LE CORPS EST UN VETEMENT QUE L’ON QUITTE, lorsque la grande faucheuse vient frapper à la porte

Publié le 2 Avril 2021

LE CORPS EST UN VETEMENT QUE L’ON QUITTE, lorsque la grande faucheuse vient frapper à la porte

Julien vient d’avoir à peine 15 ans lorsqu’il intègre le club de rugby de Bordeaux pour devenir rugbyman professionnel. Sa fierté d’intégrer un des clubs les plus en  vue va, hélas, être de courte durée car un plaquage malencontreux lors des premiers entraînements va le plonger dans un coma profond dont il ne réchappera qu’après un long séjour en réanimation et après avoir vécu une EMI, expérience de mort imminente. Selon les spécialistes, cette EMI se matérialiserait par une sensation de décorporation suivie d’un état modifié de conscience et pour Julien, elle s’avère révélatrice d’un pan de sa jeune vie enfoui au plus profond de sa mémoire. Revenu à lui, il fait part à ses parents de cette sensation étrange alors qu’il était à deux doigts de perdre la vie, en la présence d’un prénommé Paul qui l’aurait incité à le rejoindre dans l’au-delà. Hallucinations, délire paranoïaque, les médecins restent dubitatifs mais pas son père, neurochirurgien, qui n’aura de cesse de lui faire oublier par tous les moyens la vision de ce Paul. Julien ne sait plus où il en est mais la seule chose qu’il a en tête, c’est de découvrir qui était le fameux Paul.

L’auteur Eric Liberge, seul aux commandes de ce bel opus, aborde la thématique des expériences de mort imminente par le biais d’un drame familial qui va se dévoiler au fur et à mesure du récit. Tout son talent réside dans sa capacité à captiver le lecteur pour un univers des plus obscurs où ce dernier  n’aura de cesse d’une part, de découvrir le terrible secret familial et d’autre part, de suivre avec intérêt le cheminement de Julien pour se sortir de révélations déstabilisantes au niveau psychologique. Au scénario fort bien construit s’ajoute une remarquable mise en images avec un dessin hyperréaliste en noir et blanc jusqu’au deux tiers de l’album puis en couleurs chatoyantes et ce, pour des raisons que le lecteur aura plaisir à découvrir.

Voilà un album à couper le souffle qui  ne pourra laisser le lecteur indifférent.

L E CORPS EST UN VETEMENT QUE L’ON QUITTE Éric LIBERGE Collection 1000 feuilles Éditions GLENAT 208 pages, 25,50 €

Bernard Launois

Rédigé par Bulles de Mantes

Publié dans #Coup de coeur Bernard LAUNOIS

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