Villevermine T1, l’homme qui parlait à l’oreille des objets
Publié le 13 Décembre 2018
Villevermine, voilà une ville bien nommée, tout l’archétype d’une cité à fuir tellement elle est sale, polluée, délabrée, remplie de petits malfrats toujours prêts à se faire du fric sur le dos des autres… Malgré tout, toute une population y vit ou plutôt y survit, et le privé Jacques Peuplier fait partie des « heureux » résidents. Il est chargé de résoudre l’énigme de la disparition de Christina, la fille Monk, famille de malfrats notoires : pour cela peu de pistes, mais un don dont il est doté, celui de pouvoir converser avec les objets, ce qui va lui permettre de glaner quelques indices dans la chambre de la demoiselle. L’enquête peut commencer, mais elle va être semée d’embûches car il s’approche trop du savant fou, que protègent les hommes-mouches. A trop vouloir remuer la matière fécale, elle finit par sentir et à devenir proprement incommodante. Arrivera-t-il à se sauver de ce pétrin qui le dépasse ? Sa rencontre avec un petit garçon accompagné du chat Mauvais-Poil lui sera peut-être salutaire… à moins que ne cela ne vienne des objets qu’il chérit ?
A la manière d’un bon polar, l’enquête se déroule avec son lot de retournements de situation, et la particularité qu’a le privé de parler aux objets n’est pas étrangère à l’originalité du scénario. Le dessin semi-réaliste plutôt efficace, rehaussé par des couleurs souvent ternes soulignant le côté crasseux et lugubre dans lequel évoluent les personnages, plante rapidement l’ambiance oppressante.
Villevermine a été nominé parmi les 42 albums sélectionnés officiellement par Angoulême 2019, quoi de plus naturel pour cet album de qualité qui se dévore à plein dents, et dont le lecteur aura assurément à cœur de découvrir le dénouement dans le deuxième opus.
A découvrir instamment.
VILLEVERMINE T1 –L’HOMME AUX BABIOLES LAMBERT Editions SARBACANE 92 pages, 15.00 €
Bernard Launois