MARQUÉS Quand les souvenirs d’enfance se trainent comme un boulet
Publié le 18 Avril 2021
Oublier, c’est ce que Pablo alors âgé de 17 ans et Marta sa sœur de vingt ans tentent désespérément de faire depuis maintenant une dizaine années alors qu’ils ont subi un insoutenable traumatisme. Et ce n’est pas le travail de thanatopractrice de Martha et le petit boulot de Pablo dans une supérette qui vont les aider à se sortir de cette période difficile d’autant plus qu’ils sont livrés à eux-mêmes. Il y a bien pour Pablo les petites reventes de substances illégales mais ce n’est pas sans danger et sa sœur ne veut plus qu’il y touche. Alors, quand il est repéré par un bookmaker dans sa salle de boxe, il finit par céder aux sirènes de l’argent et va participer à des combats clandestins. Alors que Pablo tente de se reconstruire, notamment avec la présence à ses côtés de Lydia, voilà qu’il apprend par son grand-père que sa mère, incarcérée depuis leurs séparations, bénéficie d’une remise de peine pour bonne conduite.
Décidée à régler des choses à sa sortie de taule, la mère de Marta et Pablo tentera-t-elle de renouer avec eux, en dépit du différend qui les oppose ? Marta et Lydia arriveront-elle à contenir les affres de Pablo qui cherche des solutions pour enfin, se reconstruire ?
Clairement, ces enfants ne sont pas nés sous une bonne étoile, entre une mère toxico et son julot qui ne cesse de les tabasser. Ainsi, dès les premières pages du récit, le scénariste Damian emporte le lecteur dans un imbroglio quelque peu inextricable, ménageant le suspense jusqu’à sa conclusion.
Noir, c’est noir, le dessinateur Javier l’exploite avec intelligence en renforçant ses encrages qui se suffisent à eux-mêmes, tellement ils sont profonds et omniprésents. Grâce à son trait aiguisé, servi par un découpage efficace, le lecteur va rapidement s’immerger dans ses ambiances glauques si bien reproduites et n’aura de cesse d’en quérir le dénouement.
MARQUÉS DAMIAN/JAVIER Éditions ANKAMA 104 pages, 16,90 €
Bernard Launois