D’ORS ET D’OREILLERS, un conte bien singulier et pas si enfantin
Publié le 13 Octobre 2024
Pour devenir la future épouse de Lord Handerson, rien n’est plus simple que de passer une nuit seule dans son château de Blenkinsop. Mais quel curieux stratagème que de proposer de coucher seule dans un lit perché si haut et à quel dessein ? Toujours est-il que toutes les prétendantes se voient renvoyées dans leurs foyers, sans aucun commentaire car elles ne font pas l’affaire sauf… Sadima, simple femme de ménage qui réussit l’épreuve.
Comment a-t-elle pu réussir ce test quand toutes les jeunes filles de bonne famille ont échoué ?
Mais à peine remise de son succès, voilà qu’elle apprend que cet exercice n’était qu’un hors-d’œuvre et qu’il va lui falloir franchir deux autres étapes pour se faire passer la bague au doigt. Reste à Sadima à poser ses conditions pour tenter les nouvelles épreuves, car elle est attendue pour faire la bonniche et voudrait des assurances d’être reprise par sa patronne à son retour si elle n’était pas retenue.
Voilà un bien singulier conte écrit par la romancière Flore Vesco, intrigant où le fantasmagorique a toute sa place. Alors que l’on s’attend à une histoire bien gentillette, le lecteur va très vite s’apercevoir qu’il n’en est rien et découvrir que les rôles de chacun des protagonistes ne sont pas toujours établis.
Initialement paru aux éditions de l’École des Loisirs, ce roman de littérature jeunesse qui s’adresse plutôt aux adolescents et aux adultes a remporté un fort succès à sa sortie. Il arborait une couverture illustrée par la dessinatrice Mayalen Goust, et l’on se doute que sa lecture avait suscité en elle un intérêt tout particulier au point de le mettre maintenant en image et ce, de quelle manière !
La dessinatrice Mayalen Goust nous a déjà ravis par ses séries Kamarades ou encore La Guerre de Catherine mais cette fois, son dessin casse, avec talent, les codes de la bande dessinée en s’affranchissant des cadres traditionnels, déroutant ainsi le lecteur autant qu’a pu l’être Sadima, l’héroïne du roman dans sa découverte du château et de ses habitants. Quelle sensualité dans ce dessin remarquablement mis en couleurs qui colle parfaitement au récit de Flore Vesco et à n’en point douter, cet opus devrait donner envie de (re)lire le roman.
D’ORS ET D’OREILLERS Flore VASCO/Mayalen GOUST Éditions RUE DE SEVRES 184 pages, 20,00 € 18/09/2024
Bernard LAUNOIS