LA NUIT EST MON ROYAUME, un hymne des plus salutaires à la jeunesse
Publié le 24 Février 2020
Quand Nawel, jeune fille issue de l’immigration, rencontre Alice, aux allures bien rangées, fraichement arrivée dans son immeuble, elle ne sait pas encore que l’inconditionnelle de Paul McCartney va devenir sa meilleure amie. Tout irait bien si Nawel vivait bien son adolescence, mais elle est tiraillée entre ses parents qui s’opposent à son émancipation et l’appel de la liberté d’entreprendre, de créer et de jouer de la musique pour le duo Nuit Noire qu’elles viennent de fonder. Que faire pour vivre ses envies comme elle l’entend, faudra-t-il qu’elle quitte la maison au risque de se brouiller définitivement avec ses parents ? Nawel ne sait à quel saint se vouer… Jusqu’à la rencontre fortuite d’Isak, jeune prodige suédois multi-instrumentaliste, dans un concours où leur groupe se produit.
L’auteur complet Claire Fauvel entraîne le lecteur dans un tourbillon psychologique sur fond musical, où Nawel, l’héroïne du récit, ne va pas être ménagée : trahison, conflits parentaux intergénérationnels doublés d’un ancrage religieux. Les dialogues sont aussi vifs et percutants que cette jeunesse en espérance qu’a tant soulignée Claire Fauvel dans ce récit.
Le dessin de Claire Fauvel, tout en rondeur, met remarquablement en images son récit et, qui plus est, se voit rehaussé par de belles couleurs, souvent contrastées en fonction de l’état d’âme des personnages.
Voilà 150 pages qui se lisent d’une traite, tellement on est pressé d’en connaître le dénouement et… De prendre le temps de réfléchir, une fois le livre refermé, au proverbe de l’humaniste Henri Estienne « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ».
LA NUIT EST MON ROYAUME FAUVEL Editions RUE DE SEVRES 150 pages, 18,00 €
Bernard Launois