The End, et si la réalité dépassait la fiction ?

Publié le 24 Avril 2018

The End, et si la réalité dépassait la fiction ?

Alors que le stagiaire Théodore Atem rejoint dans la forêt de DoKsla au fin fond de la Suède l’équipe du professeur Richard Frawley, spécialisée dans l’étude des arbres, la région de Santa Cruz de la Serós recense des décès humains massifs et inexpliqués. Souvent décrié par ses pairs, le professeur Frawley qui ne peut vivre sans entendre en boucle The end, un standard des Doors, est intimement convaincu que les arbres ressentent les désordres écologiques avant les humains et qu’ils émettent des signaux pour prévenir leurs congénères.

 

Et si les arbres étaient intelligents ? Après tout, pourquoi la nature n’observerait-elle pas également les humains ? Des signaux inquiétants et concordants, tels que la présence de champignons inconnus qui d’un seul coup prolifèrent alors qu’un laboratoire expérimente de drôles de substances, ne confirmeraient-ils pas les thèses du professeur ? C’est sur ce précepte que s’est appuyé le talentueux auteur Zep pour créer le bel et terrifiant album qu’est The end.

On est a des années lumière du Titeuf facétieux et drôle que tout un chacun connait ! Seulement, le talent de ZEP ne s’arrête assurément pas à ce personnage adulé par les enfants et même par beaucoup d’adultes : il éclate aussi dans ses albums adulte comme Une Histoire d'hommes ou encore Un bruit étrange et beau, qui ont fait le bonheur des Editions Rue de Sèvres et bien sûr du lecteur. Et si les relations psychologiques entre les êtres sont le cœur des récits pour adultes de Zep, cette dernière revêt un caractère plus effrayant dans lequel la nature prend toute sa place.

Le lecteur, interpellé dès les premières pages par les phénomènes extraordinaires, va se laisser entraîner dans une histoire bien singulière où les personnages, tout aussi attachants les uns que autres, évoluent dans une nature qu’ils découvrent, du professeur Frawlay partagé entre ses doutes et ses certitudes, à Moon, sa jeune assistante qui n’a d’yeux que pour le ténébreux stagiaire…

Le dessin hyperréaliste de Zep, rehaussé par des aplats de couleurs qui correspondent à chaque période et lieu du récit, renforce le caractère anxiogène de l’histoire.

Assurément, l’un des meilleurs albums de ce premier semestre 2018.

THE END ZEP Editions RUE DE SEVRES 92 pages, 19,00 €

Bernard LAUNOIS

 

Rédigé par Bulles de Mantes

Publié dans #Coup de coeur Bernard LAUNOIS

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