gagnants avant qu’ils ne rejoignent l’hydravion jusqu’à sa disparition ; puis comme un compte à rebours, il revient sur les raisons et la manière qui ont permis ce voyage, pour finir par l’après disparition en mer des Caraïbes.

Quant au dessin réaliste de Michel Chevereau rehaussé des couleurs de Jack Manini, il met singulièrement en scène cette incroyable histoire qui s’apparente à un vrai conte de fées.

Un superbe cahier photographique complète l’album en revenant sur cet hydravion Latécoère, considéré à l’époque comme étant le seul appareil pouvant prétendre renouer avec le « prestige des ailes Françaises ».

BON VOYAGE ? Jack MANINI/Michel CHEVEREAU collection GRAND ANGLE Éditions BAMBOO 80 pages, 16,90 €

Bernard LAUNOIS

 

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Publié le 1 Juin 2024

BERTILLE & LASSITER, le hasard fait parfois bien les choses !

Quand les principaux protagonistes de l’album Bertille & Bertille rencontrent l’un des personnages de l’album 13 heures 17 dans la vie de Jonathan Lassiter, les choses se compliquent de bien drôle de manière.

Alors que les Bertille respectivement ancien inspecteur de police et rentière se sont mariés et qu’ils s’apprêtent à rejoindre leur île en Bretagne, voilà que Jonathan Lassiter débarque dans leur wagon de chemin de fer. Après les présentations d’usage et la curiosité de Bertille Bertille pour ce jeune homme qui déboule dans leur vie, Louis Bertille qui n’a rien perdu de sa perspicacité, remarque qu’un nouveau voyageur installé en face de Jonathan ne s’est pas assis en vis-à-vis pour rien. Ne serait-il pas aux trousses de Jonathan, qui a fui le Nebraska après une nuit mouvementée en emportant quelques secrets fort convoités ? Jonathan ne va-t-il pas entraîner les Bertille dans un règlement de compte à la ok Corral sans qu’il l’ait voulu ?

L’auteur Éric Stalner emporte le lecteur dans un thriller endiablé dont il a le secret où tous les coups sont permis, surtout quand d’importantes sommes d’argent sont en jeu. Le scénario fort bien construit a la particularité de faire coïncider deux récits précédents sans que cela soit gênant de ne pas les avoir lus pour comprendre toutes les subtilités de cette intrigue. Malgré tout, gageons que les plus curieux n’hésiteront assurément pas de se plonger dans les albums Bertille & Bertille et 13 heures 17 dans la vie de Jonathan Lassiter.

Au scénario bien construit s’ajoute le superbe dessin réaliste, en noir et blanc et émaillé de touches de rouge, d’Éric Stalner, un dessin qui incite le lecteur à revenir sur lui après avoir découvert l’épilogue pour s’attarder sur la finesse du trait et les « gueules » des personnages évoluant dans une Bretagne en furie.

Bonne lecture au pays des tontons flingueurs.

BERTILLE & LASSITER Éric STALNER collection Grand Angle Éditions BAMBOO 96 pages, 19,90 €

Bernard LAUNOIS

 

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